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Les Suppliciées du Rhône

Coline Gatel

Préludes

  • Conseillé par
    21 mars 2019

    Sombre fin d'année 1897 pour la ville de Lyon où de très jeunes filles sont assassinées et vidées de leur sang. Elles viennent de milieux différents et n'ont pour seul point commun que d'avoir eu recours à une faiseuse d'anges. Pour le professeur Lacassagne qui enseigne la médecine légale à la Faculté de Lyon, c'est une occasion en or de tester les nouvelles techniques d'investigation qu'il a mises au point. Il s'agit d'arriver sur les lieux du crime avant la police, d'examiner le corps et l'environnement, de recueillir des indices. Pour ce faire, il missionne son étudiant le plus brillant, Félicien Perrier, qu'il charge de retrouver le meurtrier. Flanqué de son ami Bernard Lécuyer et d'Irina, une jeune journaliste polonaise, Félicien se lance dans l'enquête.

    Petite virée à Lyon à la fin du XIXè siècle dans les pas d'une équipe atypique aux méthodes atypiques. Précurseurs de Temperance Brennan ou d'Horacio Caine, nos trois amis utilisent l'observation des corps, l'autopsie, le profilage, le relevé d'indices pour s'approcher au plus près du meurtrier. L'anthropologie légale, nouvelle science dont Lacassagne est l'un des pères, permet d'énormes avancées dans les enquêtes policières et pourtant elle rencontre méfiance et défiance de la part des policiers et du public. Qualifiée de science du diable, elle fait peur, comme tout ce qui touche aux morts et nos trois enquêteurs en herbe récoltent moquerie et hostilité. Mais il en faut plus pour les ébranler. Plutôt stéréotypés, ces trois-là ne manquent pas de caractère. Il y a Félicien dans le rôle du beau ténébreux, sulfureux et sûr de lui. Bernard est, quand à lui, le raisonnable, le bon élève, le fils de bonne famille propre sur lui. Et pour finir, Irina est la forte tête, la femme libérée et indépendante qui rêve d'une carrière de journaliste et porte le pantalon malgré la loi qui en interdit le port au beau sexe. Et bien sûr, tous les trois cachent soigneusement leurs petits secrets, juste ce qu'il faut pour pimenter l'histoire. Ils devraient être l'atout du roman, ils n'en sont que la faiblesse : dialogues creux, comportements prévisibles, manque de charisme. Pourtant, on passe un bon moment de lecture en leur compagnie, grâce surtout à la reconstitution de Lyon en 1897. Les traboules, les bouchons, les soyeuses, les canuts, les débuts de la Croix-Rouge, etc., une foule de renseignements qui font voyager dans l'espace et dans le temps. L'aspect scientifique est aussi intéressant qui raconte ce moment charnière où l'on commence à s'intéresser à l'analyse du sang, aux empreintes digitales, au profil psychologique, etc. Ce n'est pas le polar du siècle, c'est parfois grand-guignolesque (le meurtrier et ses motivations sont peu crédibles) mais ce n'est pas désagréable, surtout pour un premier roman. Sympathique.


  • Conseillé par
    13 février 2019

    Lyon, policier

    Le récit nous entraîne dans la ville de Lyon entre la colline qui prie et la colline qui travaille, en passant par le milieu des opiomanes et des faiseuses d’anges.
    Même si j’ai trouvé le style un peu pompeux et parfois maladroit, mélangeant codes du XIXe et parlé moderne, j’ai aimé découvrir les débuts de la médecine légale, les premières innovations scientifiques avec trois fois rien.

    Une plongée intéressante dans la ville brumeuse et sombre, ses traboules et ruelles escarpées.

    L’image que retiendrai : celle des fumeries d’opium, j’ai découvert qu’il y en avait dans cette ville.

    https://alexmotamots.fr/les-suppliciees-du-rhone-coline-gatel/