Le Pain perdu

En 160 pages, Edith Bruck nous dépeint son expérience de la Shoah. Mais ce récit est particulier : il laisse autant de place à la période avant la déportation, pendant les camps, après les camps et maintenant.
Avant les camps, Edith Bruck nous dépeint la vie dans les villages reculés de Hongrie, où l'antisémitisme est la norme, cette vie heureuse mais dure, en marge de la société hongroise. Puis viennent le ghetto et les différents camps, les longues marches de la mort. Ensuite, le retour au pays où il n'y a plus de place pour elle, l'errance en Europe pour trouver une place, le départ pour la Palestine qui ne deviendra jamais son pays et le retour en Europe.
160 pages pour une vie aussi chargée, c'est peu mais ça permet une mise en perspective de cette trajectoire. On appréhende dans son ensemble, sans détail superflu, le parcours d'une femme exceptionnelle à la plume exceptionnelle.
Librairie La Promesse de l'Aube

Ce livre est comme Edith Bruck, plein de fougue et de caractère. En nous racontant son histoire, de son enfance pauvre de juive hongroise à l’épreuve terrible des camps et du retour jusqu'à son installation en Italie, elle démontre son intransigeance, son appétit de vivre et son besoin viscéral d’écrire. On ne peut la lire sans penser à Charlotte Delbo…

"Le pain perdu" est un grand texte dans la lignée des ouvrages de Primo Levi, Simone Veil et Marceline Loridan.

Cette lecture vient dans la continuité de celle de la Pléiade paru à l'automne dernier sur les écrits des camps. Au-delà de la question de "raconter", de "partager" une expérience au-delà du concevable, de l'acceptable, du dicible, il y a la question de la langue, comment transmettre, la puissance de l'expérience vécue, ce qu'on a vu, entendu, ce que l'esprit a saisi de ce qu'il a observé, ce qui a été marqué dans la chair.
Et cette question de la langue est d'autant plus importante qu'Edith Brück prend la plume au moment où les souvenirs s'éloignent, des manques apparaissent et les mots avec.
Et de se rendre compte que le tamis des ans n'a rien atténué de la douleur et de la puissance, de la colère aussi.
Néanmoins dans ce bref ouvrage il y a bien plus de vie que de mort. Il y a une véritable puissance vitale, une vie saisie dans un ensemble, ne plus la résumer à un numéro si marquant soit-il.

Le terme "indispensable" est peut-être galvaudé mais il n'aura jamais semblé aussi indissociable de ce texte, pour que la parole continue d'être lue, entendue, comprise, pour ne surtout plus recommencer.

Aurélie

L'auteur raconte sa déportation, la vie après les camps et son arrivée en Italie. Un récit bouleversant qui nous livre un témoignage inestimable sur sa vie ! Un livre nécessaire pour ne jamais les oublier. Un des derniers grands témoins de la Shoah !

Coralie, libraire Charlemagne Hyères

Découvrir le texte nécessaire d'une jeune fille de 90 ans revenue de l'enfer...un grand livre.