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LES CROASSEMENTS DE LA NUIT
EAN13
9782841877102
ISBN
978-2-84187-710-2
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Suspense
Nombre de pages
600
Dimensions
24 x 15,4 cm
Poids
769 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
849

Les Croassements De La Nuit

De ,

Archipel

Suspense

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DES MÊMES AUTEURS

Relic, Robert Laffont, 1996.

Cauchemar génétique, Robert Laffont, 1997.

Le Grenier des enfers, Robert Laffont, 1999.

Le Piège de l'architecte, Robert Laffont, 2000.

Ice Limit, L'Archipel, 2002.

Les Sortilèges de la cité perdue, Robert Laffont, 2003.

La Chambre des curiosités, L'Archipel, 2003.

Ce livre a été publié sous le titre
Still life with crows
par Warner Books Inc., New York, 2003.

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34, rue des Bourdonnais, 75001 Paris.
Et, pour le Canada,
à Édipresse Inc., 945, avenue Beaumont,
Montréal, Québec, H3N 1W3.

eISBN 978-2-8098-0977-0

Copyright © 2003 by Splendide Mendax Inc. and Lincoln Child. Copyright © L'Archipel, 2005 pour la traduction française.

1

Medicine Creek, Kansas. Une fin de journée du mois d'août

Un océan de maïs s'étale à perte de vue sous un ciel d'un bleu impitoyable, les épis ondulant en vagues successives au gré du vent. Quinze jours déjà que la canicule s'est installée, l'air surchauffé écrase les champs d'une chape de plomb.

Dans cet océan jaune vif, deux saignées sombres tracent une croix parfaite: à l'intersection de la route du nord et de celle qui file vers le couchant, une petite bourgade. Une suite de bâtiments ternes et tristes qui laissent place à des maisons individuelles au fur et à mesure que l'on s'éloigne du centre. Encore quelques fermes et c'est le néant. Une petite rivière bordée d'arbres squelettiques traverse le paysage en zigzaguant, évitant le bourg avant de disparaître en direction du sud-est. Avec ses courbes irrégulières, elle apporte une touche de fantaisie à ce cadre austère. Un peu plus au nord, trois monticules entourés d'arbres montent la garde.

Vers le sud, au milieu des épis, une usine trapue dresse ses flancs de tôle rongés par des décennies de tempêtes de poussière. Une odeur confuse de sang et de Javel flotte au gré du vent autour du bâtiment. À l'autre extrémité du paysage s'élèvent trois énormes silos dont les silhouettes évoquent les cheminées d'un paquebot en train de couler.

Il fait très exactement trente-sept degrés. Des éclairs de chaleur traversent l'horizon vers le nord. Le maïs a passé la barre des deux mètres, les tiges ploient sous le poids des épis mûrs. Dans moins de quinze jours débute la récolte.

C'est l'heure où la nuit commence à tomber, où le ciel orangé vire brusquement au rouge vif. Quelques lampadaires se sont allumés dans les rues désertes.

Une voiture de police noire et blanche remonte lentement la rue principale en direction des immenses étendues jaunes qui enserrent la petite ville, ses phares trouant l'obscurité naissante. À une demi-douzaine de kilomètres de là, une nuée de vautours tournoient au-dessus du maïs; ils prennent de la hauteur en se laissant aspirer par les courants d'air chaud, fondent sur le sol et remontent aussitôt dans une ronde infernale, interminable.

Le shérif Dent Hazen avait beau s'escrimer sur les commandes de la ventilation, les aérateurs de sa vieille voiture de patrouille s'évertuaient à cracher de l'air tiède. Il testa la soufflerie une dernière fois du dos de la main, sans résultat: la climatisation avait définitivement rendu l'âme. Hazen jura entre ses dents et ouvrit sa fenêtre afin de se débarrasser de son mégot de cigarette. Une bouffée d'air brûlant pénétra dans l'habitacle, transportant avec elle le lourd parfum de terre et de maïs caractéristique du Kansas en plein été. À l'horizon, les vautours poursuivaient imperturbablement leur ronde dans le soleil couchant. Saloperie de bestioles, pensa Hazen, lançant machinalement un coup d'oeil du côté de la Winchester posée sur le siège passager. Avec un peu de chance, il réussirait à en envoyer deux ou trois au tapis.

Il ralentit et observa les rapaces. Pourquoi diable se contentaient-ils de tournoyer comme ça sans jamais se poser? Quittant la route, il bifurqua sur l'un des nombreux chemins de terre qui quadrillaient les champs de maïs autour de Medicine Creek. Il avançait prudemment en direction des vautours sans les quitter des yeux et finit par s'arrêter. Pas moyen d'aller plus loin en voiture, il allait devoir poursuivre à pied.

Il éteignit le moteur et alluma les gyrophares, davantage par habitude que par nécessité, descendit lourdement de voiture et contempla d'un air perplexe la muraille de maïs qui se dressait devant lui. Les rangées se présentaient perpendiculairement à lui et il allait avoir toutes les peines du monde à traverser la jungle des tiges. S'il avait pu, il aurait fait demi-tour et repris le chemin de Medicine Creek, mais il était trop tard pour reculer, le coup de téléphone de cette vieille folle de Wilma Lowry était déjà consigné dans le registre des appels. Décidément, il fallait avoir du temps à perdre pour signaler à la police un animal crevé. D'un autre côté, on était vendredi soir et quelques heures supplémentaires lui garan
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