Charles Malato : l'impénitent libertaire

Âgé de 17 ans, Charles Malato accompagne ses parents communards, condamnés à la déportation en Nouvelle-Calédonie. Il est, avec Louise Michel, l'un des communards déportés qui soutiennent la révolte kanak de 1878. Il se définissait à cette époque comme un républicain internationaliste. Revenu à Paris en 1881, il écrit dans différents journaux, avant de fonder sa propre agence de presse, dont il est «à la fois directeur, traducteur, copiste, secrétaire et caissier». En 1892, pour éviter une arrestation dans le cadre de la répression envers les anarchistes, Malato s'exile à Londres. Amnistié, il revient en France en 1895.
Lorsque l'affaire Dreyfus éclate, Charles Malato mène campagne avec les «dreyfusards» et combat l'antisémitisme. Au début du 20e siècle, il est actif dans les luttes anticléricales. En 1905, il fait paraître un roman, La grande grève, très en phase avec le syndicalisme révolutionnaire de la CGT syndicaliste révolutionnaire?; jusqu'en 1914, il intervient dans de nombreux meetings syndicaux, soutenant la perspective de la grève générale expropriatrice.
La guerre de 14-18 marque une rupture. Durant quatre ans, Malato sera une des plumes les plus bellicistes et patriotes de La Bataille syndicaliste, puis de La Bataille.
Charles Malato a côtoyé les plus grands noms du mouvement libertaire des années 1880 à 1938?: Louise Michel, Sébastien Faure, Émile Pouget, Errico Malatesta, Piotr Kropotkine, Francisco Ferrer, Jean Grave... Sur le plan littéraire, il a oeuvré avec Michel Zévaco, Octave Mirbeau, Jean Richepin, Jehan Rictus, ferraillé avec Georges Darien ou Georges Clemenceau.
Sa vie et l'oeuvre de Malato témoignent d'une époque, des espoirs portés, des certitudes partagées, des croyances et de mythes propres à cette fin de 19e siècle et début 20e. C'est ce que nous conte l'auteur, à travers son livre, largement illustré.