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Vivants

Mehdi Charef

Hors d'atteinte

  • Conseillé par (le Carnet à spirales)
    5 novembre 2020

    Dans « Rue des Pâquerettes », Mehdi, du haut de ses dix ans, racontait son exil d’Algérie avec sa mère et ses frères pour rejoindre son père en France dans l’espoir d’une vie meilleure. Déception et amertume, la vie meilleure se déroulera désormais dans un bidonville de Nanterre. Dans ce nouvel opus, Mehdi a déménagé dans une cité de transit, à peine plus confortable que le bidonville, portant son regard d’enfant sur la vie quotidienne de ses parents, son père sur les chantiers, sa mère ne pouvant sortir qu’accompagnée, l’école « deux baraques en préfabriqué », l’entraide entre occupants de la cité… Un regard sur l’exil également, sur le pays loin des yeux mais près du cœur évoqué par Mehdi en interludes, sur la France colonisatrice si vertueuse et moralisatrice, mais aussi sur ces années 60 où la banlieue parisienne avait terriblement besoin de main d’œuvre et n’était encore pas la monstrueuse pieuvre qu’elle est devenue, où elle était encore émaillée de petits commerces et d’un peu d’humanité. Un texte lumineux et bouleversant entre autobiographie et documentaire, qui dit beaucoup de la douleur du déracinement et de la difficulté d’être soi quand on ne se sent pas chez soi. « Lorsqu’en France, dans la rue, nous sommes plus de deux enfants algériens à marcher ensemble, je ne me sens pas bien. J’ai l’impression que les Français nous scrutent, nous observent avec méfiance. Ma faute est d’être arabe. Moi qui désire être aimé tout le temps et par tout le monde, je vacille ».


  • Conseillé par (Mémoire 7)
    6 octobre 2020

    L'immigration sans artifice et à hauteur d'enfant. Poignant ! - Guillaume -