Ce qu'a vu un officier de chasseurs à pied

« Journal honnête et simple » des deux premiers mois de guerre d’un jeune officier, — pour reprendre les mots du poète et romancier haut-marnais Edmond Haraucourt (1856-1941), préfacier de l’édition originale publiée en 1916 — le récit du lieutenant Libermann nous conduit d’abord dans les Ardennes. Traversée de nombreux villages sur la route de Renwez, Château-Regnault, Monthermé, dans la lente marche qui doit conduire la troupe au contact des Allemands en Belgique. Mais bientôt, l’envahisseur, trop nombreux et mieux préparé, force les Français à la retraite vers la Marne. Long périple entrecoupé d’embuscades qui révèlent le courage des hommes autant que l’effroyable réalité du conflit le plus meurtrier de l’histoire de France, c’est alors l’humiliant repli toujours plus au sud. Mais suivant l’ordre du général Joffre, alors qu’on approche du département de l’Aube, le bataillon de chasseurs cesse de reculer et s’engage bientôt dans la célèbre bataille de la Marne, dans les marais de Saint-Gond, non loin de Sézanne. Connantre, Fère-Champenoise, les abords de Vertus et Mourmelon-le-Grand sont peu à peu repris à l’ennemi. La poursuite des Allemands en déroute porte les chasseurs jusqu’à Reims, ville martyre à l’agonie de laquelle on assiste, impuissant. Ici, la guerre de tranchées commence.