Le vieil incendie

Deux sœurs se retrouvent dans le Périgord pour vider la maison familiale.
Agathe qui a fuit les siens depuis quelques années retrouve sa petite sœur Véra (aphasique) métamorphosée.
Elisa Shua Dusapin explore la relation de ces deux femmes qui a été fusionnelle durant l'enfance... Deux sœurs devenues quasiment étrangères aujourd'hui.
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Un roman intime, doux et amer.
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Conseillé par Chloë.

Elisa Shua Dusapin explore les méandres de l'amour entre deux sœurs, nombreux avec les années et la distance. Complices dans leur jeunesse, Agathe et Vera se retrouvent plus d'une décennie après leur dernier échange pour vider la maison de leur père. Agathe, l'aînée et narratrice, va redécouvrir pendant neufs jours cette petite sœur aphasique qu'elle a quitté 15 ans plus tôt lorsqu'elle est partie aux Etats-Unis.
L'atmosphère de pudeur et de silences est accentuée par le décor automnal de la forêt périgourdine où se trouve la demeure des deux jeunes femmes. "Le vieil incendie" relate dans un format très court mais très travaillé l'entièreté des liens complexes entre deux sœurs.
Pour ce 4e roman que l'on imagine assez personnel, l'autrice dose savamment le flot d'émotions et de souvenirs allant de la tendresse au ressentiment, de la symbiose à l'incompréhension.

Le premier mot qui nous vient, c'est la délicatesse. Deux sœurs se retrouvent pour vider la maison familiale, deux êtres en apesanteur, entre silences et malentendus, atmosphère étrange où la nature elle-même semble en décalage. Un moment de grâce.

Après la mort du père, Agathe retrouve sa soeur après 15 ans d'absence.
Vont-elles se retrouver ou définitivement s'éloigner ?
Une écriture délicate et poétique.

Ce roman, ce texte, ces mots...

Après la mort de leur père deux sœurs se retrouvent dans la maison familiale. Cette maison Agathe l'a quitté il y a déjà quinze ans pour vivre sa vie à New York en tant de scénariste. Véra, sa cadette aphasique, y est toujours restée.

Elles n'ont que quelques jours pour vider ce lieu imprégné de souvenirs au cœur de la campagne périgourdine. Quelques jours pour se redécouvrir, s'apprivoiser, communiquer... peut-être.

Comme toujours Elisa Shua Dusapin signe un ouvrage empreint d'une merveilleuse sensibilité. Très intime, elle confronte avec douceur et délicatesse ces deux jeunes femmes éloignées par le temps, l'effluve des sentiments et le silence.

Neuf jours pour réparer 15 ans de silence.
Avec son écriture poétique et au plus juste, Elisa Shua Dusapin accompagne deux sœurs dans leurs retrouvailles, sans éluder la violence des sentiments et leur fragilité.
Magnifique et touchant !

On suit avec attention ES Dusapin depuis ses premiers pas en écriture, nous l'avions reçu aux Saisons pour son premier et beau roman Un hiver à Sokcho. Ce quatrième roman est sans aucun doute le plus abouti, le plus personnel aussi. Autour de l'histoire familiale un peu éculée de la maison des parents que l'on doit vider, l'autrice-narratrice écrit une sorte de journal des quelques jours passés dans leur maison du Périgord, avec sa jeune soeur dont le rapport au monde et aux êtres est pour le moins étrange, elle souffre d'aphasie.Il ne se passe pas grand chose, des placards s'ouvrent, des bocaux sont vidés, un pigeonnier après avoir été incendié va être reconstruit. On se souvient d'une visite de grotte, on prépare de maigre repas... La vie comme le temps sont en suspens. La campagne minérale et la maison recouverte de poussière sont peuplées d'un bestiaire envahissant et parfois hostile. Comme ce passé qui semble ne pas passer . L'ensemble est magnifique et tient par le style impeccable, comme une miniature ou une marqueterie.

Après le décès du père, deux sœurs que tout oppose sont réunies pour vider la maison familiale. Si Véra la cadette aphasique reste liée au domaine et à sa nature foisonnante, Agathe, l'aînée choisit l'exil. Les retrouvailles sont douloureuses, hésitantes. Les deux sœurs parviendront elles à faire la paix et à panser les plaies du passé ?
Un roman touchant dans lequel les fragilités révélées s'expriment comme une force.

À quinze ans, Agathe quitte le foyer familial, laissant derrière elle son père et sa petite sœur aphasique, Véra. Elle s’est construite une vie aux États-Unis où elle exerce le métier de scénariste. Quinze ans plus tard, le père décède. Agathe et Véra se retrouvent pour vider la maison de leur enfance qui sera bientôt abattue. Elles ont neuf jours devant elles.
Neuf jours pour se redécouvrir et réapprendre à se connaître. Elles s’observent et s’activent dans la maison. Elles jettent tout. Ne souhaitent rien garder. L’important n’est pas là. Il se situe dans leur relation et les souvenirs d’une enfance qu’elles ravivent et délient. Ce n’est pas toujours simple. L’absence laisse des traces et les mots peinent à sortir. Les silences apportent davantage, ainsi que les gestes et les regards.
Avec finesse et dans une prose concise, l'autrice nous raconte le quotidien de ses deux femmes le temps d’une parenthèse délicate et dans laquelle nous nous fondons facilement. Nous partageons avec elles ce moment de vie intime qui marque une étape dans leur existence que nous espérons belle et apaisée, une fois la maison quittée et le livre refermé.

Deux sœurs se retrouvent après 15 ans d’absence pour vider la maison de leur père chargée de souvenirs.
Une histoire d’incompréhension, d’amour, de communication de violence et de douceur, mais aussi un texte poétique, plein d’humour et d’une grande sensibilité.

Isabelle