1, Journal inquiet d'Istanbul, T.01

Ce journal, chronique de la vie politique turque des années 1990 à nos jours, est celui du dessinateur Ersin Karabulut, né à Istanbul en 1981. Il nous raconte la vie de sa famille, les tensions internes au pays, ses débuts comme dessinateur de presse et l'ascension au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan.
On attend la suite avec impatience !
Albane

Premier tome d’une trilogie prévue, cette autobiographie d’Ersin Karabulut, auteur de BD et caricaturiste reconnu en Turquie mais aussi en Europe, était attendue et démarre, naturellement, par la jeunesse d’Ersin. Né en 1981, Ersin a vécu avec ses parents dans un quartier modeste d’Istanbul où son père complétait ses maigres revenus d’instituteur par la peinture et le dessin. Le dessin déjà. Ersin nous convie dans ses rêves d’enfants, peuplés de héros de BD et d’aventures vécues de bulles en bulles. Outre l’aspect autobiographique, ce « Journal inquiet d’Istanbul » permet d’appréhender les dernières décennies de l’histoire turque, marquée continuellement par un contexte politique instable et des coups d’état réguliers. Cette gestion de l’inquiétude permanente offre bien évidemment un puit d’inspirations pour les dessinateurs et artistes mais laisse toujours planer le doute sur leur propre liberté de création. Cette réflexion sur le travail du dessinateur en un pays chaotique que désormais Erdogan dirige d’une main de fer donne encore plus d’envergue à ce courageux « Journal inquiet d’Istanbul » et en fait une œuvre universelle à classer aux côtés de Riad Sattouf et Marjane Satrapi.
Article publié dans le Bruit qui court

Ersin, talentueux dessinateur, vit dans une lointaine banlieue d’Istanbul. Son rêve, devenir auteur de Bd, n’est pas au goût de son père, surtout qu’il fréquente de près des éditeurs satiriques, qui sont dans le viseur des autorités turques. Qu’advienne ce qui pourra. Ersin s’y engouffre. Entre joies et angoisses, il nous fait découvrir un pays oppressant, qui, depuis l’enfance de l’auteur oscille entre dictature militaire et montée islamiste. On suit, également, dans ces planches, cette ville d’Istanbul dont le cœur balance entre l’orient et l’occident. Benoît

L'autobiographie en littérature, ça ne pardonne pas. Un sujet personnel qui devient universel, un égo pas trop développé qui laisse la place au récit, un contexte historique qui, si possible, mérite d'être raconté . . . Voilà les bons ingrédients pour un journal intime réussi !!
Et Erin Karabulut y arrive parfaitement !!

Pauline

Comment être un auteur de bande dessinée et un journaliste satirique en Turquie de nos jours? Voilà les questions auxquelles ce très beau roman graphique répond.
A méditer ;)

Florence

Un énorme coup de cœur pour cette BD qui se déroule pendant l'accession au pouvoir d'Erdogan. On y suit l'enfance et le parcours de l'auteur, Ersin Karabulut, et sa passion dévorante pour la bande-dessinée et les super-héros. Rapidement séduit par les publications de BD turques humoristiques qui critiquent le pouvoir en place, notre adolescent téméraire va tenter de s'y faire une place malgré les dangers dus à la censure. En dépit du sérieux des sujets abordés, Ersin Karabulut parvient à nous faire rire !
Les talents graphiques et narratifs de l'auteur s'entremêlent pour nous conter, de l'intérieur, cette période déterminante de l'Histoire turque et ses conséquences directes sur la société.
Un ouvrage qui n'est pas sans rappeler l'"Arabe du futur".

Ersin Karabulut nous raconte son histoire mais aussi celle de son pays, la Turquie, dans les années 1980. Découvrez à la fois le parcours d’un enfant qui rêve de devenir dessinateur, d’un militant qui choisit la caricature pour dénoncer les violences politiques et sociales, et surtout l’histoire d’un homme qui manifeste pour la liberté d’expression.
Un premier volume sombre et drôle qui ne manquera pas de vous distraire.

Ersin Karabulut naît à Istanbul au début des années 80, de parents instituteurs, ce qui ne garantit pas l'aisance financière. Son père réalise de petites peintures pour boucler les fins de mois. C'est peut-être de le voir dessiner qui donne l'envie à Ersin de devenir dessinateur.

Mais en Turquie, il n'est pas bien vu de faire du dessin surtout si celui-ci égratigne le pouvoir. Le père d'Ersin lui conseille de faire des études d'ingénieur et de laisser tomber le dessin. Ersin obéit quelque temps, puis n'en peut plus et se dirige vers le dessin et la bande dessinée.

C'est un album biographique qui décrit les envies, les doutes, les peurs de l'auteur et celles de ses proches, le pays qui change, qui, après avoir été une démocratie tend de plus en plus vers un pouvoir autoritaire et religieux. Lorsque Recep Erdogan est caricaturé en animal sur des couvertures de journaux satiriques, il les attaque et même s'il perd ses premiers procès, la censure est quand même proche.

Ersin Karabulut dessine ses jeunes années, avec tout ce que cela suppose de faits pas glorieux, de situations adolescentes pas flatteuses. C'est drôle, parce qu'il n'hésite pas à se moquer de lui-même et que le dessin parfois un peu naïf renforce l'humour. Mais paradoxalement, le même dessin renforce également la tension lorsque la situation devient plus tragique.

Bref, Ersin Karabulut est un auteur de BD à suivre, je l'ai déjà lu grâce à Contes ordinaires d'une société résignée, un recueil de nouvelles futuristes et Jusqu'ici tout allait bien..., une critique virulente du capitalisme et du repli sur soi. Et ce Journal inquiet d'Istanbul est un premier tome, qui devrait donc, logiquement voir des suites.

Les dessins sont pleins d’émotions avec ces yeux globuleux qui expriment tant ! La précision du dessin fait de Journal inquiet d’Istanbul un récit presque photographique, courageux et nécessaire pour montrer la réalité de la Turquie moderne. Une galerie de photos en fin de volume montre la réalité de cette biographie.

Sûre, je vais attendre la sortie du prochain avec impatience !

"Journal inquiet d'Istanbul" où le récit autobiographique prenant d'un dessinateur de BD turc. Un hymne à la liberté de la presse, à lire en cette rentrée 2022 !