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    13 juillet 2012

    Chronique

    Ma vie posthume est le nouveau conte mortellement original du scénariste Hubert, publié chez Glénat.

    Celui-ci nous avait déjà entraîné dans le Paris des années 30 avec la série canaille et sombre Miss pas touche (dessin de Kérascoët pour les 4 tomes) ou à Prague, aux basques de Joachim Overbeck, étudiant trop curieux, chargé de détruire le Golem dans le Legs de l’Alchimiste (dessin de Tanquerelle pour les tomes 1, 2 et 3 et de Bachelier pour les tomes 4 et 5).

    Pour cette nouvelle série, il retrouve Zanzim avec qui il avait déjà collaboré sur les albums La Sirène des pompiers et Les yeux verts.

    Ces deux faiseurs d’histoires donnent vie ici à un sacré bout de femme, qui même morte continue à se battre…. Car elle est bien morte, Emma Doucet, et le trou ensanglanté au milieu de sa poitrine est là pour le confirmer. Pourtant, comme le titre l’indique, il ne faut pas l’enterrer trop vite.

    En effet, le lecteur s’attache rapidement à cette petite vieille, fumeuse et révoltée, qui paradoxalement se remet enfin à vivre. Il découvre les habitudes et les pensées bien tranchées de cette ancienne institutrice, ses souvenirs de jeunesse.

    Ces retours dans le passé nous permettent d’ailleurs de mieux cerner le personnage, rebelle à l’autorité et à la bêtise, et de suivre l’évolution de la ville gérée par les choix discutables des Chavignan, maire de père en fils.

    Les planches de la jeunesse d’Emma sont de couleurs chaudes et contrastent avec le quotidien de recluse de notre morte-vivante qui préfère désormais se balader la nuit.

    Ainsi au détour d’une tombe du cimetière, elle retrouve une amie morte depuis peu, et force est de constater que les petits vieux sont nombreux à passer l’arme à gauche de manière douteuse dans le voisinage.

    Ce premier tome primesautier et piquant met de bonne humeur et on a hâte, en le refermant, de retrouver ce couple improbable de vieilles – Emma, la femme libre et engagée, et Line, la main-verte au décolleté plongeant – dans leur enquête.

    Le 2ème album est déjà annoncé et s’intitule Anisette et Formol. On dit que l’alcool conserve…

    Véro

    Lire la chronique illustrée : http://www.brestenbulle.fr/?p=5808