- Format
- Objet (globe terrestre, sous-mains, etc.)
- EAN13
- 9782757405819
- ISBN
- 978-2-7574-0581-9
- Éditeur
- Presses Universitaires du Septentrion
- Date de publication
- 10/10/2013
- Collection
- Histoire et civilisations
- Nombre de pages
- 400
- Dimensions
- 24 x 16 x 2,2 cm
- Poids
- 652 g
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Code dewey
- 943.0860722
Le Troisième Reich dans l'historiographie allemande
Lieux de pouvoir - Rivalités de pouvoirs
De Jean-Paul Cahn
Presses Universitaires du Septentrion
Histoire et civilisations
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Confrontée à un passé bien lourd, d'abord privée de sources, l'historiographie
allemande s’est libérée peu à peu de la perception qu’avaient eue les
contemporains des réalités du Troisième Reich. Comme toute gestion mémorielle
des crises graves et des époques criminelles, l’histoire de la période
1933-1945 fut d’abord écrite en marge d’une opinion plus soucieuse de tourner
la page que de se souvenir. En mettant spectaculairement en évidence la
responsabilité des fonctionnaires, les grands procès des années 1960
(Eichmann, Einsatzgruppen, Auschwitz) alimentèrent la contestation par la
jeune génération du passé de leurs pères. Des fictions, des polémiques
relayées par les médias et des expositions spectaculaires contribuèrent à la
prise de conscience. Tel fut par exemple le cas de la présentation au grand
public des crimes de la Wehrmacht, qui détruisit le mythe d’une armée noble
comparée à des SS responsables de tous les maux.
Las d’une république en crise endémique l’électorat du Reich avait attendu des
solutions miracles d’un homme providentiel. Mais selon une formule célèbre,
les Allemands de 1932 n’ont voté ni pour la guerre, ni pour Auschwitz. Ils ont
pourtant eu l’un et l’autre – et le nazisme en fit des instruments de son
pouvoir. Quand ils en prirent conscience, il était trop tard. L’impossibilité
d’agir autrement ne fut pas la seule raison de l’adhésion au régime jusque
dans sa dimension criminelle. La lecture actuelle est beaucoup plus nuancée.
allemande s’est libérée peu à peu de la perception qu’avaient eue les
contemporains des réalités du Troisième Reich. Comme toute gestion mémorielle
des crises graves et des époques criminelles, l’histoire de la période
1933-1945 fut d’abord écrite en marge d’une opinion plus soucieuse de tourner
la page que de se souvenir. En mettant spectaculairement en évidence la
responsabilité des fonctionnaires, les grands procès des années 1960
(Eichmann, Einsatzgruppen, Auschwitz) alimentèrent la contestation par la
jeune génération du passé de leurs pères. Des fictions, des polémiques
relayées par les médias et des expositions spectaculaires contribuèrent à la
prise de conscience. Tel fut par exemple le cas de la présentation au grand
public des crimes de la Wehrmacht, qui détruisit le mythe d’une armée noble
comparée à des SS responsables de tous les maux.
Las d’une république en crise endémique l’électorat du Reich avait attendu des
solutions miracles d’un homme providentiel. Mais selon une formule célèbre,
les Allemands de 1932 n’ont voté ni pour la guerre, ni pour Auschwitz. Ils ont
pourtant eu l’un et l’autre – et le nazisme en fit des instruments de son
pouvoir. Quand ils en prirent conscience, il était trop tard. L’impossibilité
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