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    5 juin 2017

    A Rome, en mars, le printemps fait briller le soleil et les femmes sont belles. A Rome, en mars, s'il pleut, la pluie est douce, presque chaude. A Rome, en mars, le sous-préfet Rocco Schiavone, serait tellement plus heureux qu'à Aoste. Parce qu'à Aoste, en mars, le printemps est aux abonnés absents. La pluie, glaciale, aime se faire neige et les femmes se camouflent sous leurs doudounes. Alors le sous-préfet est de mauvaise humeur et cela ne s'arrange pas quand il se retrouve avec un homicide sur le dos. Que des ennuis et de la paperasse en perspective. Pourtant il ne peut y échapper, les indices sont là. Ester Baudo a beau avoir été retrouvée pendue par sa femme de ménage, il ne s'agit pas d'un suicide mais d'un crime maquillé en suicide. A charge pour lui de retrouver le meurtrier alors que la neige tombe en abondance et lui ruine ses paires de Clarks les unes après les autres.

    Après une Piste noire des plus réjouissantes, Antonio Manzini récidive avec un deuxième opus tout aussi réussi. On retrouve avec plaisir Rocco Schiavone, fidèle à lui-même, misanthrope, malpoli, mal embouché, violent, mais décidé à punir celui qui a tué la pauvre Ester Baudo. Côté vie privée, il fait capoter sa relation avec la belle Nora, incapable de s'engager, toujours attaché à son épouse Marina avec qui il bavarde tous les soirs dans la solitude de son appartement. On en apprend aussi plus sur sa mutation punitive à Aoste. Encore une preuve que derrière son côté sombre se cache un homme sensible, un écorché soucieux de justice. Ce Schiavone est un personnage ambigu, détestable de prime abord, mais qui pratique si bien l'humour et l'auto-dérision qu'il en devient attachant. Il vaut à lui tout seul la lecture des romans de Manzini. Une série coup de cœur.