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Les Routes de la voix, L’antiquité grecque et le mystère de la voix
EAN13
9782251913988
Éditeur
Les Belles Lettres
Date de publication
Collection
Études Anciennes
Langue
français

Les Routes de la voix

L’antiquité grecque et le mystère de la voix

Les Belles Lettres

Études Anciennes

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782251913988
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J’ai fait l’hypothèse que la rupture du lien entre voix et langage avait une
valeur heuristique, à condition de transgresser les frontières que l’érudition
établit trop souvent entre les savoirs véhiculés par les textes techniques,
les analyses des philosophes qui vont bien au-delà d’une approche
physiologique de la voix et de la parole, et les textes qui mettent en scène
la parole. Après avoir présenté les mots qui désignent la voix, j’examine les
définitions proposées par les Anciens et l’entrelacs des métaphores qui
tentent d’éclairer ce mystère. Les médecins et les philosophes explorent les
relations transitionnelles entre le corps et la voix, mais aussi entre le
dedans et le dehors. La voix est sans cesse contrecarrée par les déficiences
physiques et intellectuelles, par les émotions et les circonstances de la vie
sociale. C’est pourquoi l’aphonie, l’aphasie et le silence retiennent mon
attention. En ce qui concerne les états de la voix, la confrontation avec les
catégories modernes fait apparaître la richesse du vocabulaire des Grecs :
force et faiblesse, tension de l’aigu et du grave, voix parlée et chantée,
voix pathétique. Si les Anciens gardent en ligne de mire le langage humain
sous sa forme la plus achevée, la distinction entre l’animé et l’inanimé et la
classification des vivants sont mises en question et contredites, comme plus
tard chez les poètes, voire chez certains théoriciens et penseurs de la
modernité. Les paradoxes du Cratyle, qui définissent l’orthonymie comme
homophonie entre les choses et les mots, jettent le trouble, et le Lachès
prône l’harmonie entre ce que nous disons et notre genre de vie. La
philosophie platonicienne et ses interprètes illustrent la complémentarité de
la grammaire et de la musique, pour peu qu’il en soit fait bon usage. Les Lois
identifient art choral et paideia. Le « dialogue intérieur de l’âme avec elle-
même », dont nous parle le Phèdre, me conduit à étudier les deux discours, «
immanent » et « proféré » et le repli de l’âme sur elle-même. Je propose au
lecteur de suivre en ma compagnie un parcours herméneutique qui conduit
d’Homère, Hésiode ou Platon à Proclus et aux Chrétiens, sans m’interdire de
leur faire répondre en écho les voix des poètes ou des penseurs modernes.
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