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Les sept royaumes, 2, La reine exilée

Cinda Williams Chima

Castelmore

  • Conseillé par
    14 mars 2012

    Après un premier tome sympathique et prometteur, c’est avec beaucoup d’impatience que j’attendais cette suite. Malheureusement, ce second tome n’a pas répondu à mes attentes, et m’a même carrément déçue dans le traitement de son intrigue. Explications.
    Le premier tome de cette trilogie introduisait le monde des 7 royaumes, avec son lot de factions antagonistes : d’un côté les clans qui contrôlent et veillent à la création d’objets magiques, de l’autre les magiciens qui aimeraient avoir la mainmise sur ces artefacts. La souveraineté passant de mère en fille, des lois très strictes empêchent la reine de se marier avec un magicien, et ce de manière à ce qu’il ne prenne pas le pouvoir. Raisa, la jeune reine en devenir, devait alors fuir pour contrarier les plans du Haut magicien, le seigneur Bayar. D’un autre côté, nous suivions Han, alias Gourmettes Alister, un jeune voleur mystérieux, qui serait le lointain descendant du roi démon. Les deux héros étaient en fuite à la fin du premier tome, se dirigeant tous deux (séparément) vers le Gué-d’Oden (et sa fameuse école de magie).

    Après de nombreuses péripéties, et de non moins nombreuses pistes étant avancées, on était donc en droit de s’attendre avec ce second volet à plus d’action, à un approfondissement de l’intrigue, bref à un développement concret amorcé par les révélations finales du tome un. Que nenni ! Le complot visant la reine et sa fille retombe comme un soufflé manqué et les ¾ de l’intrigue gravitent autour des relations amoureuses des personnages ! Je dois dire qu’arrivée à la moitié du roman, j’ai sérieusement commencé à me demander quand est-ce que le récit décollerait. La partie consacrée à l’école de magie reste intéressante, bien que trop stéréotypée avec la rivalité Han/Micah qui n’est pas sans rappeler Harry Potter/Drago Malefoy. On s’intéresse plus aux coups bas des uns et des autres qu’aux mystères entourant Corbeau et Aediion. C’est d’ailleurs la seule partie intéressante du tome, le reste tenant lieu de remplissage pur et simple. Soyons honnêtes, je n’ai rien contre l’aspect romance d’une intrigue quand je sais à quoi m’attendre, mais bien qu’étant un titre jeunesse, « La reine exilée » reste un roman de Fantasy avant tout et l’auteur semble l’avoir complétement oublié ! J’ai vraiment eu l’impression de lire une romance, les quelques aspects fantaisistes venant en complément de l’intrigue. Un revirement complet par rapport au premier tome, que je ne m’explique pas. On pourrait aisément résumer les éléments importants du roman en quelques phrases, c’est pour dire…

    Bien que cette manière de traiter ce second tome m’ait complétement déstabilisée, les personnages n’en restent pas moins attachants et on prend tout de même du plaisir à retrouver Han, Raisa, Danseur et Amon. Car forcément, les relations entre les personnages évoluent et l’auteur s’attache longuement à nous confier leurs états d’âme. Amitié et flirts sont au centre de l’intrigue, on assiste à une ronde des sentiments qui évolue très vite. Encore une fois, tout ça reste un peu convenu (le qui aime bien châtie bien étant de rigueur), et j’ai un peu eu l’impression que l’auteur cherchait à tout prix à caser tous ses personnages. Dommage, car tout ça n’aide pas à la progression de l’intrigue et la fin laisse en droit d’espérer (après ce coup dans l’eau) à tout un tas de révélations dans le dernier tome (croisons les doigts).