Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9789999997485
-
Fichier EPUB, avec DRM Adobe
- Impression
-
Impossible
- Copier/Coller
-
Impossible
- Partage
-
6 appareils
- Lecture audio
-
Impossible
2.00 -
Fichier EPUB, avec DRM Adobe
**
LES REPARTIES DE NINA
**
LUI. Ta poitrine sur ma poitrine,
> > Hein ? nous irions,
Ayant de l'air plein la narine,
> > Aux frais rayons
>>
>>
Du bon matin bleu, qui vous baigne
> > Du vin de jour ? ...
Quand tout le bois frissonnant saigne
> > Muet d'amour
>>
>>
De chaque branche, gouttes vertes,
> > Des bourgeons clairs,
On sent dans les choses ouvertes
> > Frémir des chairs :
>>
>>
Tu plongerais dans la luzerne
> > Ton blanc peignoir
Rosant à l'air ce bleu qui cerne
> > Ton grand oeil noir
>>
>>
Amoureuse de la campagne,
> > Semant partout,
Comme une mousse de champagne,
> > Ton rire fou :
>>
>>
Riant à moi, brutal d'ivresse,
> > Qui te prendrais.
Comme cela, la belle tresse,
> > Oh ! qui boirais
>>
>>
Ton goût de framboise et de fraise,
> > Ô chair de fleur !
Riant au vent vif qui te baise
> > Comme un voleur,
>>
>>
Au rose églantier qui t'embête
> > Aimablement :
Riant surtout, à folle tête,
> > À ton amant ! ...
>>
>>
Ta poitrine sur ma poitrine,
> > Mêlant nos voix,
Lents, nous gagnerions la ravine,
> > Puis les grands bois ! ...
>>
>>
Puis, comme une petite morte,
> > Le coeur pâmé,
Tu me dirais que je te porte,
> > L'oeil mi-fermé...
Je te porterais, palpitante,
> > Dans le sentier :
L'oiseau filerait son andante :
> > Au Noisetier..
>>
>>
Je te parlerais dans ta bouche :
> > J'irais, pressant
Ton corps, comme une enfant qu'on couche,
> > Ivre du sang
>>
>>
Qui coule, bleu, sous ta peau blanche
> > Aux tons rosés :
Et te parlant la langue franche...
> > Tiens ! ... que tu sais...
>>
>>
Nos grands bois sentiraient la sève
> > Et le soleil
Sablerait d'or fin leur grand rêve
> > Vert et vermeil.
>>
>>
Le soir ? ... Nous reprendrons la route
> > Blanche qui court
Flânant, comme un troupeau qui broute,
> > Tout à l'entour
>>
>>
Les bons vergers à l'herbe bleue
> > Aux pommiers tors !
Comme on les sent toute une lieue
> > Leurs parfums forts !
>>
>>
Nous regagnerons le village
> > Au ciel mi-noir ;
Et ça sentira le laitage
> > Dans l'air du soir ;
>>
>>
Ça sentira l'étable, pleine
> > De fumiers chauds,
Pleine d'un lent rythme d'haleine,
> > Et de grands dos
>>
>>
Blanchissant sous quelque lumière ;
> > Et, tout là-bas,
Une vache fientera, fière,
> > À chaque pas...
>>
>>
Les lunettes de la grand-mère
> > Et son nez long
Dans son missel ; le pot de bière
> > Cerclé de plomb,
>>
>>
Moussant entre les larges pipes
> > Qui, crânement,
Fument : les effroyables lippes
> > Qui, tout fumant,
>>
>>
Happent le jambon aux fourchettes
> > Tant, tant et plus :
Le feu qui claire les couchettes
> > Et les bahuts.
>>
>>
Les fesses luisantes et grasses
> > D'un gros enfant
Qui fourre, à genoux, dans les tasses,
> > Son museau blanc
>>
>>
Frôlé par un mufle qui gronde
> > D'un ton gentil,
Et pourlèche la face ronde
> > Du cher petit...
>>
>>
Que de choses verrons-nous, chère,
> > Dans ces taudis,
Quand la flamme illumine, claire,
> > Les carreaux gris ! ...
>>
>>
Puis, petite et toute nichée
> > Dans les lilas
Noirs et frais : la vitre cachée,
> > Qui rit là-bas...
>>
>>
Tu viendras, tu viendras, je t'aime !
> > Ce sera beau.
Tu viendras, n'est-ce pas, et même...
ELLE. _Et mon bureau ?_
LES REPARTIES DE NINA
**
LUI. Ta poitrine sur ma poitrine,
> > Hein ? nous irions,
Ayant de l'air plein la narine,
> > Aux frais rayons
>>
>>
Du bon matin bleu, qui vous baigne
> > Du vin de jour ? ...
Quand tout le bois frissonnant saigne
> > Muet d'amour
>>
>>
De chaque branche, gouttes vertes,
> > Des bourgeons clairs,
On sent dans les choses ouvertes
> > Frémir des chairs :
>>
>>
Tu plongerais dans la luzerne
> > Ton blanc peignoir
Rosant à l'air ce bleu qui cerne
> > Ton grand oeil noir
>>
>>
Amoureuse de la campagne,
> > Semant partout,
Comme une mousse de champagne,
> > Ton rire fou :
>>
>>
Riant à moi, brutal d'ivresse,
> > Qui te prendrais.
Comme cela, la belle tresse,
> > Oh ! qui boirais
>>
>>
Ton goût de framboise et de fraise,
> > Ô chair de fleur !
Riant au vent vif qui te baise
> > Comme un voleur,
>>
>>
Au rose églantier qui t'embête
> > Aimablement :
Riant surtout, à folle tête,
> > À ton amant ! ...
>>
>>
Ta poitrine sur ma poitrine,
> > Mêlant nos voix,
Lents, nous gagnerions la ravine,
> > Puis les grands bois ! ...
>>
>>
Puis, comme une petite morte,
> > Le coeur pâmé,
Tu me dirais que je te porte,
> > L'oeil mi-fermé...
Je te porterais, palpitante,
> > Dans le sentier :
L'oiseau filerait son andante :
> > Au Noisetier..
>>
>>
Je te parlerais dans ta bouche :
> > J'irais, pressant
Ton corps, comme une enfant qu'on couche,
> > Ivre du sang
>>
>>
Qui coule, bleu, sous ta peau blanche
> > Aux tons rosés :
Et te parlant la langue franche...
> > Tiens ! ... que tu sais...
>>
>>
Nos grands bois sentiraient la sève
> > Et le soleil
Sablerait d'or fin leur grand rêve
> > Vert et vermeil.
>>
>>
Le soir ? ... Nous reprendrons la route
> > Blanche qui court
Flânant, comme un troupeau qui broute,
> > Tout à l'entour
>>
>>
Les bons vergers à l'herbe bleue
> > Aux pommiers tors !
Comme on les sent toute une lieue
> > Leurs parfums forts !
>>
>>
Nous regagnerons le village
> > Au ciel mi-noir ;
Et ça sentira le laitage
> > Dans l'air du soir ;
>>
>>
Ça sentira l'étable, pleine
> > De fumiers chauds,
Pleine d'un lent rythme d'haleine,
> > Et de grands dos
>>
>>
Blanchissant sous quelque lumière ;
> > Et, tout là-bas,
Une vache fientera, fière,
> > À chaque pas...
>>
>>
Les lunettes de la grand-mère
> > Et son nez long
Dans son missel ; le pot de bière
> > Cerclé de plomb,
>>
>>
Moussant entre les larges pipes
> > Qui, crânement,
Fument : les effroyables lippes
> > Qui, tout fumant,
>>
>>
Happent le jambon aux fourchettes
> > Tant, tant et plus :
Le feu qui claire les couchettes
> > Et les bahuts.
>>
>>
Les fesses luisantes et grasses
> > D'un gros enfant
Qui fourre, à genoux, dans les tasses,
> > Son museau blanc
>>
>>
Frôlé par un mufle qui gronde
> > D'un ton gentil,
Et pourlèche la face ronde
> > Du cher petit...
>>
>>
Que de choses verrons-nous, chère,
> > Dans ces taudis,
Quand la flamme illumine, claire,
> > Les carreaux gris ! ...
>>
>>
Puis, petite et toute nichée
> > Dans les lilas
Noirs et frais : la vitre cachée,
> > Qui rit là-bas...
>>
>>
Tu viendras, tu viendras, je t'aime !
> > Ce sera beau.
Tu viendras, n'est-ce pas, et même...
ELLE. _Et mon bureau ?_
S'identifier pour envoyer des commentaires.