www.leslibraires.fr

Une fille, qui danse

Julian Barnes

Mercure de France

  • Conseillé par (Fontaine Victor Hugo)
    26 avril 2013

    Dans ce nouveau roman Julian Barnes explore deux possibilités d'être au monde : l'une banale, sans véritable relief , l'autre brillante et énigmatique. L'une et l'autre s'incarnent dans deux amis d'adolescence qui partagent le même amour, ce qui consommera leur rupture.
    Le suicide du second donne à l'homme tranquille l'envie de comprendre enfin les événements dont ils ont été partie prenante. Mais malgré son expérience d'homme sensible il semble toujours incapable de donner un sens juste aux situations vécues, aux sentiments perçus et aux signes reçus. De fait il y a comme un suspens tenu jusqu'à la fin du livre : le narrateur à la sagacité chancelante ne parvient qu'in extremis à percer l'énigme de la mort de son ami. Un humour léger éclaire ce texte à la tonalité sombre. Julian Barnes nous offre un roman mélancolique très réussi sur l'incommunicabilité entre les êtres.


  • Conseillé par (Librairies de Port Maria)
    21 avril 2013

    Le livre que vous ne devez pas manquer

    Un grand roman, brillant, plein de profondeur et d'émotion. Tony aime Véronica, qui aime Adrian son meilleur ami et... Adrian se suicide à 22 ans.
    A 60 ans, Tony toujours obsédé par Véronica revient sur son passé. Bien des mystères ont traversé son existence... mais ces souvenirs sont-ils toujours exacts ? Une lettre de notaire, un testament stupéfiant le mettent dans le désarroi. Ses certitudes commencent à vaciller, il ne fait plus confiance à sa tête et le grand mensonge de sa mémoire lui explose à la figure, le laissant assommé, bouleversé... Quant au lecteur, il s'en sort plus que troublé.


  • Conseillé par (Fontaine Passy)
    11 février 2013

    En partant du postulat assez simple d'une trahison amoureuse dont le souvenir amer est amplifié par le mystère du suicide qui l'a suivie, Julian Barnes tisse une intrigue passionnante, qui puise sa force addictive dans sa construction exemplaire (le dénouement est de toute beauté) et son élégante écriture. Le romancier anglais signe un roman à la fois dense, limpide et d'une grande sensibilité dont la relative concision n'en souligne que plus intensément la puissance émotionnelle. Sondant les émois de son héros en dévoilant les défaillances de sa mémoire et les errances qui en découlent, l'auteur livre un texte à fleur de peau, non exempt de dérision, et interroge le lecteur sur cet incroyable fossé que le temps creuse parfois - souvent même- entre ce que nous sommes et ce que nous fûmes par le passé.


  • Conseillé par (Fontaine Sèvres)
    8 février 2013

    La mémoire et le temps

    Qu'arrive-t-il à la mémoire, avec le temps...?
    Telle est la question, lancinante, que se pose le narrateur, Tony Webster. Quand il évoque son adolescence, il n'est jamais sûr de ne pas inventer, ou de ne pas oublier certains aspects ou certains évènements. Entre l'évocation de Veronica, sa première petite amie, de Margaret, son ex-femme, et d'Adrian, le brillant élève, le narrateur se pose beaucoup de questions, et se demande si, à un stade avancé de l'existence, nos émotions d'autrefois changent.... "Mais le temps... comme le temps nous soutient d'abord, puis a raison de nous...", et que finalement, plus on vit moins on comprend.
    Grâce à une construction très réussie et un rebondissement final inattendu, Julian Barnes réussit son pari sur ce sujet maintes fois traité en littérature.


  • Conseillé par
    14 mai 2013

    amour, Angleterre, secret

    Le moins que l'on puisse dire, c'est que Julian Barnes a une écriture exigeante. Il m'a été difficile d'entrer dans son univers et sa narration. Mais cela c'est fait, finalement.

    Un roman difficile par sa construction, également. Beaucoup de redites, un début anarchique émaillé de citations toutes faites qui reviendront ensuite ponctuer le récit.

    Des personnages flous, une vie terne, rien de bien folichon. Pourtant, la sauce fini par prendre, au bout d'un moment. Même si le personnage principal restera à mes yeux un éternel adolescent.

    Quelques phrases m'ont fait sourire : "la vie est un dimanche" - et le leitmotiv : "Tu ne piges pas, tu n'as jamais rien pigé et tu ne pigeras jamais".

    Sauf que Tony finit par piger, et nous aussi. Et l'auteur de nous quitter sur cette révélation, comme en suspend, nous laissant imaginer la suite et les faits antérieurs.

    Finalement, tout le talent de l'auteur aura consisté à nous laisser imaginer.

    L'image que je retiendrai :

    Celle du journal d'Adrian, objet de la quête de Tony, que Véronica a brûlé, mais qui se révèle bien accessoire.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2013/05/04/26883957.html


  • Conseillé par
    30 avril 2013

    Angleterre, fin des années 60. Au lycée, ils étaient quatre brillants jeunes hommes enclins aux conversations réfléchies où ils aimaient glisser un mot de philosophie. Une sorte de code entre eux. Un peu arrogants certes, croyant que le monde leur appartenait et qu'il l'avait déjà compris. Adrian avait l’esprit vif et était le plus intelligent des quatre mais aussi le plus calme.

    La fac les a disséminés dans divers coins du pays mettant leur amitié à distance. On a beau se promettre de rester les meilleurs amis à dix-neuf ans, ces promesses se réalisent le temps de se voir un week-end de temps en temps. C’était le temps où Tony a connu Véronica. Son premier flirt qui l’avait quitté pour Adrian.
    Tony a maintenant plus de soixante ans, divorcé, il mène une existence qui lui convient. Il reçoit un courrier d’un notaire car il est dans le testament de la mère de Véronica. Il avait rencontré une fois ses parents et n’a pas revu son ancienne petite amie depuis la fac ayant coupé les ponts avec Adrian.
    Pourquoi la mère de Véronica a-t’elle pensé à lui quarante plus tard en lui léguant une petite somme d’argent mais surtout les carnets d’Adrian qui sont en possession de Véronica ?

    Avec Tony, nous revisitons ses souvenirs mais surtout les questions surgissent car il est décidé coûte que coûte à récupérer les carnets. Non pas seulement des questions sur le passé, mais également sur l’existence et le temps qui passe. L'histoire et l'Histoire sont sondées, et à travers Tony le puzzle de plusieurs vies prend forme.
    Julian Barnes introduit ici une enquête qui va briser en éclats nombre de convictions établies en vérité. Les réflexion sur le temps, sur la vie sont aussi tranchantes que précises. Les erreurs, les remises en question, les doutes et la culpabilité jalonnent ce récit où la tension va en crescendo. La mémoire peut être un ennemi bien conciliant, trompeuse oubliant certains faits à notre décharge pour notre amour propre ou notre orgueil. Les certitudes sont abandonnées laissant place au désœuvrement et à la douleur.
    Le lecteur se retrouve sur le flanc hanté par la vision de cet homme brisé pour le restant de ses jours. Dans une écriture classique et concise où rien n'est laissé au hasard ( j'ai relu des passages pour leur sens ou pour les questions qu'ils soulèvent), l'auteur voltige avec l'ironie et nous renvoie face à un miroir.

    Brillant et absolument marquant !


  • Conseillé par
    21 mars 2013

    Orgueil et conséquences

    ** **Tony est un jeune retraité récemment divorcé. Alors qu’il semble enfin commencer à vivre selon ses désirs, il va devoir revisiter son passé et notamment l’histoire de ses amitiés étudiantes et de son premier chagrin d’amour avec la mystérieuse Véronica. Julian Barnes a obtenu un Man Booker Prize (le Goncourt anglais) pour ce roman, et c’est largement mérité ! A travers les destinées de ses héros attachants, il nous offre une superbe réflexion sur des sujets aussi ambitieux que le sens l’Histoire et la responsabilité de nos actes individuels. L’intrigue, alerte, nous entraîne des emballements amoureux et intellectuels de la jeunesse jusqu’à un drame du passé dont la découverte pourrait, des années après, changer la tranquille existence de Tony. Mais en littérature, comme dans la vie, rien n’est si simple. Et je vous mets au défi de deviner la fin de ce très beau roman. Si vous n’avez pas encore découvert « Une fille, qui danse », précipitez-vous, en plus d’une lecture divertissante vous aurez aussi le plaisir d’être dérangé et secoué dans vos certitudes. C’est tout le sel de la (bonne) littérature. Bravo et merci Mister Barnes !

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par (Librairie Athenaeum)
    7 mars 2013

    Distorsion

    Ce que la mémoire peut retenir et filtrer de ce que nous avons vécu : trompeuse et elliptique !
    Revoir son passé à la lumière d'une personne et s'apercevoir que ce dont on se souvient n'est pas forcémement ce qui s'est passé !
    Banal, me direz-vous ? Tony Webster découvre, malgrè lui, d'autres "vérités" ...
    Long monologue d'un homme, se trouvant médiocre, construit comme un polar mais surtout intéressant sur le fond, ce roman se lit aussi comme un journal intime.
    Vérité et histoire, tout un programme ...


  • Conseillé par (Librairie L'Armitière)
    21 février 2013

    OMG!

    Un roman assez bluffant sur le temps qui passe, les amours déçus et la mémoire (forcément) sélective. Julian Barnes signe ici son meilleur livre depuis "Le perroquet de Flaubert" et "L'Histoire du Monde en dix chapitres 1/2". Un livre dense, mélancolique à souhait et so british! Si vous n'avez pas le temps de (re)lire "La Recherche" et préférez les scones aux madeleines, jetez-vous sur ce livre !