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Conseillé par Librairie Ravy (Librairie Ravy)30 septembre 2023
Une fois de plus Sorj Chalandon met beaucoup de lui-même dans ce nouveau roman. On sent toute sa rage d'enfant maltraité dans ce personnage de Jules, jeune homme qui s'enfuit du bagne de Belle-Ile pour trouver sa liberté et surtout fuir la violence des hommes. Fort, émouvant, bouleversant !
Valérie -
Conseillé par L'Autre Monde L. (L'Autre Monde)21 septembre 2023
Ecriture qui prend aux tripes !
Années 30, Belle-île-en Mer, Jules est enfermé dans un centre d’éducation surveillé.
Peut-on sortir indemne de ces humiliations ? Peut-on continuer à vivre ? Peut-on encore desserrer le poing et accepter la main tendue ?
Une écriture juste et poignante où la violence, la rage, l'exploitation et l'injustice sont au cœur de ce roman puissant.Isabelle
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Conseillé par Manuel H. (Librairie La Buissonnière)18 septembre 2023
La rage au coeur
Avec un sujet vif, une situation romanesque aussi insolite que sidérante et des personnages forts, touchants et entiers, "L'enragé" palpite intensément d'émotions et de révolte.
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Conseillé par Thierry L. (Librairie Sainte-Hortense)16 septembre 2023
Ce roman est un cri. Un cri de rage, oui.
Rage contre l’injustice.
Rage contre la cruauté.
Rage contre la lâcheté.
Rage contre la trahison.
Rage contre la cupidité.Et c’est aussi une histoire de solidarité, de complicité, d’entraide.
C’est, en quelque sorte, concentrée sur un petit bout de temps et un petit bout de terre, une histoire de l’humanité.
Sous la plume cinglante de Sorj Chalandon, Belle-Ile la bien nommée nous dévoile une image ô combien moins lumineuse que les aiguilles de Port-Coton magnifiées par Monet. Un passé enfoui dans la mémoire collective. Un passé récent pourtant. Tragique.
C’est un roman puissant, terriblement attachant, indispensable.
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Conseillé par Manon B. (Les Lisières à Villeneuve d'Ascq)15 septembre 2023
Magnifique !
Le 27 août 1934, 56 enfants se révoltent et s’enfuient du bagne pour enfants qui ne dit pas son nom de Belle-Île-en -Mer. Tous seront récupérés sauf un… Jules Bonneau, dit La Teigne, ne reverra jamais l’intérieur de la colonie. Sorj Chalandon nous raconte son histoire.
Avec beaucoup de douceur et de talent, Chalandon nous décrit le quotidien rude, violent, âpre de ces gamins, sans aucune lueur d’espoir. Mais le destin de La Teigne n’est peut-être pas tout tracé, sa rencontre avec de généreux pêcheurs bourrus sera décisive.
D’après une histoire vraie, l’auteur nous livre un roman bouleversant qu’il est difficile d’oublier. -
Conseillé par La Mandragore (Librairie La Mandragore)14 septembre 2023
Un Chalandon magistral !
Ce n'est pas la première fois que Sorj Chalandon nous éblouit par son style et son art de raconter les histoires. Une fois encore, il nous embarque immédiatement aux côtés de Jules Bonneau, dit la Teigne, prisonnier du bagne pour enfants de Belle-Ile-en Mer. C'est lui son enragé, qui s'évade en août 1934 avec 55 autres enfants. C'est lui, le seul à ne pas être retrouvé…
Vous pouvez y aller les yeux fermés : ce roman est absolument GÉNIAL !Laëtitia
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Conseillé par Sabine D. (Fontaine Luberon)14 septembre 2023
Jules Bonneau, la Teigne, est placé à l'âge de 13 ans à Haute-Boulogne, la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Ile. Entre travaux des champs et de marine, une véritable meute de loups avec ses codes y est encadrée par les héros de la Première Guerre mondiale. En 1934, la Teigne et 55 autres se font la belle après une mutinerie. Tous sauf lui, sont retrouvés, recueilli par un pêcheur qui le cache. Puissant roman d'une enfance et adolescence volées, nous sommes les spectateurs d'un système de rééducation pernicieux, véreux et contre-productif. Impuissants, nous assistons à la fabrique d'un monstre qui n'est qu'un enfant rêvant de liberté, celle déclamée par Jacques Prévert ...
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Conseillé par La Touquettoise -. (La Touquettoise)11 septembre 2023
LE roman de la rentrée littéraire à ne pas manquer !
Quel roman !!!! Il m'a happée du début jusqu'à la fin. Il mêle le destin d'un héros avec l'histoire de France. Sorj Chalandon dresse un portrait si vrai de "l'enragé" dit la teigne. Car oui, pour survivre dans une colonie pénitentiaire, il faut avoir du caractère, il faut être le plus fort, il faut être une "teigne".
On ressent sa rage, sa haine, sa soif de justice et on a surtout envie de serrer les poings, de se battre pour lui, car oui ce centre a existé, il y a véritablement eu une traque des enfants évadés comme l'a si bien décrit Jacques Prévert dans son poème "la chasse à l'enfant".Sorj Chalandon nous décrit également à la perfection l'atmosphère confinée d'une île où règnent jalousie, mesquinerie mais également une très grande générosité, la valeur et l'âpreté du travail des pêcheurs au travers des personnages de Ronan, Alain et Paxdo.
Il évoque également les risques pris par les faiseuses d'anges. Il y inscrit surtout avec beaucoup de précision le contexte historique de la guerre d'Espagne, de la montée du fascisme en Europe où se profile la seconde guerre mondiale.
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Conseillé par Christine C. (Librairie Hisler)7 septembre 2023
En 1934, 56 enfants s'évadent de la colonie pénitentiaire de Belle-Isle en Mer, tous seront capturés sauf un, Jules Bonneau appelé la Teigne.
Une traversée pleine de rage et de violence mais aussi d'amour.
Un roman qui vous prend aux tripes, bouleversant. -
Conseillé par Ellen B. (Librairie Auréole)6 septembre 2023
COUP DE COEUR
Il faut le talent d’un grand romancier pour transformer un fait historique documenté en un roman bouleversant, douloureux, poignant jusqu’à la dernière ligne. Comment de jeunes orphelins sont-ils devenus des coupables sans rédemption possible ? Aucune tendresse, aucune éducation, seulement du redressement et de la violence. Mais pour l’un deux qui réussira à s’échapper, une lueur d’espoir va naitre.
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Conseillé par Caroline C. (Fontaine Auteuil)5 septembre 2023
A vif
Belle-Ile-en-mer 1977 centre d'éducation correctionnelle ... ou plutôt bagne pour enfants
où viols, maltraitance, violences entre matons et enfants sont monnaie courante .
Un roman bouleversant, à vif, magnifique qui nous saisit le coeur et les nerfs ... La Teigne ne disparaîtra pas de ma mémoire ...
Encore une fois Sorj Chalandon m'a touchée .. On sent qu'il y a beaucoup de lui dans ce récit .
J'ai adoré -
Conseillé par Brice F. (Librairie de l'Angle rouge)1 septembre 2023
" Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant
Pour chasser l'enfant, pas besoin de permis
Tous les braves gens s'y sont mis
Qui est-ce qui nage dans la nuit ?
Quels sont ces éclairs, ces bruits ?
C'est un enfant qui s'enfuit
On tire sur lui à coups de fusil "Les mots sont de Jacques Prévert, et le poème a pour titre La chasse à l'enfant. Cette chasse à l'enfant, c'est celle qui fut donnée à Belle-Île-en-Mer au soir du 27 août 1934. La chasse à 56 enfants, 56 gamins qui se sont révoltés et ont fuit le Centre d'éducation surveillée de l'île. Autrement dit, une colonie pénitentiaire. Un bagne pour enfants dont les murs glauques abriteront sévices, violences et morts pendant près d'un siècle, jusqu'en 1977.
Ce soir du 27 août 1934 donc, l'île entière fut mise à contribution pour rattraper les mutins, dont les têtes furent mises à prix par les gendarmes. 20 francs de récompense par enfant. Au petit matin, tous avaient été rattrapés. Tous, sauf un.L'enragé, c'est lui. Celui qui manque à l'appel, celui qui refuse d'abandonner le combat, celui qui court après la liberté, quitte à braver la mer, les gendarmes, la mort. Et peut-être aussi pour "cette tendresse qu'on attend dans la nuit, et qui ne vient jamais".
Deux ans après "Enfant de salaud", son précédent roman, Sorj Chalandon nous offre un grand livre, un livre de lutte, viscéral, empli de rage et de volonté farouche de vivre. Intacte et vive est sa flamme de conteur, ravivant la mémoire de ces enfants abandonnés, orphelins, enfermés parfois dès leurs 12 ans derrière les hauts murs de cette sinistre "colonie".
Un roman où l'on croise des pêcheurs douarnenistes et basques, aussi, et où sourd la rumeur menaçante du fascisme ultra-pyrénéen et des aubes brunes.
Un grand roman oui, qui vient taper dans les creux du ventre et du cœur, vous fait verser une larme et serrer les dents, et vous convainc un peu plus de la nécessité absolue des combats contre les injustices d'hier et celles d'aujourd'hui.
Et pour cela, Sorj Chalandon, merci! -
Conseillé par François-Régis SIRJACQ (Libraire)30 août 2023
Un roman social dur
Sorj Chalandon nous emmène sur une île, en Bretagne, en 1932, dans la colonie pénitentiaire pour enfants, que les journalistes appelaient à juste titre un bagne. Août 1934, 56 enfants arrivent à s'enfuir ; tous seront repris sauf un, Jules Bonneau, dit La Teigne, 18 ans.
Lorsqu'on se plonge dans un roman de Sorj Chalandon, on sait que l'on ne lira pas un feel-good mais plutôt un roman social, dur comme peut l'être la vie parfois, dont les personnages sont souvent broyés par L’Histoire avec des mots forts et justes choisis par cet auteur confirmé. -
Conseillé par Eric R. (Librairie La Grande Ourse)30 août 2023
Humain et émouvant
« J’écris pour partager les blessures » déclarait en 2019 Sorj Chalandon. Une phrase, comme un mantra, qui traverse tous les romans de l’écrivain journaliste depuis son premier ouvrage « Le Petit Bonzi ». Partager la douleur de son enfance, dans ses textes autobiographiques quand la violence du père détruit l’amour d’un fils. Partager les blessures des autres comme ses romans irlandais, s’appuyant sur son expérience de journaliste sur place. Partager les blessures des pauvres comme celles des mineurs de « Le jour d’avant », racontant la souffrance des gueules noires lors de la catastrophe des Houillères de 1974.
Partager les blessures, c’est encore que que fait dans L’Enragé, Sorj Chalandon. Cette fois-ci, il s’agit de blessures infligées à de jeunes « marginaux » internés dans la Colonie pénitentiaire de Belle-Île en Mer, colonie pénitentiaire qui est en fait un véritable bagne pour enfants, petits délinquants, orphelins. Il s’agit ici du sort d’un petit paysan mayennais, abandonné par sa mère à l’âge de cinq ans, ignoré de son père, et non élevé par des grands parents. Son premier crime: un vol de trois oeufs. Son second: regarder deux frères se venger de la mort injuste de leur famille. Et se retrouver ainsi à treize ans dans cette colonie. Il s’appelle Jules Bonneau, un patronyme qui le place d’emblée dans ces révoltés, ces marginaux, qui font tant peur à cette bonne société des années trente. Un enragé.
Le Petit Bonzi avait pour défaut majeur, le bégaiement, celui que Chalandon avait lui aussi enfant. Jules Bonneau, dit la Teigne, a comme défaut majeur, l’envie de sauver sa peau, une envie que Chalandon a eu probablement lors des crises de violence de son père. « Tout ce que j’écris, je le vis. Je n’ai pas envie de faire pleurer ou qu’on me plaigne, je veux partager ce que ressent ce gamin » dit Chalandon. Partager à nouveau les blessures occasionnées par l’absence d’amour, l’avilissement d’enfants qui n’ont comme défaut majeur que d’être né du mauvais côté de la société. Dire cette souffrance extrême et entamer la vengeance.
Le partage des blessures a en effet chez Chalandon, un pendant: celui de la résistance. On peut appeler cela aussi la Justice. Le besoin de Julien est terrible, à la hauteur des sévices subis. Il répond au sang par le sang. Aux coups par les coups. Mais cette vengeance est un rêve, un exutoire, une manière de quitter la réalité sordide et de s’imaginer, un moment, plus fort, plus aimé que l’on ne l’est en réalité. Comme le héros du Jour d’Avant qui voulait punir les Houillères, Julien va vouloir punir tous ces garde-chiourmes appelés honteusement « moniteurs » , ces petits potentats locaux, ce prêtre qui rêve de Rome. En rêve vraiment? En réalité plutôt? Julien n’est pas un Saint. Comment peut on l’être après avoir subi tant de haine et n’avoir pour seule trace d’affection qu’un ruban de soie accroché à son poignet d’enfant par sa maman? Il n’est pas un ange et il n’en est que plus attachant, plus vrai.
Comme toujours l’auteur s’appuie sur la réalité, sur des faits. Souhaitant être irréprochable, il part cette fois-ci de recherches personnelles sur cette « colonie » de Belle-Île et notamment d’un article de presse de 1934 qui évoque « l’évasion des vauriens » de la colonie, cinquante cinq auraient été repris. Un cinquante sixième n’aurait jamais été repéré. Ce cinquante sixième Chalandon le retrouve, lui donne un nom, un surnom, un physique, un caractère. Il sera L’Enragé. Ecrivant au plus près des faits réels, l’auteur glisse ses mots dans les interstices de l’Histoire, il imagine les creux laissés par l’empreinte du temps. Il le fait toujours avec une empathie et un amour des faibles écrasés par les forts, des oubliés comme ces pêcheurs de sardines avec qui l’on partage la marée, le dur labeur mais aussi la connivence du silence et de l’amitié. Il le fait avec la connaissance d’une souffrance intime qui n’a jamais dû le quitter.
La Teigne dit: « Personne jamais, ne parlera de cette solitude. De cette misère. De l’immensité d’une nuit sans toit lorsqu’on dort sous le ciel. De la rosée du matin, qui perle sur la veste d’un pauvre ». Personne? Si Sorj Chalandon qui, une fois de plus, rend hommage aux opprimés avec un amour gigantesque, plus grand que celui qui leur a été jusqu’alors chichement offert. Et surtout avec les mots justes pour dire cet amour.
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Conseillé par Laurence G. (Au moulin des Lettres)25 août 2023
Un roman furieux et de magnifiques personnages
S’il est un auteur qu’on aime à retrouver à chacun de ses romans, c’est bien Chalandon, et encore plus en ce mois d’août avec son « enragé ».
D’une plume qui fouaille dans les entrailles des destins et des passés, les siens et ceux de ses personnages, Chalandon signe à nouveau un grand roman, celui de l’enfance perdue, balancée entre les murs d’une maison de redressement, située à Belle-Île-en-Mer ; cette geôle n’en porte pas le nom mais elle en a toutes les caractéristiques : violences, humiliations, travail forcé et faim sans fond ont façonné ce lieu en un condensé de l’enfer sur terre. Les gamins apprennent en y entrant qu’ils ne pourront pas échapper au choix qu’ils devront faire, devenir un caïd ou sombrer en devenant souffre-douleur.
Quand il a passé le portail la première fois, Jules Bonneau a choisi, vite. Il sera un de ceux qui résistent à tout : aux coups, aux jaloux, aux gardiens vicieux, aux punitions. On l’appellera la Teigne parce que c’est le nom de guerre qu’il s’est choisi.
Là-dedans, tout tient grâce à la trique et aux menaces mises souvent à exécution mais un jour de vexations de plus et le trop plein de tout va faire vriller les gamins qui vont laisser exploser leur colère et leur hargne. À partir de ce jour, la vie de Jules va basculer.
S’inspirant d’un fait divers datant de 1934, Chalandon crée un personnage magnifique de jeune rebelle qui n’a que sa haine pour toute fortune et ses poings pour tout bagage. Il dépeint avec finesse la complexité des sentiments qui l’animent et ses rapports difficiles avec autrui et au monde.
Chalandon retrace un moment peu glorieux de notre histoire et on est révoltés en lisant les conditions de vie qui étaient réservées à ces gosses malchanceux ou abandonnés. Mais il va plus loin en inventant une vie à son Jules, une liberté retrouvée grâce à des hasards qui vont croiser sa route. Un roman très fort, émouvant et de très beaux personnages : un autre incontournable de cette rentrée littéraire ! -
Conseillé par Céline V. (Librairie Mots et Images)24 août 2023
Itinéraire d'un enfant pas gâté ...
D'un passé honteux et local, Sorj Chalandon fait un roman universel et enragé, où la lumière ne pourra venir que de belles rencontres, trop rares pour ces enfants. Peut-on véritablement être libre sur une île ? -
Conseillé par Claire F. (Librairie La Fabrique)24 août 2023
Coup de coeur de Claire
Inspiré d'un fait divers qui eu lieu en 1934, "L'enragé" relate la traque des jeunes évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile. L'un d'entre eux est-il parvenu à s'enfuir et à quitter l'île ? Ou bien alors, se cache-t-il quelque part, mais où ?
C'est ce que l'auteur imagine dans ce récit haletant et tout en empathie.
Sorj Chalandon réussit là un très beau livre, véritable plaidoyer à l'entraide et à la fraternité. -
Conseillé par Emma P. (Librairies de Port Maria)23 août 2023
Un roman magnifique tiré d'un fait divers à Belle-île en 1934. Une évasion... 56 jeunes se sont échappés de la colonie pénitentiaire pour mineur de l'île. Tous sont retrouvés sauf un.
Un récit terrible, empreint de douleur, de peur, de rage, mais aussi d'espoir, de ce rêve fou d'être libre. On suit le destin de La Teigne alias Jules Bonneau, évadé qui tente de sortir de l'obscurité, de retrouver un semblant de normalité, notamment grâce à des rencontres étonnantes aussi différentes, qu'attachantes et humaines.
C'est âpre, poignant et bouleversant. Un récit sincère qui témoigne du meilleur et du pire de l'humanité. Un devoir de mémoire pour les nombreuses vies détruites à Belle-île. -
Conseillé par Eric R. (Librairie La Grande Ourse)23 août 2023
L'un des meilleurs Chalandon. Bouleversant !
« J’écris pour partager les blessures » déclarait en 2019 Sorj Chalandon. Une phrase, comme un mantra, qui traverse tous les romans de l’écrivain journaliste depuis son premier ouvrage « Le Petit Bonzi ». Partager la douleur de son enfance, dans ses textes autobiographiques quand la violence du père détruit l’amour d’un fils. Partager les blessures des autres comme ses romans irlandais, s’appuyant sur son expérience de journaliste sur place. Partager les blessures des pauvres comme celles des mineurs de « Le jour d’avant », racontant la souffrance des gueules noires lors de la catastrophe des Houillères de 1974.
Partager les blessures, c’est encore que que fait dans L’Enragé, Sorj Chalandon. Cette fois-ci, il s’agit de blessures infligées à de jeunes « marginaux » internés dans la Colonie pénitentiaire de Belle-Île en Mer, colonie pénitentiaire qui est en fait un véritable bagne pour enfants, petits délinquants, orphelins. Un récit qui se passe dans ces maisons de redressement et donne envie aux lecteurs de serrer les poings, de combattre la nausée qui vient pour refuser les injustices physiques ou morales sur des enfants ou adolescents détruits par la violence des adultes. C’est bien de cela qu’il s’agit ici. En l’occurence le sort d’un petit paysan mayennais, abandonné par sa mère à l’âge de cinq ans, ignoré de son père, et non élevé par des grands parents. Son premier crime: un vol de trois oeufs. Son second: regarder deux frères se venger de la mort injuste de leur famille. Et se retrouver ainsi à treize ans dans cette colonie. Il s’appelle Jules Bonneau, un patronyme qui le place d’emblée dans ces révoltés, ces marginaux, qui font tant peur à cette bonne société des années trente. Un enragé.
Le Petit Bonzi avait pour défaut majeur, le bégaiement, celui que Chalandon avait lui aussi enfant. Jules Bonneau, dit la Teigne, a comme défaut majeur, l’envie de sauver sa peau, une envie que Chalandon a eu probablement lors des crises de violence de son père. « Tout ce que j’écris, je le vis. Je n’ai pas envie de faire pleurer ou qu’on me plaigne, je veux partager ce que ressent ce gamin » dit Chalandon. Partager à nouveau les blessures occasionnées par l’absence d’amour, l’avilissement d’enfants qui n’ont comme défaut majeur que d’être né du mauvais côté de la société. Dire cette souffrance extrême et entamer la vengeance.
Le partage des blessures a en effet chez Chalandon, un pendant: celui de la vengeance, de la résistance. On peut appeler cela aussi la Justice. Le besoin de Julien est terrible, à la hauteur des sévices subis. Il répond au sang par le sang. Aux coups par les coups. Mais cette vengeance est un rêve, un exutoire, une manière de quitter la réalité sordide et de s’imaginer, un moment, plus fort, plus aimé que l’on ne l’est en réalité. Comme le héros du Jour d’Avant qui voulait punir les Houillères, Julien va vouloir punir tous ces garde-chiourmes appelés honteusement « moniteurs » , ces petits potentats locaux, ce prêtre qui rêve de Rome. En rêve vraiment? En réalité?
Comme toujours l’auteur s’appuie sur la réalité, sur des faits. Souhaitant être irréprochable, il part cette fois-ci de recherches personnelles sur cette « colonie » de Belle-Île et notamment d’un article de presse de 1934 qui évoque « l’évasion des vauriens » de la colonie, 55 auraient été repris. Un cinquante sixième n’aurait jamais été retrouvé. Ce cinquante sixième Chalandon le retrouve, lui donne un nom, un surnom, un physique, un caractère. Il sera L’Enragé. Ecrivant au plus près des faits réels, l’auteur glisse ses mots dans les interstices de l’Histoire, il imagine les creux laissés par l’empreinte du temps. Il le fait toujours avec une empathie et un amour des faibles écrasés par les forts, des oubliés comme ces pêcheurs de sardines avec qui l’on partage la marée, le dur labeur mais aussi la connivence du silence et de l’amitié. Il le fait avec la connaissance d’une souffrance intime qui n’a jamais dû le quitter.
La Teigne dit: « Personne jamais, ne parlera de cette solitude. De cette misère. De l’immensité d’une nuit sans toit lorsqu’on dort sous le ciel. De la rosée du matin, qui perle sur la veste d’un pauvre ». Personne? Si Sorj Chalandon qui, une fois de plus, rend hommage aux opprimés avec un amour gigantesque, plus grand que celui qui leur a été jusqu’alors chichement offert. Et surtout avec les mots justes pour dire cet amour.
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Conseillé par Caroline D. (la librairie des Fables)22 août 2023
Superbe, flamboyant, humain.
L'enragé est un coup, est une poigne, que dis-je, un poing !
En reprenant les toutes premières lignes d'un fait divers pour y apposer la puissance d'un roman, Chalandon s'emporte, emporte mais ne décrit, y préférant des cris. Ceux que personne n'a voulu entendre, les volets clos sur une vie intérieure et familiale confortable et intime lorsque dehors, la violence du monde se déchaine sur les enfants aux rêves sauvages. Parce que les bonnes gens, ils n'aiment pas ça, la sauvagerie.
Avec la fureur de la vie même, le texte est ce poing dressé, ce poing fermé du jeune héros que le lecteur ne se prend pas en pleine figure mais qu'il saisit entre ses mains à lui pour l'aider à le balancer au visage du monde. Aux premiers mots d'une histoire vraie quasi sordide, vient ensuite l'aventure et par-delà la colère, l'espoir.Puissant, poignant, l'histoire d'un enfant Gavroche décidé à survivre quand bien même on l'oblige à porter le costume de bagnard évadé de l'adulte Jean Valjean. Un cœur humain magnifique de colère et une lettre d'amour à ce garçon disparu dans la nuit mais désormais non plus dans l'oubli.
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Conseillé par Olivier -. (Librairie Arbre-Monde)21 août 2023
Coup de cœur ❤️
Un nouveau roman 𝒄𝒐𝒖𝒑 𝒅𝒆 𝒑𝒐𝒊𝒏𝒈, 𝒄𝒐𝒖𝒑 𝒅𝒆 𝒈𝒖𝒆𝒖𝒍𝒆 servi par une écriture nerveuse et des dialogues sans concession.
Un roman pour ne pas oublier...
Un roman necessaire!
Olivier de l'🌳🌍 -
Conseillé par Géraldine G. (Vents de Terre)19 août 2023
Bouleversant !
S. Chalandon rend un hommage singulier aux enfants des colonies pénitentiaires à travers une histoire de rencontres, celles dont on peut puiser l'espoir et la combativité.
Une plongée dans l'âme humaine où le pire côtoie le meilleur.
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Conseillé par Anthony C. (Les Passeurs de mots)19 août 2023
Un roman qui dénonce les injustices, les jugements à l'emporte-pièce et les conséquences d'un autoritarisme injustifié. Également un roman sur un jeune homme qui n'aura su que se composer un personnage "enragé" pour résister aux humiliations.
Passionné et passionnant, l'Enragé est d'ores et déjà une perle ce cette rentrée littéraire 2023. -
Conseillé par Maéva C. (Fontaine Villiers)19 août 2023
La Teigne, le héros, l'anti-héros, Jules Bonneau...L'enragé !
« - C'est paisible, hein ?
Le mot de trop.
Non, ça ne l'était pas. Jamais rien n'avait été paisible dans ma vie. » Jules Bonneau, la Teigne, compte parmi les 56 enfants échappés de la colonie pénitentiaire juvénile de Belle-Île-en-Mer en août 1934 et il sera le seul à jamais insaisissable. Simultanément héros et anti-héros, l'histoire d'un jeune homme courageux, déterminé et d'une intelligence insoupçonnée.
Sorj Chalandon signe avec brio son nouveau roman en nous offrant un récit poignant, intense et finement écrit. Et pour le plaisir des mots, une ultime citation : « J'étais devenu une île. Une prison ancrée au milieu de l'eau. Je n'avais pas réussi à m'évader. » -
Conseillé par Hélène W. (La Chouette librairie)18 août 2023
Coup de cœur de la chouette
Faut-il encore louer le talent de Sorj Chalandon ? Voici un très grand cru qui ne devrait pas vous laisser de marbre. On y découvre l'envers (l'enfer ?) du décors des "Centres d'éducation surveillée" à travers le récit d'un jeune évadé en 1934. Peut-on s'échapper d'un tel lieu, surtout quand il est situé sur une île ?
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Conseillé par Librairie Gibier . (Librairie Gibier)17 août 2023
Conseillé par Cynthia, Libraire
Au milieu des années 30, dans un bagne pour enfant situé à Belle-Île-en-Mer, un soulèvement conduit à l'évasion de cinquante-six pupilles.
Tous seront rattrapés,sauf un.
Nous suivons le périple de cet enfant, livré à lui-même, piégé sur cette île où tout lui est hostile.L'écriture de Sorj Chalandon nous plonge au cœur de cette histoire passionnante. Un récit magnifique dont on ne ressort pas indifférent.
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Conseillé par Anaïs D. (Librairie Espace-Temps)16 août 2023
Un livre percutant sur un bagne pour enfants
Un livre fort et percutant, qui nous invite à découvrir un centre pénitentiaire pour enfant qui fonctionnait jusqu'en 1970 à Belle-Île-en-mer. Ce centre, qui accueillait autant de mineurs voyous que d'orphelins ou d'enfants délaissés par la société, n'était rien d'autre qu'un bagne. Et, pour le découvrir, nous allons suivre le jeune Bonneau, dit La Teigne. Un personnage brut, plein de haine et de vengeance qui va, au détour d'une évasion, découvrir l'espoir et la joie qu'il n'a jamais ressentis jusqu'alors...
Un grand roman comme Sorj Chalandon sait nous livrer. -
Conseillé par Matatoune V.16 août 2023
Rentrée littéraire 2023
Dans la veine humaniste qui anime toute son œuvre, et après ses derniers romans plus personnels, Sorj Chalandon revient à ce qu’il sait le mieux faire, dresser une épopée historique devenant romanesque, dans sa façon de combler les vides. Ainsi, en décrivant une révolte contre un ordre établi, injuste et inhumain, le journaliste écrivain redonne vie à un lieu oublié, pourtant symbole d’une liberté happée, celle de l’enfance emprisonnée.
Suite de la chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/08/16/sorj-chalandon-l-enrage/ -
Conseillé par Julien L. (Librairie Dialogues)14 août 2023
Un écorché vif !
L'enragé est un livre nerveux, puissant qui laisse une empreinte comme l'a fait son héros Jules Bonneau petit délinquant abandonné de tous. Cet écorché vif va vivre une existence chaotique emprunte de désillusion mais aussi d'espoir au cœur de cet île bretonne à la fois inquiétante, dangereuse et insaisissable.
Sorj Chalandon signe ici un très grand roman où l'on retrouve des thèmes chers à l'auteur : l'espoir, l'inhumanité, l'abandon et la combativité.
À LIRE ! -
Conseillé par Évelyne L. (Librairie La Promesse de l'aube)11 août 2023
Coup de cœur de Laëtitia
Dans ce roman sombre et trépidant, Sorj Chalandon nous démontre une fois de plus son talent de conteur. A travers des personnages attachants, c'est toute la complexité de l'âme humaine qui se déploie. C'est aussi une histoire de rencontres, une histoire d'hommes et de femmes sur une terre exigeante. Une histoire d'enfants, de marins, de paysans... Dur, touchant, excellent !
Librairie La Promesse de l'Aube. -
Conseillé par Adèle G. (Librairie Point-Virgule)8 août 2023
A paraître le 16 août
Un gros coup de cœur pour ce roman ou S. Chalandon nous raconte l'histoire d'un pénitencier pour enfants ou doit-on dire un bagne. Un jeune garçon dit "La teigne" essaye d'y survivre.
C'est juste, percutant, terrible, émouvant, le pire côtoie le meilleur.
La nature humaine dans toute sa splendeur.Incroyable!
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Conseillé par Littérature -. (Librairie Page et Plume)20 juillet 2023
Une histoire de haine et d'amour
De Sorj Chalandon on connaît son talent de conteur, sa manière de nous raconter des histoires, souvent terribles mais d'y placer au cœur, un feu humain, une main tendue.
C'est le cas dans ce roman qui raconte la dureté, la violence d'un bagne d'enfant sur une île bretonne, dans les années 30. Ils sont nombreux placés là, orphelins, abandonnés, coupable de vols, de violences, détenus dans des conditions misérables, victimes de violences de la part des surveillants, mais terribles entre eux aussi. Un soir, une faille et c'est 56 gamins qui vont se retrouver dans la Nature, mais sur une île difficile de se cacher bien loin, d'autant que les habitants ne ménagent pas leur peine pour les récupérer contre une rançon !
Un seul saura échapper à cette battue. C'est son histoire que Sorj va nous raconter !
Bouleversant.
Aurélie