- EAN13
- 9782081269477
- Éditeur
- Flammarion
- Date de publication
- 11/05/2011
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
Livre numérique
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« Marjorie, je vous sais occupée, mais je vous ai vue. Rassurez-vous,
cependant, je n’ai rien vu. Rien. J’ai un besoin urgent de vous parler. Quand
vous aurez fini, prenez votre temps, ces choses-là ne doivent pas être
précipitées, les femmes actuelles ont besoin d’accomplissement, j’y souscris,
bien que cela vire au diktat ces temps derniers. J’aimerais néanmoins que vous
me consacriez cinq minutes. J’attends. Terminez tranquillement… Prenez votre
temps, Marjorie, les plaisirs de la vie sont fugaces, il faut savoir en
profiter, ne pas les gâcher, Marjorie, allez-y, allez Marjorie, jouissez, sans
entraves comme on disait dans le temps, vous ne serez pas toujours jeune,
alors, oui, jouissez, jouissez et cueillez votre jeunesse. Mignonne ! »
Marjorie n’avait plus froid. Au huitième « jouissez » hurlé dans sa ruelle, à
la vue des fenêtres s’ouvrant les unes après les autres, elle crevait de
chaud. Elle se demandait comment arrêter Bertrand qui déclamait maintenant du
Ronsard à pleine voix tout en se frictionnant les mains de gel. Ouvrir la
fenêtre, c’était s’humilier publiquement. Se lever, c’était être aperçue de
tous. Elle rampa jusqu’à la porte, attrapa son portable au passage et, tout en
ouvrant la serrure, lui envoya ce texto lapidaire : « Entrez ! »
cependant, je n’ai rien vu. Rien. J’ai un besoin urgent de vous parler. Quand
vous aurez fini, prenez votre temps, ces choses-là ne doivent pas être
précipitées, les femmes actuelles ont besoin d’accomplissement, j’y souscris,
bien que cela vire au diktat ces temps derniers. J’aimerais néanmoins que vous
me consacriez cinq minutes. J’attends. Terminez tranquillement… Prenez votre
temps, Marjorie, les plaisirs de la vie sont fugaces, il faut savoir en
profiter, ne pas les gâcher, Marjorie, allez-y, allez Marjorie, jouissez, sans
entraves comme on disait dans le temps, vous ne serez pas toujours jeune,
alors, oui, jouissez, jouissez et cueillez votre jeunesse. Mignonne ! »
Marjorie n’avait plus froid. Au huitième « jouissez » hurlé dans sa ruelle, à
la vue des fenêtres s’ouvrant les unes après les autres, elle crevait de
chaud. Elle se demandait comment arrêter Bertrand qui déclamait maintenant du
Ronsard à pleine voix tout en se frictionnant les mains de gel. Ouvrir la
fenêtre, c’était s’humilier publiquement. Se lever, c’était être aperçue de
tous. Elle rampa jusqu’à la porte, attrapa son portable au passage et, tout en
ouvrant la serrure, lui envoya ce texto lapidaire : « Entrez ! »
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