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Pensée de la foule, pensée de l'inconscient, Généalogie de la psychologie des foules (1875-1895)
Format
Broché
EAN13
9782848678412
ISBN
978-2-84867-841-2
Éditeur
Presses universitaires de Franche-Comté
Date de publication
Collection
Cahiers de la MSHE Ledoux
Nombre de pages
230
Dimensions
16 x 3,3 cm
Poids
427 g
Langue
français

Pensée de la foule, pensée de l'inconscient

Généalogie de la psychologie des foules (1875-1895)

De

Presses universitaires de Franche-Comté

Cahiers de la MSHE Ledoux

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Le sujet de ce livre est la naissance de la psychologie des foules dans le
contexte des échanges intellectuels franco-italiens, à la fin du xixe siècle.
Entre autres thèmes, il met en évidence l'importance de l'inconscient, à la
fois individuel et collectif, tel qu’il était conçu à la fin du xixe siècle,
avant la systématisation freudienne. Dans la foule, la personnalité de
l’individu se dissout, ce qui permet l’émergence de ses pulsions
inconscientes. La violence de cette éruption porte en elle le risque d’une
déstabilisation des structures sociétales, ce dont les contemporains prenaient
déjà conscience.

Cet ouvrage veut éclairer le contexte dans lequel est née la psychologie des
foules. Le fait qu’elle soit le résultat d’un dialogue sans concession entre
intellectuels (sociologues, juristes, psychologues, médecins, philosophes)
français et italiens a été peu étudié. Le succès de Gustave Le Bon, peu enclin
au partage de la célébrité, a, par ailleurs fini par éclipser les autres
acteurs d’un mouvement qui fut fondamentalement collectif et dialogique. La
généalogie conceptuelle montre qu’en réalité la _Psychologie des foules_
(1895) de Le Bon, n’ouvre pas, mais referme au contraire l’époque de la pensée
de la foule. Et il la referme parce qu’il a ordonné sa pensée de la foule à sa
pensée de la race, et par là même dissous l’objet « foule » dans l’objet «
race ». Dès lors, contrairement à la vulgate qui réduit la psychologie des
foules à une idéologie conservatrice voire réactionnaire, voulant dépolitiser
pour mieux neutraliser les mouvements contestataires des foules, il s’avère
que les théoriciens italiens, avant Le Bon, ont tenu ensemble, sans jamais les
confondre l’un dans l’autre, et au prix de fortes tensions théoriques, un
discours déterministe sur la foule et un discours politique progressiste, le
plus souvent proche du socialisme, militant en faveur de l’émancipation des
classes dominées.

Les événements récents ont donné à ce travail une actualité à laquelle je ne
pouvais songer lors de son élaboration: les manifestations des gilets jaunes,
mais aussi, paradoxalement, le confinement, qui a causé la disparition
momentanée des foules physiques, mais révélé la puissance d’une foule
imaginaire et virtuelle. L’effet de surprise provoqué par ces phénomènes tient
beaucoup au fait que, dans un monde de plus en plus centré sur
l’individualisme, on avait oublié le rôle spécifique de la foule comme acteur
de l’histoire.
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