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La fabrique de l’honneur, Les médailles et les décorations en France, XIXe-XXe siècles
EAN13
9782753566668
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français

La fabrique de l’honneur

Les médailles et les décorations en France, XIXe-XXe siècles

Presses universitaires de Rennes

Histoire

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782753566668
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Depuis longtemps, la pérennisation du pouvoir royal s’était appuyée sur un
ensemble de techniques, de dispositifs et de pratiques de gouvernement parmi
lesquelles se distinguait l’attribution d’une médaille ou d’une décoration qui
permettait de mettre à l’honneur un sujet. Si les révolutionnaires de 1789 ont
décrété la suppression de ces ordres royaux, l’Assemblée nationale de 1791 a
considéré qu’il y avait toujours lieu d’attribuer des marques d’honneur aux
citoyens. Bonaparte reconnaît au Conseil d’État en 1802 qu’une telle technique
n’est pas incompatible avec l’idéal républicain : « Je défie qu’on me montre
une République ancienne ou moderne dans laquelle il n’y a pas eu de
distinctions... » Ainsi, l’honneur devient une affaire de mérite,
rationalisable et génératrice d’un nouveau modèle d’élites. Recevoir une
décoration, c’est donc être mis à l’honneur publiquement par l’institution qui
la décerne. L’individu récompensé incarne un exemple de « vertu » et de «
mérite ». L’attribution d’une médaille appartient à une logique de «
distinction » et devient progressivement une « technique de gouvernement ».
Dès le début du XIXe siècle, un véritable engouement pour les médailles et les
décorations s’empare d’ailleurs de la nouvelle société bourgeoise. L’Empire et
la République mais également l’Église ont distribué chacun à profusion ces
marques de reconnaissance. Cette inflation de récompenses honorifiques qui ne
se dément pas jusqu’au milieu du XXe siècle, et dans une large mesure jusqu’à
nos jours, appelle une réflexion générale et une analyse socio-historique qui
n’a jusqu’alors guère suscité l’intérêt des chercheurs en sciences sociales.
Préalablement considéré comme poussiéreux et futile, réservé aux numismates et
aux érudits, cet objet d’étude peut être revisité sous une double approche qui
envisage la médaille et la décoration comme une technique relevant des «
sciences de gouvernement » et un outil de fabrication des nouvelles élites.
Pour la première fois, une confrontation entre politistes, juristes et
historiens a permis d’envisager, à partir de synthèses et d’études de cas
empiriques, les multiples aspects qui entourent cette « technique de
gouvernement » et les différents profils d’élites générés et légitimés par la
« pratique décorative » d’État.
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