-
Conseillé par Véronique D. (Librairie Quai des Mots)3 mai 2022
Coup de coeur de Marina
Inspiré d'une histoire vraie, ce roman nous plonge dans une cavale, celle de Jacques, un agriculteur acculé au désespoir, broyé par le système administratif. Tout s'emballe, les témoins du drame se succèdent, la voix de Jacques se fait entendre, tragique et bouleversante. Un livre coup de poing !
-
Conseillé par Pascale B.4 décembre 2021
Terroir mouroir
Dès le début du roman, Jacques Bonhomme fuit …
Paysan de père en fils et à la sueur de son front, dévoué à ses terres, il est acculé par l’administration. Sa cavale nous révèle son histoire par son témoignage et ceux de ses proches.
Sa force dans le labeur devient poussière face à la pression irrationnelle administrative, sa soif de justice ne trouve que des portes fermées. Les impératifs administratifs que ne peuvent financer les paysans les poursuivent jusqu’à la nausée, les politiques agricoles les fragilisent irréparablement.
Corinne Royer porte cette d’histoire d’une écriture chorale fluide aux chapitres succincts, son discours d’une construction originale questionne sur la condition des paysans tout en gardant un ton romanesque. L’intimité de Jacques est touchante de désespoir ; mère Nature se désole ...
Ce livre est plein de terre labourée par les textes, de glaise pleine de malaise …« Il ne faut pas confondre la révolte et la rage, l’une bâtit, l’autre saccage »
-
Conseillé par Pascale B.4 décembre 2021
s'enliser
Inspiré d’une histoire vraie, le roman raconte la fuite de Jacques Bonhomme, jeune agriculteur, acculée par l’administration. Récit de cette cavale de 9 jours d’un homme traqué alternant les témoignages de son entourage.
Corinne Royer s’est intéressée aux gens de la terre, aux paysans blessés par une politique agricole impitoyable et inadaptée. Elle développe avec sensibilité les sentiments de lutte, de révolte et les souffrances vécues par des familles qui fécondent leurs terres depuis des générations, la pression de la mécanique administrative …
Très beau et poignant plaidoyer sur le monde paysan, sur la survie du monde agricole dans une actualité peu adaptée, avec un beau personnage fragilisé mais plein d’espoir.
-
Conseillé par La Mandragore (Librairie La Mandragore)12 octobre 2021
Corinne Royer trace discrètement son sillon dans le paysage littéraire français et mérite qu'on la suive.
"Pleine terre" s'inspire d'un fait divers qui a eu lieu tout près de chez nous en 2017.
On suit Jacques Bonhomme, 36 ans, paysan en cavale, après 3 ans de harcèlement administratif. Les chapitres qui lui sont consacrés nous immergent en pleine nature tandis que les souvenirs des gens qui l'ont connu nous donnent à comprendre l'engrenage et l'absurdité du fonctionnement de l'agriculture, poussant à toujours plus de rendement sans se préoccuper ni des hommes ni de la terre.
Un livre aussi fort qu'important !Laëtitia
-
Conseillé par Sabine D. (Fontaine Luberon)10 octobre 2021
Bouleversant et indignant !
Cette histoire s’inspire librement d’un fait divers survenu en 2017. Jacques Bonhomme fuit sa ferme d’élevage, le système d’agriculture intensive et productiviste, la bureaucratie déconnectée du réel et le monde paysan régulièrement endeuillé par des suicides de désespoir. A 36 ans, il veut retrouver son autonomie, son libre arbitre et s’affranchir des abrutissements générés par le système qu’il dénonce depuis qu’il en a cerné les effets pervers. Tout commence avec une série de contrôles de traçabilité, imposés par l’administration invasive, qui aboutit au confinement de ses bêtes et à une amende de 5000 euros et 3 mois de prison avec sursis, concourant à lui donner l’impression d’être un mauvais paysan. Le roman progresse en alternant entre le récit de sa cavale par le fugitif lui-même et les témoignages de son entourage qui reviennent sur l’engrenage fatal dans lequel l’éleveur s’est embarqué. L’auteure nous livre une histoire poignante sur le monde paysan qui, pris entre le marteau et l’enclume, a des relents d’infortune, renifle la honte et la misère, acculé à respecter des règles qui vont à sa perte.
-
Conseillé par Alex-Mot-à-Mots27 septembre 2021
paysan
Cet été, Florence Aubenas avait fait paraitre dans le journal Le Monde une série sur Jérôme Laronze, cet agriculteur qui fut tuer en 2017 par les gendarmes.
Le roman de Corinne Royer part du même drame pour en faire un roman à l’écriture travaillée et poétique.
De longues phrases puisant dans la nature et le monde minéral pour décrire ce que vit son personnage Jacques Bonhomme pendant sa cavale.
A chaque jour une partie, entrecoupée de la parole des amis ou de l’une de ses soeur.
Des leitmotiv : le renard sauvé le second matin ; la petite Constance à qui Jacques parle dans sa tête et qui l’appelle en retour Le Colosse ; les ombres bleu marine pour désigner les gendarmes ; la petite Sioux la vache préférée de Jacques ; son copain Paulo qui s’est suicidé en se jetant dans une belle à lisier.
Parle aussi parfois Antoine, qui a tenté de se pendre, et qui est devenu handicapé. Un dindon de compagnie, Joe, le suit tout le temps.
Mais ce roman parle également de l’agriculture vouée à la productivité, de celle qui ne prend pas en compte les bêtes ni les hommes, mais les dates des déclarations de naissance.
Ce roman, c’est l’histoire d’un homme qui reprend la ferme familial, mais avec de Grandes Idées qui viendront mourir sur l’autel du productivisme.
L’image que je retiendrai :
Celle de la tasse de café souvent proposée par les paysans aux contrôleurs et qu’ils n’acceptent jamais : il n’y a aucune place à la discussion humaine.
-
Conseillé par Jean T. (Le Pain des Rêves)20 septembre 2021
[...]
Corinne Royer a choisi d’écrire un roman en faisant entendre les voix de Baptiste, une soeur, des voisins, la mère de son ami d’enfance handicapé, et aussi un contrôleur, en alternance avec celle de Jacques Bonhomme pendant ses jours de cavale. Elle raconte ainsi la réalité du monde paysan en ce début du 21e siècle. Les effets pervers de la traçabilité, de la réglementation inadaptée au monde animal. L’agriculture intensive pousse à augmenter la production sans tenir compte du rythme de la nature, d’où "Toute cette merde chimique qu’on déverse dans les champs", le recours à des technologies qui aident à produire plus en aliénant la liberté des agriculteurs, l’agrandissement des exploitations et les dettes qu’il faut contracter et qui ne laissent place à aucun accident de production.Inspiré d’un fait réel qui s’est déroulé en 2017 ("l’affaire Laronze"), sans être une enquête, le roman est documenté. Il montre la perte de sens évidente que subissent les éleveurs et qui poussent trop d’entre eux au suicide, la réduction des animaux à un produit qu’il faut exploiter au mieux, les règles rigides et abusivement prégnantes.
On serait tenté à se poser la question du coupable, ce serait une erreur. Car c’est bien nous qui épuisons les ressource naturelles, c’est bien nous qui consommons trop de viande, c’est bien nous qui nous installons dans les campagnes et en chassons les paysans, c’est aussi nous qui nous accommodons de leur disparition en leur préférant des exploitants agricoles, c’est bien nous qui acceptons qu’ils vivent dans la misère, qu’ils cherchent d’autres façons de vivre et de travailler pour avoir quelques moments de vacances... Le monde paysan est à l’image de notre société, bien malade, mais indispensable.
Ce roman très bien écrit, addictif, émouvant, sombre, parfois mystique, est un cri. Puise-t-il être entendu par-delà les campagnes et les villes.Florence Aubenas a raconté l’histoire de Jérôme Laronze dans une série d’article publiés dans le journal Le Monde [ https://bit.ly/39jgPjF] en août 2021
-
Conseillé par Etienne H.16 septembre 2021
Hymne à la vie paysanne
Un paysan, poussé à bout par la pression administrative, quitte sa terre et ses bêtes. Pleine terre raconte la cavale de cet homme humilié.
La souffrance de ces paysans qui ne se reconnaissent plus dans un métier qu’on leur impose. y est décrite avec réalisme.
Un récit bouleversant. -
Conseillé par Claire L. (Librairie Entre les Lignes)15 septembre 2021
Peut-on rester sourd aux drames qui se jouent dans nos campagnes ?
Jacques est un paysan éleveur, 5eme génération ancrée dans la terre.
Roman tiré d’une histoire vraie, Karine Royer nous montre comment les normes de plus en plus aberrantes de l’administration, le pointillisme des agents de contrôle, l’invraisemblance d’un monde pleins de contradictions, peuvent entrainer la chute d’un homme. -
Conseillé par Lydie B. (Librairie Papeterie Aux Lettres de Mon Moulin)8 septembre 2021
Chaos du monde paysan
Le roman est inspiré d’un drame du monde paysan. Poussé à bout par la pression administrative, un agriculteur passionné et révolté, a quitté sa terre et ses bêtes. Sa fuite est la seule échappatoire possible face à l’humiliation et la déshumanisation de son travail de paysan. Le récit de ses neuf jours de cavale alterne avec des voix familières qui nous racontent comment la situation en est arrivée à ce point de rupture, comment l’agriculture intensive sacrifie les petits paysans.
Dans cet hymne à la vie paysanne, Corinne Royer nous entraîne dans une histoire poignante qui amène une réflexion profonde sur notre rapport au vivant. Pleine Terre est un roman d’une profonde humanité qui bouleverse. -
Conseillé par Le Carnet À Spirales . (le Carnet à spirales)24 août 2021
Ils ont été peints, décrits, poétisés. Ils ont porté la fierté de tout un peuple. Ils ont nourri des générations et des vocations. Les paysans. Corinne Royer, dans un roman librement inspiré de l’histoire de Jérôme Laronze, assassiné en 2017 par des gendarmes, rend hommage à ces femmes et à ces hommes.
Le tour de force de Corinne Royer est d’avoir su canaliser sa forte colère, sa profonde indignation, afin d’aider à porter la parole de ceux qui se taisent, qui subissent l’absurdité du système administratif. Jérôme Laronze est devenu le temps du roman Jacques Bonhomme, patronyme fort de sens. Neuf jours de cavale, de solitude, de regrets, de souvenirs. Neuf jours dans les forêts à éviter l’inéluctable arrestation. Neuf jours d’un rapport quasi charnel à la terre, d’un amour immodéré de son métier, d’une plongée en pleine nature, d’un manque croissant, celui du contact des bêtes. Neuf jours de lectures, de ces livres partout dans la ferme, de cette culture indispensable à sa survie. Entre chaque jour, s’expriment ceux qui ont connu de près ou de loin Jacques. Le vieux Baptiste, la mémoire vivante, Arnaud, le devenu moitié-vivant… Cette plongée en apnée dans ce monde paysan permet d’en contempler l’isolement, d’en comprendre l’oubli, de saisir l’absolu cynisme des règles édictées. La fête pour un procès gagné contre l’administration mais pour combien de défaites, pour combien d’hommes tombés au champ, pas celui d’honneur, non, celui d’une corde à la poutre maîtresse d’une grange branlante. Tous savent que Jacques est victime, que cela finira mal, mais ne peuvent lui venir en aide autrement que par un geste de soutien, un élan de solidarité pour rentrer un fourrage, aider une bête à mettre bas. Toutefois, ils ne peuvent plus rien face au déferlement administratif contre-productif, creusant encore davantage le fossé séparant cette Pleine Terre de cette pleine paperasse. Cette dernière devait garantir le bien-être animal mais devient le fossoyeur de l’animal et de l’éleveur. Corinne Royer ne cherche pas à juger, à moraliser : elle rend seulement compte et c’est plus terrible encore. Un roman fort et émouvant pour secouer les consciences et sortir Jérôme de l’oubli où il est tombé, comme est tombé dans l’indifférence ce monde paysan.
In "Page des libraires" - Septembre 2021
-
Conseillé par Virginie S. (Libraire)23 août 2021
Roman qui interroge sur notre rapport au vivant, un roman magistral !
Jacques Bonhomme est en cavale. Pendant 9 jours, les gendarmes à ses trousses, l'agriculteur sans histoire se cache aux alentours de sa ferme et dans la profondeur des bois où il a passé sa vie. Plusieurs voix s'élèvent et racontent comment l'homme s'est retrouvé acculé : l'histoire d'une vie qui bascule à force d'être bafouée, l'histoire d'un monde rural qui vacille, déboussolé car l'administration et les hommes ont désappris à l'aimer.
Pleine Terre est un roman qui interroge sur notre rapport au vivant, un roman magistral ! -
Conseillé par Emilie T. (Librairie Mots et Images)19 août 2021
Des personnages vrais et terriblement attachants, chacun marqués à leur façon par un système agricole complexe.
Une écriture simple, naturaliste et poétique à la fois..
Un sujet grave.
Une lecture indispensable! -
Conseillé par Betty D. (Librairie La Buissonnière)16 août 2021
Humilité et labeur
Roman d'une grande intensité littéraire autant par la narration engagée que par le sujet abordé, la condition des paysans, des éleveurs indépendants aujourd'hui. C'est un magnifique et tragique portrait d'un homme acculé et traqué, une proie durablement affaiblie par des aberrations administratives, un acharnement tenace et parfois meurtrier. La narration épouse admirablement son sujet et les personnages et rend un bel hommage au labeur sincère. C'est un chant amorcé, une ode à la terre.
-
Conseillé par La Droguerie :. (La Droguerie)16 août 2021
Ce matin-là, Jacques Bonhomme n’est pas dans sa cuisine, pas sur son tracteur, pas auprès de ses vaches. Depuis la veille, le jeune homme est en cavale : il a quitté sa ferme et s’est enfui, pourchassé par les gendarmes comme un criminel. Que s’est-il passé ?
D’autres voix que la sienne – la mère d’un ami, un vieux voisin, une sœur, un fonctionnaire – racontent les épisodes qui ont conduit à sa rébellion. Intelligent, travailleur, engagé pour une approche saine de la terre et des bêtes, l’éleveur a subi l’acharnement d’une administration qui pousse les paysans à la production de masse, à la déshumanisation de leurs pratiques et à la négation de leurs savoir-faire ancestraux. Désormais dépouillé de ses rêves et de sa dignité, Jacques oscille entre le désespoir et la révolte, entre le renoncement et la paradoxale euphorie de la cavale vécue comme une possible liberté, une autre réalité.
Inspiré d’un fait divers dramatique, ce roman aussi psychologique que politique pointe les espérances confisquées et la fragilité des agriculteurs face aux aberrations d’un système dégradant notre rapport au vivant. De sa plume fervente et fraternelle, Corinne Royer célèbre une nature en sursis, témoigne de l’effondrement du monde paysan et interroge le chaos de nos sociétés contemporaines, qui semblent sourdes à la tragédie se jouant dans nos campagnes.