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La patience de l'immortelle

Michèle PEDINIELLI

Editions de l'Aube

  • Conseillé par (Librairie-Café La Tache Noire)
    17 juillet 2021

    Prendre le maquis avec Boccanera

    Il a fait un peu frisquet ce matin ? Alors cap au Sud avec « La patience de l’immortelle », le troisième volet des aventures de Ghjlulia Boccanera, détective chic en docs, sorti mi mars aux Editions de l’Aube.
    Après les ruelles du Vieux Nice et la vallée de la Roya, c’est cette fois dans les montagnes de l’Alta Rocca que nous allons suivre les pérégrinations de la détective hardboiled, urbaine et un tantinet anar, si chère à Michèle Pédinielli.
    L’affaire n’est pas simple. La nièce de Jo Santucci a été retrouvée assassinée dans le coffre d’une voiture en feu en plein milieu des montagnes corses. Peu confiant dans la capacité de ses collègues gendarmes à briser l’omerta locale, le commandant Santucci confie à Ghlulia Boccanera, son ex-compagne venue l’accompagner pour les osèques, le soin de démêler le vrai du faux et de faire toute la lumière sur cette affaire. Seulement voilà, Ghjulia a quitté l’île il y a fort longtemps et n’est pas forcément la bienvenue, ni la mieux placée pour délier les langues. Et elle va devoir surmonter bien des obstacles pour parvenir à ses fins…
    Avec « La patience de l’immortelle », Michèle Pédinielli ancre définitivement son personnage dans le paysage du polar hexagonal, tout en cultivant sa sensibilité et son originalité. Comme Fabio Montale, Padovani, Cadin ou Mc Cash, Ghjulia Boccanera a pris de l’épaisseur pour devenir un personnage attachant que l’on retrouve avec plaisir, comme un vieux copain dont on serait avide de découvrir les nouvelles aventures.
    La sensibilité de l’auteure et son amour du Sud et de ses habitants (malgré les crapules et les fripouilles qui défrayent la chronique) sont aussi des atouts et des points forts de ces romans qui nous permettent à chaque nouvel épisode de découvrir, derrière la carte postale, de nouvelles facettes, pas toujours reluisantes mais jamais caricaturales de cette région de France que l'on aime tant mais que l'on connait si peu…


  • Conseillé par (Les Lisières à Villeneuve d'Ascq)
    12 avril 2021

    Un vrai plaisir de lecture

    Ghjulia Boccanera, alias Diou, apprend que la nièce de son ex-compagnon a été retrouvée morte. Celui-ci lui demande de venir mener une enquête parallèle à celle de la police, sur place, en Corse. Diou ne peut qu’accepter, même si cela signifie retourner sur cette île qu’elle a connue par le passé et débarquer dans l’intimité de son ancienne belle-famille désormais en deuil. Elle qui déteste la nature, la voilà coincée en plein mois de janvier au milieu des montagnes, des forêts et des villages corses. On se prend d’une tendresse particulière pour le personnage de Diou, détective privée quinquagénaire au caractère bien trempé, toujours vissée à ses Docs Martens. Un huis clos dont le style dynamique et la subtile dérision happent le lecteur. En refermant la dernière page, ce roman policier donne terriblement envie de rattraper son retard et de lire les deux enquêtes précédentes de Diou aux mêmes éditions : Boccanera et Après les chiens. À ne pas rater !
    Publié à l’origine dans la revue Page des libraires : https://www.pagedeslibraires.fr/livre/la-patience-de-limmortelle


  • Conseillé par
    4 mai 2021

    Corse, policier

    C’est suite à un article paru dans Le Monde des Livres que j’ai découvert cette auteure. Bien m’en a pris.

    A la suite de Ghjulia (dite Diou), nous arrivons en Corse en plein mois de janvier suite au décès de Letizia, la nièce de l’ancien compagnon de Diou. Accrochez-vous, les liens de famille sont assez étendus et il faut suivre.

    J’ai retrouvé avec plaisir les routes sinueuses vomitives ; les senteurs de la garrigue ; les villages perchés ; le bord de mer désertés.

    J’ai aimé l’humour de Diou et son regard sur l’île de Beauté, sur les chasseurs.

    J’ai cherché avec elle qui avait pu tuer cette jeune mère en pleine ascension professionnelle.

    Je connaissais déjà l’arnaque à l’Europe des terres agricoles ; je ne connaissais pas celle concernant les oliviers.

    J’ai aimé le poker communiste qu’elle pratique avec Barto, l’ancien maire, sur la banquette du café de Ange.

    La résolution de l’enquête m’a laissé pantoise.

    Une citation :

    Comme son copain, « se confiner », censé te faire accepter une situation insupportable, voire, par la magie du verbe pronominal, te donner la chance de te l’infliger à toi-même. (p.70)

    L’image que je retiendrai :

    Celle du couteau, emblème de la Corse selon Diou, maintenant made in China.