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La nuit d'argent
Format
Poche
EAN13
9782280840231
ISBN
978-2-280-84023-1
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
&h (38)
Nombre de pages
569
Dimensions
18 cm
Poids
390 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais

La nuit d'argent

De

Harlequin

&h

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1.?>La Boulaie des Druides Blancs, Val de Garda?>Les lutins étaient agités, et même le lait refusait de tourner en beurre. Le messager que Meeve avait choisi de lui envoyer faisait partie d'un corps de combattants d'élite, appelés les Fiachna, connus pour leur morgue et leur arrogance. L'homme n'avait cessé d'aller et venir toute la journée et elle était heureuse de le voir enfin partir. La pluie tombait sans discontinuer depuis le lever du jour et l'eau ruisselait en cascades des toits de chaume. En d'autres circonstances, l'idée de savoir le messager parcourant les routes sous cette pluie battante lui aurait certainement fait plaisir. Mais Catrione était pour la première fois de quart en tant qu'Ard-Cailleach, sœur supérieure en charge du Bosquet, aussi oublia-t-elle bien vite le messager pour se concentrer sur le chaos environnant.Elle évita de justesse une immense flaque, dans sa hâte à rejoindre l'herboristerie de l'autre côté de la cour détrempée, mais ses chausses et ses bas de pantalons étaient mouillés. Elle aurait aimé profiter des conseils et du soutien des anciennes Cailleach, mais toutes avaient quitté le Val pour se rendre aux célébrations du Solstice à Ardagh. L'Archidruidesse Connla avait convoqué quelque temps auparavant un conclave extraordinaire, et leur présence avait été requise. En tant que cadette et sœur supérieure en charge du Bosquet pour ce quartier de lune, Catrione était restée avec les quelques druidesses encore trop jeunes ou bien trop âgées pour participer au conclave.Il y avait des rumeurs de flétrissure à travers le pays et on rapportait un nombre croissant de naissances contre nature : de poissons à deux bouches et de veaux à six jambes. On disait aussi que les gobelins s'étaient mis en mouvement.Le messager de Sa Majesté n'avait pas précisé pour quelle raison la reine demandait à sa fille, Deirdre, de rentrer au palais et il avait soigneusement évité de croiser le regard de Catrione et des druidesses. Après son départ, la servante qui avait réchauffé le lit du Fiachna avait évoqué un différend entre l'Archidruidesse Connla et la reine.Rien cependant qui puisse apporter un début d'explication au fait que les nœuds refusaient désormais de rester serrés, que les feux mouraient d'eux-mêmes et que le pain levait si mal. Sans parler des lutins, qui étaient pris de frénésie et renversaient les plats, crachaient en tous sens et se querellaient pour un oui ou pour un non, provoquant un tel vacarme qu'elle avait été contrainte de les renvoyer dans leurs tanières souterraines sous le Tor. Elle avait dû prendre cette mesure après avoir découvert qu'une réserve complète de levure avait été gâtée, privant le Val tout entier de pain, le temps pour les herboristes de fabriquer une nouvelle réserve.Catrione s'abrita sous l'avant-toit, et sursauta au croassement d'un corbeau qui s'envola aussitôt. Elle posa la main sur le loquet de l'atelier en se remémorant la vieille comptine, Promenons-nous dans les bois. La porte s'ouvrit comme mue par une volonté propre et trois visages anxieux apparurent dans l'embrasure, émergeant des ténèbres de l'herboristerie au moment où elle en franchissait le seuil. Elles semblaient l'attendre depuis un moment.— Catrione, tu dois nous laisser prendre l'enfant, commença Bride sans ambages. Elle était la maîtresse herboriste et, si elle avait une poitrine de nourrice, ses yeux étaient aussi acérés que ceux d'un faucon. Elle saisit vivement Catrione par le poignet et l'entraîna à l'intérieur.— Le moment est venu pour l'enfant de Deirdre, nous n'avons que trop attendu.— Voyons, mes sœurs, parvint à articuler Catrione, prise d'une soudaine faiblesse.Deirdre était la fille de la Haute Reine, et elle avait été la personne, parmi toutes les sœurs, dont Catrione s'était sentie la plus proche. Mais elle avait commis l'erreur de déshonorer son nom et le Val tout entier. Non seulement avait-elle connu charnellement un frère en dehors des rites consacrés, mais quelques mois après qu'il eut été banni Deirdre avait avoué porter son enfant. Les druides ne faisaient l'amour que dans le cadre strict de rituels précis. Cela demandait une préparation et certaines précautions étaient prises afin qu'aucun enfant ne naisse de ces unions, afin d'éviter la venue de bébés anormaux, destinés à devenir des druides naturels, qui n'avaient aucun contrôle sur leurs capacités, une fois devenus adultes.
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