www.leslibraires.fr

Le monde depuis ma chaise

Sergio Schmucler

Liana Levi

  • Conseillé par (Librairie La Buissonnière)
    17 mars 2017

    Ronde comme la Terre

    Ce roman elliptique, teinté de nuances loufoques, parfois drôlatiques voire absurdes aborde la condition humaine à travers ses utopies et ses défaites dans le regard d'un homme, d'abord enfant devenu adulte. Fin observateur du monde qui l'environne sans presque jamais quitter sa chaise, il saisit, parcourt visuellement les mouvements des hommes dans cette singulière rue circulaire, la calle Amsterdam. Inlassablement, il écoute, attentif et silencieux, engrange le savoir auprès des autres, construit au fil du temps et de sa vie une sagesse intime. Il devient ainsi le gardien secret de leurs mémoires, de leurs morceaux de vie faits d'élans, de résistance et de ténacité, de ces hommes et de ces femmes animés d'une volonté farouche de changer le monde. Fervent gardien du lieu, convaincu d'invincibilité depuis sa chaise qu'il refuse de quitter, rejetant l'idée même d'effectuer un tour et quelques pas dans la rue extérieure (une seule fois accomplie lui a suffi,) il puise confiance et confidences auprès des nombreux locataires successifs des chambres mises à disposition par sa mère. Nul besoin de quitter la cour ou sa chaise pour comprendre que le monde ne tourne pas rond.
    A l'instar du personnage, ce roman est profondément attachant et dégage une belle réflexion sur la temporalité, sur les tourbillonnements du monde et des hommes.


  • Conseillé par
    17 mai 2017

    « Tu seras menuisier ou tu ne seras rien » dit son père à Galo, 5 ans
    « Il ne quittera pas la maison » dit la mère au père lorsque celui-ci veut l’emmener en quittant le domicile conjugal.
    Alors Galo sera « rien » puisque son père n’a pas eu le temps de lui apprendre le métier.
    Alors Galo ne quittera pas la maison, située dans la calle Amsterdam, une rue circulaire de México.
    Et il passera sa vie dans cette maison, souvent assis sur cette chaise.
    L’histoire peut paraître étrange, mais elle est très belle.
    Au gré des locataires qui passent dans cette maison, Galo aura un aperçu du monde, des révolutions, des guerres, des hommes.
    Que de douceur et de magnanimité entoure cet enfant, puis cet homme, à travers l’écriture de Sergio Schmucler.
    On a les couleurs du Mexique, les drames des réfugiés, l’obéissance et les questionnements de l’enfance, le destin étrange d’un homme peu commun.
    Il a beaucoup de talent Sergio Schmucler et je le remercie de cet univers étrange de Galo aux couleurs mexicaines et au son des chansons de Carlos Gardel.