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Aide EAN13 : 9782953810820
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**Extrait**
Prologue
De son bureau, le vendeur vit entrer la vieille femme d’un pas menu sur le
chantier. Elle regardait les bateaux, posés sur leur ber. Il termina le
dossier de vente sur lequel il travaillait, puis sortit à sa rencontre.
Elle ne semblait pas l’avoir vu et détaillait de ses yeux encore vifs les
voiliers. Elle était perdue dans ses pensées, dans ses rêves, mais elle
passait de bateau en bateau.— Bonjour, madame. Je peux vous aider ?
— Bonjour, jeune homme, fit-elle de sa voix douce. Vos bateaux sont à vendre ?
— Oui. Vous cherchez quelque chose de précis ?
Elle ne répondit pas, continua son chemin à travers les coques bien alignées.
— Vous avez là de bien jolis bateaux.
— Oui, c’est sur ! Ils sont récents, garantis encore deux ans. Que de bons
marins, vous pouvez me faire confiance.
— Je n’en doute pas. Avez-vous des voiliers plus anciens ? Vous savez, je ne
suis pas riche…
Un peu surpris, il acquiesça et l’emmena de l’autre côté du bâtiment, où des
modèles plus anciens attendaient eux aussi de trouver un propriétaire.
Après quelques instants, il surprit la vieille femme à regarder un voilier
situé un peu à l’écart, visiblement abandonné depuis longtemps. De son pas
tranquille mais sûr, elle se dirigea vers le bateau.
— Et lui, il est à vendre ?
Étonné, il répondit :
— Oui. Mais ce n’est pas un modèle récent, vous savez. Il n’a pas navigué
depuis longtemps. Tout est à refaire.
— C’est un beau voilier.
— Après plusieurs jours de travail, il sera présentable.
Elle tournait autour de la coque, sale, elle la frôlait de sa main fripée.
— Pourquoi est-il dans cet état ?
— Personne ne veut s’en occuper.
— Quel malheur, c’est triste. Et pourquoi donc ?
— On dit qu’il est maudit.
Elle posa sur lui un drôle de regard qui le fit frissonner. Du haut de son
mètre quatre-vingt-dix et près de cent kilos, le voilà qui frissonnait devant
une vieille femme, menue !
— Un gaillard comme vous, vous croyez à ce genre de choses ?
— Beaucoup d’histoires circulent sur ce voilier. Personne n’ose même dire son
nom !
— Allons, allons, soyons sérieux ! Les marins sont des gens curieux parfois :
si courageux pour aller sur ces mers terribles, les voilà qui tremblent à la
moindre histoire.
Prologue
De son bureau, le vendeur vit entrer la vieille femme d’un pas menu sur le
chantier. Elle regardait les bateaux, posés sur leur ber. Il termina le
dossier de vente sur lequel il travaillait, puis sortit à sa rencontre.
Elle ne semblait pas l’avoir vu et détaillait de ses yeux encore vifs les
voiliers. Elle était perdue dans ses pensées, dans ses rêves, mais elle
passait de bateau en bateau.— Bonjour, madame. Je peux vous aider ?
— Bonjour, jeune homme, fit-elle de sa voix douce. Vos bateaux sont à vendre ?
— Oui. Vous cherchez quelque chose de précis ?
Elle ne répondit pas, continua son chemin à travers les coques bien alignées.
— Vous avez là de bien jolis bateaux.
— Oui, c’est sur ! Ils sont récents, garantis encore deux ans. Que de bons
marins, vous pouvez me faire confiance.
— Je n’en doute pas. Avez-vous des voiliers plus anciens ? Vous savez, je ne
suis pas riche…
Un peu surpris, il acquiesça et l’emmena de l’autre côté du bâtiment, où des
modèles plus anciens attendaient eux aussi de trouver un propriétaire.
Après quelques instants, il surprit la vieille femme à regarder un voilier
situé un peu à l’écart, visiblement abandonné depuis longtemps. De son pas
tranquille mais sûr, elle se dirigea vers le bateau.
— Et lui, il est à vendre ?
Étonné, il répondit :
— Oui. Mais ce n’est pas un modèle récent, vous savez. Il n’a pas navigué
depuis longtemps. Tout est à refaire.
— C’est un beau voilier.
— Après plusieurs jours de travail, il sera présentable.
Elle tournait autour de la coque, sale, elle la frôlait de sa main fripée.
— Pourquoi est-il dans cet état ?
— Personne ne veut s’en occuper.
— Quel malheur, c’est triste. Et pourquoi donc ?
— On dit qu’il est maudit.
Elle posa sur lui un drôle de regard qui le fit frissonner. Du haut de son
mètre quatre-vingt-dix et près de cent kilos, le voilà qui frissonnait devant
une vieille femme, menue !
— Un gaillard comme vous, vous croyez à ce genre de choses ?
— Beaucoup d’histoires circulent sur ce voilier. Personne n’ose même dire son
nom !
— Allons, allons, soyons sérieux ! Les marins sont des gens curieux parfois :
si courageux pour aller sur ces mers terribles, les voilà qui tremblent à la
moindre histoire.
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