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  • Conseillé par (Librairie Coiffard)
    21 novembre 2017

    Conseillé par Frédérique

    Bakhita a 7 ans lorsqu’elle est enlevée à sa famille, razziée pour devenir esclave. Une petite chose qui va vivre l’insoutenable de n’être plus rien, ne plus avoir de nom, car Bakhita n’est pas son nom ! En elle pourtant, il y a cette étincelle de vie qu’on ne peut éteindre : l’espoir d’autre chose qui la tient debout malgré tout.
    Rachetée à son maître turc elle réussit à partir en Italie et trouve son refuge dans un couvent d'où elle ne veut plus sortir. C’est décidé, elle épousera Jésus. Une religieuse, pourtant, ne peut pas être une esclave. Mais devant le refus obstiné de Bakhita de changer d’avis, c’est l’église dans une forme de procès - suivi avec avidité par le peuple - qui l’affranchira de la famille à qui elle a été « donnée ».
    Bakhita ira alors de monastère en monastère exercer diverses fonctions mais surtout elle montrera aux gens ahuris qu’une femme noire n'est ni diable, ni démon, ni simple d’esprit, ni singe savant.
    Un destin exceptionnel et pourtant si simple qui s’achèvera par sa béatification en octobre 2000 par le Pape Jean Paul II.
    Véronique Olmi nous livre une écriture à la fois poétique et lumineuse, brutale et crue, dans un livre impressionnant et par ce destin qui l'a visiblement happé.


  • Conseillé par
    19 mai 2018

    On ne présente plus ce roman primé à la rentrée de septembre et que je n'avais aucune envie de lire. Bakhita est une histoire vraie, ce que je n'avais pas encore compris, celle d'une esclave enlevée au Soudan qui finit sa vie en Italie et fut canonisée.
    On me l'avait toujours présenté en me disant qu'il était une succession de malheurs, tous plus lourds à porter les uns les autres. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce n'est pas du tout ce que j'en retiens. J'ai eu l'impression de suivre un parcours qui se découpe en deux grandes parties, la succession d'événements liés à sa condition d'esclave, puis sa vie une fois qu'elle entre dans un institut religieux, même si la deuxième partie est plus courte que la première. J'ai craint, au début, que Véronique Olmi ne mette son personnage dans toutes les situations possibles pour nous montrer ce qu'étaient les diverses conditions d'esclave en Afrique. C'était évidemment avant de découvrir que l'auteure n'inventait pas ce qui était arrivé. Mais au fur et à mesure de mes sorties, je me suis attachée à la voix de Véronique Olmi, à sa façon de nous raconter cette histoire tout en douceur. Peut-être d'ailleurs est-ce cette voix qui a gommé, pour moi, la noirceur du texte. Je suis presque persuadée qu'en version papier, j'aurais abandonné ce livre mais j'ai pris ici plaisir à retrouver l'histoire au fil de mes sorties footing. J'ai nettement préféré la seconde partie, pour sa critique de la société européenne mais aussi et surtout, pour le fait que si Bakhita trouve son salut dans la religion, elle est utilisée par les membres du clergé pour vanter les mérites de l'évangélisation de l'Afrique.