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Les pillards de Bagdad, roman
EAN13
9782841875450
ISBN
978-2-84187-545-0
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Roman français
Nombre de pages
400
Dimensions
24 x 15,5 cm
Poids
540 g
Langue
français
Code dewey
849

Les pillards de Bagdad

roman

De

Archipel

Roman français

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ROMANS ET NOUVELLES

Retraite anticipée, Fleuve noir, 2003.

Colonia Tranquilidad, Noësis, 2002.

Noir de taule, Les Belles Lettres, 2000.

Dernier tango à Buenos Aires, Actes Sud, 2000.

Bugs, Calmann-Levy, 1999. Réédition Folio, 2001.

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La Peau des autres, Denoël, 1997.

L'Or des Abbesses, Métro-Police, 1997.

Allumez le gourou, Comp'Act, 1997.

Enchères de peau, Métropolice, 1997.

Au nord du rio Balsas, Fleuve noir, 1996.

Chili incarné, Le Poulpe, Baleine, 1996.

Cerro rico, la mine aux enfants, Éditions de la Renaissance, 1995.

La Nuit de l'Apagon, Fleuve Noir, 1995.

Mort d'un satrape rouge, Métailié, 1995. Réédition poche, 1998.

Viva Villa, Dagorno, 1994.

Pièces détachées, Fayard, 1993. Prix du Quai des Orfèvres.

Chili con carne, Scandéditions, 1993. Réédition Folio, 1995.

Ticket chic, Métailié, 1993.

Coup de cafard, Fleuve noir, 1992.

La confiance règne, Série noire, Gallimard, 1991. Réédition Folio, 2002.

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Du sang sur la glasnost, Le Masque, 1990.

Les Huit Dragons de jade, Philippe Picquier, 1989. Réédition Picquier poche, 1997.

Riot gun, Série noire, Gallimard, 1989. Réédition Folio, 2000.

KZ Retour vers l'enfer, Carrère, 1987. Réédition Métailié, 1999.

Festin de crabes, Liana Levi, 1987.

N'oubliez pas l'artiste, Fleuve Noir, 1986. Grand prix de la littérature policière. Réédition Folio, 1992.

Le Miroir de l'Inca, Liana Levi, 1985. Réédition Folio, 1993.

Votre argent m'intéresse, Fleuve noir, 1985. Réédition Le Masque, 1991.

Le Baiser de la couleuvre, Fleuve noir, 1985. Réédition Les Nuits rouges, 2000.

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eISBN 978-2-8098-1540-5

Copyright © L'Archipel, 2003.

Quand on ne peut pas sortir du labyrinthe, le plus sage est de s'y installer confortablement.

Proverbe persan

Prologue

Bagdad, 12 avril 2003

Une petite femme vêtue de noir pleure. Elle sanglote devant les statues martyrisées, les vitrines brisées, les fragments de bas-reliefs éparpillés sur le sol. Elle ramasse une tablette cassée que les voleurs ont abandonnée dans leur fuite. Voici cinq mille ans, un scribe anonyme a gravé dans l'argile ces caractères cunéiformes qui racontent l'histoire d'une civilisation. Son œuvre sera sans doute à jamais perdue. Un peu de la mémoire de l'humanité va disparaître.

Selma Nawala Al-Moutawali fait encore quelques pas et découvre l'ampleur du désastre. Une statue décapitée gît à côté d'un pan de frise assyrienne. Le taureau ailé de Khorsabad a été épargné, mais les pillards ont emporté des centaines de cylindres gravés et de figurines délicates qui seront sans doute revendus dans les souks et sur les marchés internationaux.

Au fond de la salle, un homme chargé d'un sac détale à toutes jambes. Des pillards rôdent encore dans le musée, alors que les cameramen se bousculent autour de sa directrice ! Un gardien armé d'un bâton s'élance à la poursuite du vandale. Trop tard.

Dehors, une foule misérable venue des bidonvilles de Saddam-City assiège toujours le musée. Des hommes se battent pour s'arracher leurs rapines. Chacun veut sa part du butin. À quelques centaines de mètres, juchés sur leurs monstres d'acier, des GI écrasés par la chaleur assistent, indifférents, à la fuite des pillards.

Les objectifs se fixent sur la femme en noir. Les micros se tendent. Les questions fusent. Le monde entier assiste en direct au carnage. Nawala essuie ses larmes, prend sa respiration et prononce quelques mots. Elle évoque les Mongols de Houlegou, le petit-fils de Gengis Khan, qui ont brûlé la bibliothèque de Badgad et éparpillé ses cendres dans le Tigre. Un crime. Un crime contre la civilisation.

D'un pas mal assuré, Nawala gravit l'escalier qui conduit aux galeries du premier étage. Elle s'effondre au pied d'un socle de granit. Les larmes ruissellent à nouveau sur son visage.

Ils ont volé la Dame de Warka !

Mike Diaz

New York, 7 mars 2003

L'homme remontait la 5e Avenue d'un pas énergique. Sa tenue vestimentaire le distinguait peu des bureaucrates qui parcouraient Manhattan à l'heure de la pause déjeuner, mais ni sa coupe de cheveux ni sa démarche n'étaient celles d'un chef de service d'une banque ou d'un cadre d'une compagnie d'assurances. Courte brosse de cheveux noirs, plantée bas sur le front, nuque dégagée à la tondeuse, fine cicatrice sur le front, nez fort et droit, pommettes saillantes, menton fendu d'une petite fossette. Une peau mate et bronzée, des traits émaciés qui démentent l'illusion d'avoir affaire à un vacancier de retour de Floride. Taille moyenne, plutôt trapu. Sous le costume de toile claire, on devine une musculature bien entretenue. Une certaine raideur qui caractérise les militaires professionnels. Et, surtout, un regard sombre, très mobile, toujours aux aguets, comme si l'homme se déplaçait dans une zone hostile.

Son portable se mit à vibrer dans sa poche à l'instant où il atteignait le magasin Nike. Des grappes de jeunes gens s'engouffraient dans ce temple géant de la consommation. Il s'écarta de cette foule pour prendre la communication.

— Mike Diaz, j'écoute.

Sa voix était sèche, son intonation neutre.

— Nous allons vous faire marcher encore un peu. Une voiture vous prendra à l'angle de Central Park, une Lincoln noire.

— Une Lincoln noire, c'est compris.

Il rangea son appareil et repartit du même pas. Trois adolescents qui descendaient l'avenue en courant le bousculèrent. Un blondinet hirsute l'insulta. Diaz dévisagea le gamin. Le garçon détourna son regard. Les deux autres l'entraînèrent à l'écart, peu désireux de provoquer ce personnage. L'assurance et le calme de Diaz ne dissimulaient pas sa violence latente. Il poursuivit son chemin sans leur prêter davantage attention. Quand il atteignit Fulton South Street, il s'immobilisa devant le passage pour piétons et attendit que le feu passe au rouge pour traverser en compagnie d'enfants cornaqués par deux monitrices d'allure sportive et d'un groupe de touristes japonais. En dépit de la guerre, qui s'annonçait inéluctable, les visiteurs étrangers étaient encore nombreux. Manhattan, un an et demi après l'effondrement des Twin Towers, avait repris son visage habituel. Diaz, comme tous les New-Yorkais, avait été très affecté par l'attentat. Il s'était rendu plusieurs fois sur les lieux du désastre. Mais les interminables débats télévisés sur les projets de construction destinés à remplacer le World Trade Center l'avaient exaspéré. Les politiciens, les architectes, les financiers et même les Églises et les sectes s'étaient jetés comme des rapaces sur ce marché. Diaz éprouvait toujours une certaine fierté d'être citoyen américain, mais il n'avait pas d'atomes crochus avec ces gens-là. Cette citoyenneté, il l'avait payée cher. Pour la gagner, il avait accepté d'endosser l'uniforme des marines, de subir la formation éprouvante de ce corps d'élite, de participer à des conflits larvés sous différentes latitudes. Il avait traqué des cocaleros dans la jungle colombienne, cuit dans son jus pendant des mois dans une base koweïtienne, échappé à un lynchage en Somalie et écopé bêtement d'une balle tirée par une recrue maladroite à l'entraînement. Il estimait que ces épreuves lui donnaient des droits. Comme beaucoup de militaires, il ressentait un certain mépris pour les civils. Il n'en aurait pas fallu beaucoup pour qu'il donne une leçon aux trois petits voyous qu'il venait de croiser. Des guignols qu'il aurait aimé réveiller à 3 heures du matin pour les faire ramper dans la boue, ou parcourir dix kilomètres au pas de course avec un barda de quarante kilos sur le dos. Diaz avait grandi dans un barrio misérable de la banlieue de Mexico. Dès son adolescence, il s'était frotté à des gars bien plus durs que ceux-là. Il avait appris à recevoir des coups et à en donner bien avant que l'instructeur ne lui flanque la crosse de son M16 dans les reins en guise de bienvenue sur ...
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