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Secrétariat particulier, 27 ans au côté de FRANCOIS MITTERRAND
Format
Broché
EAN13
9782809800234
ISBN
978-2-8098-0023-4
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
POLITIQUE, IDEE
Nombre de pages
312
Dimensions
10 x 10 x 2 cm
Poids
406 g
Langue
français
Code dewey
920

Secrétariat particulier

27 ans au côté de FRANCOIS MITTERRAND

De

Archipel

Politique, Idee

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  • Vendu par Librairie Le Livre.com
    Description
    RO20152953: 2008. In-8. Broché. Etat d'usage, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 306 pages.. . . . Classification Dewey : 848-Ecrits divers, citations, journaux intimes, souvenirs, mémoires
    État de l'exemplaire
    Etat d'usage, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais
    Format
    In-8
    Reliure
    Broché
    25.80 (Occasion)

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eISBN 978-2-8098-1088-2

Copyright © L'Archipel, 2008.

À Philippe,
à nos quatre fils,
en souvenir des épreuves
et des bonheurs partagés

Préface

PAULETTE ET « MONSIEUR »

J'ai aperçu Paulette Decraene pour la première fois au 21 de la rue du Mont-Thabor, au siège de l'UDSR. C'était au printemps 1955. Je venais d'adhérer au parti que présidait François Mitterrand. Elle travaillait depuis un an au côté du secrétaire général Joseph Perrin, un ancien du Mouvement des prisonniers de guerre dont le futur ministre avait été l'un des fondateurs.

Paulette Decraene, installée au fond d'un appartement sombre transformé en bureaux, rédigeait les comptes rendus des réunions, s'occupait du courrier, gérait les rendez-vous, évinçait avec douceur les importuns, recevait elle-même certains visiteurs. Parmi eux, plusieurs députés du Rassemblement démocratique africain apparentés au groupe parlementaire – Houphouët-Boigny, Modibo Keita, Hamani Diori –, avec lesquels elle garderait le contact par la suite.

Circonspecte, à la fois grave et souriante, elle découvrait à vingt-deux ans le monde et les gens à travers ceux qui venaient à elle. Elle avait un don particulier pour saisir le côté cocasse de bien des événements, comme il en survient tant sur la scène politique. Un rire à la sonorité métallique qu'elle s'efforçait de contenir pour ne pas vexer ses interlocuteurs saluait finalement le bon côté de certaines situations.

Le livre de Paulette Decraene s'ouvre sur la visite inopinée de François Mitterrand chez son père Léopold Moreau, en 1942, à Orléans. Les retrouvailles entre les deux anciens prisonniers du stalag IX C seront comme un prélude à l'avenir de l'enfant qui n'a pas encore dix ans.

Cette lointaine histoire est certainement à l'origine des liens très forts fondés sur une affection partagée. Elle explique aussi que Paulette Decraene, tout en ménageant la susceptibilité à fleur de peau de François Mitterrand, ait eu le privilège, dont elle ne se privait pas, d'user en sa présence de sa liberté d'expression. Parce qu'il avait confiance en elle, il appréciait sa franchise. « Mais, monsieur », répliquait-elle avec vivacité ou, selon, avec un brin d'inquiétude : c'était l'interjection d'une personne fidèle, mais libre.

En 1957, elle quitte la rue du Mont-Thabor au moment où Marie-Claire Papegay y fait une entrée fracassante, passant dans un élan impétueux au travers d'une porte vitrée, à la stupéfaction du comité directeur réuni ce jour-là. Les chemins des deux jeunes femmes se recouperont, puis se rapprocheront au fil du temps.

Lorsqu'on demande à Paulette Decraene : « Que faites-vous donc alors? », elle répond : « Rien, je m'occupe de mes deux premiers fils. »

En 1959-1960, elle travaille de nouveau, à la Délégation du Niger, puis elle retourne à ses activités de mère de famille. Dans un établissement de Boulogne-Billancourt, elle apprend à des jeunes gens à lire les journaux. Un art !

Elle reste bien entendu en contact avec les anciens de l'UDSR, reconvertis au début de la Ve République dans la Ligue pour le combat républicain. Elle est présente aux réunions qui se tiennent au troisième étage du 25, rue du Louvre, siège du club qui se fédérera bientôt avec d'autres pour donner naissance à la Convention des institutions républicaines.

L'histoire de Paulette Decraene va se confondre désormais avec les lieux où elle s'installera, d'un quartier de Paris à l'autre. À partir des premiers jours de septembre 1965, la voici établie rue du Louvre, où elle participe à la première campagne présidentielle de François Mitterrand, agent de liaison entre le quartier général – qui dispose de quatre pièces – et le domicile du candidat, rue Guynemer, où les décisions se prennent. Elle y retrouve Marie-Claire Papegay, dans le minuscule bureau à gauche de la porte d'entrée, où elle se tient avec Lip, un basset hargneux, aux dents acérées, qui reste à ses pieds.

Paulette Decraene est vite de retour rue du Louvre où je prends part avec Georges Beauchamp, Charles Hernu et Claude Estier à l'organisation de la campagne. Le 25 est juste en face de la poste centrale, où l'on nous fait passer par-derrière après la fermeture des bureaux, le soir, pour apporter les sacs remplis de courrier. Philippe Decraene, le mari de Paulette, arrive du Monde nous donner un coup de main et s'exclame entre deux étages : « C'est souvent avec les moyens du bord qu'on démarre de grandes choses ! »

De 1965 à 1973, Paulette Decraene entre à la Société africaine d'édition et assure la rédaction en chef de L'Afrique littéraire et artistique. Mais elle trouve aussi le temps de participer aux activités de la Convention. À cette époque, ma femme et moi avons parfois le plaisir de la voir arriver chez nous, à Limours, avec ses fils. Paul-Antoine – quatre ans – est surnommé « l'enfant sucré », car il a le chic pour se coller un bonbon ou un Malabar dans les cheveux. Une fois, Paulette apporte à notre fils Pierre – deux ans – un perroquet rouge et vert à roulettes, qui fait un bruit terrible quand on le tire au bout de sa ficelle. Baptisé « Crincrin », il fera par la suite le bonheur de nos deux autres enfants. Il n'y a pas que la politique ! C'est un des charmes de Paulette Decraene de ne pas être rivée à sa mécanique et de savoir regarder ailleurs.

La vie du parti socialiste est rythmée alors par la tenue tous les deux ans d'un congrès. Paulette Decraene qui a accompagné un ami togolais à celui d'Épinay assiste à la réunion suivante à Grenoble, où elle prend la température. Elle devient « assistante » et atterrit Cité Malesherbes : c'est là que le parti socialiste fondé à Épinay prend la relève de la SFIO. Elle rédige des notes dont elle dit ne pas savoir très bien à quoi elles servent.

Avec la campagne présidentielle de 1974, elle se transporte à la tour Montparnasse. François Mitterrand manque l'élection, comme certains achoppent à un concours, pour un demi-point. Paulette Decraene n'arrêtera plus. À la fin de l'été 1974, elle quitte l'austère Cité Malesherbes pour les lumineux locaux du 7 bis place du Palais-Bourbon, au-dessus du jardin de l'Hôtel de Brienne : la voici secrétaire particulière du premier secrétaire. En août 1980, elle arrive 10 rue de Solférino, dans l'immeuble imposant et solennel où le parti socialiste établit son siège définitif. Autant d'occasions de décrire les lieux, l'atmosphère et les gens, ici une certaine routine et l'ennui, ailleurs une activité fébrile ou encore l'empressement auprès du premier secrétaire de ceux qui veulent se faire voir.

Mai 1981. Comme l'écrit joliment Paulette Decraene, elle a « juste traversé la Seine ». Elle partage avec Marie-Claire Papegay, Christiane Dufour et Joëlle Jaillette, la Nivernaise, un bureau qui donne sur le parc et communique avec celui du Président. Il arrive à leurs visiteurs de le voir ouvrir la porte, s'avancer très droit. Il s'informe d'une date, d'une demande de rendez-vous ou de son emploi du temps. Les secrétaires posent sur lui un regard interrogatif. Paulette Decraene, toujours la même, lui répond : « Mais, monsieur... »

Son livre nous fait pénétrer dans la vie quotidienne à l'Élysée et d'abord dans celle du Président, « arrivé tôt le matin ». Tout converge vers lui, mais, grâce au secrétariat particulier, il se protège, d'abord de la plupart de ses conseillers, privilégiant les notes et bannissant les réunions, tenant à l'écart avec rigueur les appels téléphoniques sur le regis, la ligne interministérielle. Ceux-ci aboutissent au secrétariat, qui sait comment sélectionner. Il évite aussi les déjeuners inutiles, sauvegardant du tem...
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