Nous vivions dans un pays d'été

Aux Etats-Unis, une violente tempête s'abat. Des ados accablés par l'inertie et la dépravation de leurs parents deviennent malgré eux des héros du quotidien en mode survie, les plus grands prenant soin des plus petits.

L'avenir appartient aux jeunes, certes, mais à quel prix ?! L'auteure exprime beaucoup de tendresse envers eux.

A l'occasion de retrouvailles, plusieurs familles se réunissent dans une grande maison située sur la côté Ouest américaine, pour passer des vacances prolongées. Très vite, parents et enfants se séparent et chaque groupe vit sa vie comme il l'entend : exploration des environs, soirées alcoolisées, mais aussi préparation à leur survie. En effet, une tempête va bientôt déferler sur la région, mais le lecteur comprend très vite que ce n'est pas tout : le dérèglement climatique s'est vraiment accéléré, il ne reste plus que quelques années avant la fin du monde tel qu'on le connaît. On sait qu'elle est inéluctable et imminente, donc on s'y prépare. Des amitiés, des inimitiés se créent, des drames se jouent, mais dans ce contexte particulier, où les enfants et les adolescents sont d'un côté et les adultes de l'autre, comment chacun va faire face ?
Un grand roman, que l'on pourrait qualifier de post-apocalyptique, à lire de toute urgence, pour se poser les questions sur le monde en mutation auquel nous faisons face.

A mi-chemin entre "Sa majesté des mouches" de Golding et "Dans la forêt" de Jean Hegland, ce roman propose une vision très cynique et cinglante d'adultes dépassés qui laissent leurs enfants livrés à eux même. Cette bande d'ados va devoir faire face au chaos, à la place des parents, totalement passifs. Dans une ambiance de fin du monde, Lydia Millet décrit avec force cette nouvelle génération faisant face à la nature déchaînée qui reprend ses droits.
Librairie La Promesse de l'Aube