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Un père idéal

Paul Cleave

Sonatine éditions

  • Conseillé par
    12 décembre 2011

    La vie d'Édouard bascule lorsque la police vient arrêter son père Jack, qui se révèle être un sérial killer...Son adolescence est chamboulée : sa mère se suicide; sa sœur, après une grande consommation de drogue, d'alcool et de sexe meurt à son tour!
    20 ans plus tard, Édouard est marié et père d'une petite fille. Quelques jours avant Noël, Lui et son épouse Jodie se rendent à la banque pour obtenir un prêt pour l'achat d'une maison. Survient un braquage! Le directeur de la banque et Jodie sont froidement abattus. Suite à ça, Jack, toujours emprisonné, reprend contact avec son fils après 20 ans de silence. Puisque la police n'a aucune piste, il va l'aider à retrouver les braqueurs. Et là, tout s'enchaine : début de folie, tuerie... Mais rien ne se passe comme le voudrait Édouard puisque les braqueurs kidnappent Sam, sa fille!!!
    En prison, Jack est grièvement blessé, il est donc hospitalisé!Édouard le fait évader pour qu'il l'assiste dans ses recherches. Les braqueurs périssent les unes après les autres... Mais là encore, tout bascule : Sam est morte étouffée par son ravisseur!!! Édouard a tué les 5 assassins, sauf un, arrêté par la police. Mais sa quête de justice n'est pas finie pour autant : la police finira par l'arrêter alors qu'il s'appétait à commettre un autre crime!!!

    Un bon polar, bien qu'un peu sanguinolent à mon goût!!! Mais cet auteur a un style qui me plaît bien, je vais donc me précipiter lire "un employer modèle", du même auteur!


  • Conseillé par
    12 décembre 2011

    Après « Un employé modèle » salué par la critique, Paul Cleave nous revient avec « Un père idéal », thriller psychologique virulent et cruel qui, non content de faire réfléchir son lectorat sur des questions d’éthique et d’hérédité, réussit à émouvoir. Une très bonne pioche !
    Conté à la première personne, « Un père idéal » met en scène Edward Hunter, comptable tout ce qu’il y a de plus lambda, qui coule des jours paisibles auprès de sa femme et de sa fille dans la petite ville de Christchurch. Pourtant, on apprend dès le prologue que le narrateur n’est pas aussi ordinaire qu’il n’y parait, son père se faisant arrêter pour le meurtre de dizaines de prostituées quand il n’a que 9 ans. Dès lors, c’est la spirale infernale qui s’enclenche pour lui, jusqu’au jour où il rencontre sa femme et met son passé de côté. Pourtant, un jour, l’impensable se produit : sa femme se fait assassiner. Comment Edward va-t-il réagir ? Dans ses veines coule-t-il le sang d’un tueur en série, tout comme l’était son père ? La scène est posée, les protagonistes avancés, le compte à rebours vers l’horreur commence…


    De cet impensable tragédie va découler tout un enchainement d’événements, qui ne feront que précipiter un peu plus le héros vers l’abime de cette noirceur qui sommeille en lui. Et c’est là que l’auteur démontre toute son habileté à manier son intrigue, car au-delà de l’aspect thriller avec son lot d’hémoglobine et de violence, Paul Cleave nous offre également une tragédie bouleversante, sur fond de cynisme et d’interpellations. La petite ville de Christchurch est décrite comme une ville où la criminalité a la main haute, où les crimes restent impunis et les policiers sont au mieux des incapables. C’est cinglant à souhait, la critique cuisante mais point gratuite car l’auteur (à travers Edward Hunter) s’interroge sur le système. On montre du doigt les « fils de » (tueurs), tout en les gardant à l’œil, craignant qu’ils ne finissent pas sombrer du mauvais côté, mais existe-t-il réellement une hérédité du crime ? Ou est-ce la façon dont la société nous juge (coupable jusqu’à preuve du contraire) qui nous façonne ? Le narrateur s’interroge tout au long du roman, lui qui se sent brimé d’être le fils de Jack Hunter, tueur en série.
    Et pour une fois dans un thriller, nous avons le droit à un héros poignant, humain, certes déchiré par sa perte, mais que l’on ne peut détester à aucun moment. Au contraire, Edward Hunter nous émeut et on finit par espérer pour lui un dénouement heureux, même si l’on sent qu’il n’en sera rien. La fin, poignante, m’a secoué, Paul Cleave réussissant avec pudeur à nous décrire l’inacceptable. L’auteur excelle véritablement dans la psychologie de ses personnages, leurs états d’âme décrits avec talent. Même l’inspecteur Schroder est loin d’être un mauvais bougre, car il essaiera sincèrement d’aider Jack tout au long de l’intrigue. Néanmoins, « un père idéal » reste un thriller avant tout, certes différent des critères usuels - car plus étoffé au niveau de ces thèmes - mais tout de même assez sanglant avec certains passages particulièrement violents.
    En bref, « Un père idéal » est un thriller psychologique original, grinçant et abouti. Paul Cleave nous interpelle sur une criminalité du sang, sur un certain laxisme du système qui parait de plus en plus souvent comme dysfonctionnel. D’une intensité croissante, « Un père idéal » bluffe par son intrigue maitrisée, par ses révélations opportunes et son final bouleversant. Avis aux amateurs de thriller !