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Le vertige des falaises

Gilles Paris

Plon

  • Conseillé par (Librairie Papeterie Aux Lettres de Mon Moulin)
    4 août 2017

    Vertigineux secrets de famille

    Sur une île sauvage, dans une étrange maison de verre et d’acier où les hommes n’apportent que du malheur, la jeune Marnie doit se libérer des vertigineux secrets du clan des Mortemer pour trouver le chemin de la liberté.

    Si dans ses romans précédents, Gilles Paris nous avait habitués à la narration d’un petit garçon comme dans « autobiographie d’une Courgette », dont l’adaptation au cinéma par Claude Barras « Ma Vie de Courgette » a été récompensée par deux Césars et de nombreux prix ; pour le Vertige des Falaises, l’auteur a choisi Marnie, une adolescente de quatorze ans qui nous entraîne dans les arcanes de la famille Mortemer.
    Un roman choral où le point de vue de chacun des huit personnages apporte un éclairage différent comme dans un excellent thriller inspiré des scénarios d’Hitchcock ou des romans d’Agatha Christie. Avec une parfaite maîtrise, les clefs de l’intrigue, distillées par petites touches comme un parfum diabolique, ne nous sont dévoilées que dans les toutes dernières pages.
    L’histoire se déroule sur une île sauvage proche du continent jamais nommée. Un endroit rude, où la nature peut être dangereuse mais tellement belle qu’elle apporte la consolation quand les secrets de famille sont trop lourds à porter.
    Marnie, indomptable et attachante rebelle aux cheveux roux, espionne les faits et gestes de son entourage. Avec sa sœur de cœur et unique amie Jade, une jeune aveugle, Marnie ne pense qu’à fuir le huis-clos oppressant de la demeure familiale pour arpenter l’île. Les deux sauvageonnes défient le danger en s’asseyant au bord des falaises au risque de perdre l’équilibre.
    Avec Rose, sa mère et Olivia, sa grand-mère, Marnie forme la lignée des Mortemer qui règne sur l’île. Un lieu où les hommes sont parfois aussi violents et dévastateurs que les tempêtes qui frappent la région.
    Dans ce clan de femmes aux destins entrelacés, Marnie va devoir élucider les mystères qui entourent la mort de son père et de son grand-père ; l’unique solution pour se libérer du poids destructeur du passé. (Cf PAGE 06/2017)


  • Bien mais triste

    Le vertige des falaises nous fait entrer dans le quotidien des Mortemer, riche famille ayant la mainmise sur leur Île – qui s’est dépeuplée avec le temps. Au fur et à mesure que l’histoire avance, on apprend à connaître les femmes de cette famille. Marnie, est une petite impertinente que personne ne semble comprendre, si ce n’est sa grand-mère, Olivia. Cette dernière se cache derrière un masque imperturbable, qui peu à peu se craquelle. Entre elles deux, Rose, la mère de Marnie. Une femme adorable et pleine d’amour. Trois générations de femmes, bien marquées par la vie, ayant toutes leurs secrets et autres non-dits.

    Bien que Marnie soit le protagoniste principal, les chapitres alternent les points de vue entre différents personnages du récit. La construction du roman est intéressante. Le lecteur a l’impression de lire le journal intime de chaque personnage. Ce qui permet de faire des rapprochements et des spéculations. Mais aussi d’avoir une meilleure vue sur l’histoire et de découvrir certains secrets familiaux bien enfouis.


    Cela ajoute également un peu de dynamisme, ce qui ne fait pas de mal car le rythme est lent. Pendant les trois quarts du roman, l’histoire peine à avancer. Certes, on fait la connaissance des personnages, on entre dans leur vie, mais il ne se passe rien d’extraordinaire, il n’y a aucune confidence importante. Puis d’un coup, tout s’accélère, les révélations s’enchainent les unes après les autres.

    L’histoire a un côté sombre et malsain qui me met mal à l’aise, mais malheureusement, l’auteur ne fait que décrire la réalité du monde dans lequel on vit. Néanmoins, je suis toujours admirative de sa capacité à se mettre à la place d’enfants ou d’adolescents et à les faire parler de manière crédible et réaliste. À aucun moment je n’ai douté de l’âge de Marnie, elle n’est ni trop, ni pas assez. Le personnage est parfait.

    En conclusion, Gilles Paris nous offre encore une fois un beau roman, même si j’ai trouvé l’histoire trop triste et pessimiste par rapport à ses précédentes œuvres. Si vous raffolez de sagas familiales aux sombres secrets familiaux enfouis depuis des décennies, ce livre est pour vous !


  • Conseillé par
    3 mai 2017

    J'ai découvert Gilles Paris, comme beaucoup, avec l'excellent Autobiographie d'une courgette, qui a donné naissance au désormais fameux film multi-récompensé Ma vie de Courgette. J'ai continué à le lire et sur son titre L'été des lucioles ai émis des réserves parce que je trouvais que, au début du livre au moins, le romancier se répétait. Et puis arrive Le vertige des falaises. Un peu anxieux à l'idée de retomber dans une histoire certes jolie, mais un peu "déjà-lue", j'ouvre ce roman, et là, dès les premiers mots, je sais que ça va coller : "Papa est mort. Je devrais avoir du chagrin, je n'en ai aucun. J'irais bien jouer avec Jane, mais la main baguée de grand-mère Olivia m'emprisonne. Le vent, lui, me décoiffe, et des mèches rousses me rendent aussi aveugles que Jane." (p.9) J'adore cette écriture, phrases courtes qui vont à l'essentiel, qui s'enchaînent rapidement, ne laissant au lecteur que peu de temps pour souffler entre elles. Heureusement, Gilles Paris a choisi d'écrire en très courts chapitres, de deux à trois pages. En fait, ce sont les journaux de Marnie et Olivia qui se croisent, se répondent parfois. Puis ceux d'autres personnages : Géraud le médecin de l'Île, Agatha la fleuriste, Vincy un garçon de l'Île, fils du pharmacien, et quelques autres plus brièvement.

    Tout à fait le genre de livres dont on n'a pas envie de sortir, dont on ne peut pas passer un mot, au risque de rater une information importante, ou tout simplement parce qu'on en n'a pas envie, tant l'écriture est plaisante. J'avoue avoir freiné un peu ma lecture sur la fin, pour profiter des derniers instants, des dernières révélations, encore un peu, pour rester un peu plus longtemps sur l'Île. Cette Île qui est un véritable personnage, d'ailleurs elle est toujours écrite avec une majuscule -ainsi que le Continent, son opposé nettement moins présent. Le ciel est toujours bas, souvent gris, la nature est belle mais un peu austère. Gilles Paris installe un climat tendu, sombre qui, par son décor m'a fait penser à L'étourdissement de Joël Egloff et par ses personnages et l'ambiance générale à Hitchcock ou Agatha Christie entre autres.

    Les personnages sont très travaillés, la forme du journal permet d'aller au plus profond de leurs sentiments, de leurs émotions. Ils se révèlent petit à petit, sans filtre et l'alternance des points de vue permet de les connaître de l'intérieur mais aussi de l'extérieur. Les de Mortemer semblent forts aux yeux des îliens, ils le sont sans doute beaucoup moins lorsqu'ils s'expriment et lorsque ceux qui les côtoient parlent d'eux. Le style résolument rapide et direct permet d'entrer rapidement dans l'intimité de chacun d'eux, de comprendre ce qui les a amenés à Glass et ce qui les y retient. J'aimerais en dire beaucoup plus sur ce roman, mais je ne veux rien dévoiler, ce serait tellement dommage de gâcher tous les rebondissements, la tension présente du début à la fin.

    J'aimerais également dire tous mes remerciements à Gilles Paris qui, une fois sorti de sa zone de confort -ses très beaux romans positifs écrits du point de vue de l'enfant- sort là un véritable roman noir, sombre et dur, pas si loin de ses thèmes de prédilection, mais vu par un autre petit bout de la lorgnette, un véritable coup de cœur pour moi. Il pourra décontenancer les fidèles de l'auteur, auxquels je conseille très fortement la lecture qui devrait les scotcher tout autant que moi.


  • Conseillé par
    7 avril 2017

    secrets de famille

    Dans ce nouveau roman, Gilles Paris nous plonge dans un univers totalement différent de ses précédents livres.
    L’histoire se déroule sur l’île, jamais nommée, proche du Continent dont nous ignorerons le nom. Plus beaucoup d’habitants sur cette île.
    Près des falaises se dresse une maison d’architecte toute de verre et d’acier où vivent Olivia, la grand mère et son aide Prudence ; la mère atteinte d’un cancer en phase terminale Rose ; et la jeune Marnie, rousse et pleine de vie.
    Des personnages croisent la route de chacune, tantôt vrais, tantôt imaginés.
    Un peu de suspens entoure la mort des deux hommes de la maison.
    J’ai aimé les différentes voix s’exprimant dans le roman, donnant un éclairage différent aux différents drames que vit la famille. Et découvrir que Marnie était toujours au courant de tout.
    Et malgré le drame qu’a vécu jour après jour Olivia, perce dans ces pages un hymne à l’amour familial sous toutes ses formes.

    Merci, Monsieur Gilles Paris. Après Courgette, j’ai aimé suivre Marnie et sa famille le temps de ma lecture.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de Marnie en bord de falaises, cherchant à défier les éléments.

    http://alexmotamots.fr/le-vertige-des-falaises-gilles-paris