Jour de ressac

Dix-sept ans après "Dans les rapides", Maylis de Kerangal revient dans sa ville natale. C'est un retour également, pour la narratrice de fascinant roman, comédienne de doublage (la voix encore...) installée à Paris depuis des années et appelée par la police du Havre suite à la découverte d'un corps avec comme seule piste son numéro de téléphone inscrit sur un ticket de cinéma.
Un labyrinthe se trace dans les pages allant des méandres de la mémoire aux lignes de béton de la ville, matrice du roman. Mais l'exercice et la phrase littéraire sont eux très souples, ils permettent longueurs et digressions, retour sur les années de bombardement et architecture du Havre d'aujourd'hui.
Une enquête ? Oui et non, on pense même à Modiano dans certaines pages, la narratrice interroge, s'interroge et ces cheminement la ramène vers la femme de presque 50 ans qu'elle est devenue.
Un grand roman de cette rentrée !

Parce qu’elle reçoit un appel d’un officier de police qui lui parle de la mort d’un homme retrouvé sur la voie publique, la narratrice va se relier avec cette ville où elle a grandi ; où elle n’est pas revenue depuis longtemps. S’interrogeant sur le lien réel ou supposé qu’elle a avec cette affaire, elle va rester, retourner sur des lieux où elle a grandi, vécu… Dans un roman à l’écriture très détaillée et recherchée, Maylis de Kerangal nous emporte dans l’histoire de cette femme et, avec elle, dans les atmosphères de la ville du Havre. Un bel hommage à cette ville et une belle lecture même si, à certains moments, la multiplication des digressions m’a un peu “perdue”. Valérie

Ça commence par un basculement dans la vie de la narratrice : un appel reçu de la police havraise. Un ticket de cinéma avec son numéro de téléphone écrit au dos a été trouvé dans la poche d’un individu non identifié mystérieusement mort sur la voie publique. Elle doit se rendre au plus vite au Havre, ville dans laquelle elle a grandi et avec laquelle elle n’avait a priori plus aucune attache.
Alors, et au-delà de l’énigmatique intrigue, à travers les yeux et la mémoire de la narratrice se déploient mille nuances d’une ville et d’une vie, mille nuances de paysages, d’êtres humains et même de bateaux (bateau-bus, cabin-cruiser, youyou, zodiac ou péniche). On retrouve avec un plaisir incommensurable l’écriture de Maylis de Kerangal qui parvient à donner une intensité et une vitalité exceptionnelles à l’anodin, l’oublié, le laissé de côté.

Le retour d'une femme dans sa ville natale après de longues années d'absence suite à un coup de fil très surprenant. Une ode à la ville du Havre sur fond de blessures d'enfance. Un livre à l'écriture envoutante. Une très belle réussite.

Dans notre sélection de la rentrée littéraire.

Notre héroïne revient dans sa ville natale le temps d'un mystère, un homme mort retrouvé sur la plage, son numéro de téléphone dans la poche. Et là, tout le talent de Maylis de Kerangal se déploie pour créer une peinture absolument magistrale de la ville du Havre et de ses habitants. Une ville chargée de souvenirs collectifs, ou de beaucoup plus personnels, une ville de passage pour certains, mais définitivement marquante, une ville fière, discrète, secrète, fascinante. Et derrière le bruit du ressac sur la digue, on peut entendre son cœur qui bat.
Maylis de Kerangal a décidément un talent particulier pour parler du vivant.

Suite à la découverte d'un cadavre dans le port du Havre, c'est à une géographie des sentiments de jeunesse d'une femme et de la mémoire traumatique de la ville que nous convie M. de Kerangal. Cette enquête devenue intérieure est bouleversante grâce à la qualité d'écriture, délicate et réflexive. Une réussite !

Quel bonheur de retrouver l'écriture et l'univers de Maylis de Kerangal qui, dans cette enquête intime, nous conduit à nouveau au coeur de ce Havre qu'elle connait et décrit si bien.
Un petit bijou !

Quel roman! Quelle puissance narrative prodigieuse! C'est une immense vague qui emporte le lecteur, le fait osciller et tanguer au rythme des flux et reflux de l'eau. Ce pourrait être un roman noir, voire un roman policier. Le style incomparable de Maylis de Kerangal explose le genre et fait presque oublier le mort et l'enquête. On se rappellera "A ce stade de la nuit" où les pensées vont et viennent, les souvenirs et les images en appellent d'autres, refluent, rebroussent chemin et s'imposent de nouveau. La narratrice est submergée, comme envahie d'images mais jamais noyée. C'est le roman du Havre, d'une jeunesse explosive de désirs et de rêves et d'un amour puissant, un roman de déconstruction et de reconstruction, des souvenirs enfouis et enfuis qui soudain s'élèvent et refont surface.

Un retour forcé au Havre pour reconnaitre le corps d'un homme échoué sur la plage. Les souvenirs affluent alors...
Laissez vous porter par ce magnifique roman et cette écriture puissante.
Grand coup de cœur !

Son téléphone sonne, la narratrice vient de rentrer chez elle. Elle se fige. Fouille, finit par vider son sac, trouve le portable, le saisit. Elle voit l'indicatif 02 s'afficher, c'est un appel de l'Ouest, elle décroche. C'est la police. Elle s'assoit. Un enquêteur la convoque au commissariat du Havre le lendemain matin. Un homme non identifié a été retrouvé sur la voie publique. Il est mort. Il est mort, et il avait le numéro de téléphone de notre narratrice au fond de la poche, noté sur le dos d'un ticket d'entrée de cinéma.
Laissant Blaise, son compagnon imprimeur, et Maïa sa fille de bientôt vingt ans à Paris, elle prend donc le train pour Le Havre.
Le Havre, elle connaît, elle y a grandi. Elle pense a cet homme, ce cadavre, et en y pensant c'est toute la ville qui l'envahit. C'est une vague qui la frappe, l'emporte, ce sont les souvenirs qui remontent et les souvenirs prennent la forme de la ville.
Une ville grise, bétonnée, une ville rasée, mais qui a su se réinventer. De cette table rase, de cette ville marquée, Maylis de Kerangal fait surgir avec toujours autant de pudeur un mouvement dans lequel elle entraîne son lecteur. Elle excelle à nous raconter des histoires dans l'histoire tout en gardant cet inconnu, peut-être ressuscité du passé, comme fil conducteur.

Un corps non-identifié sur une plage du Havre, un ticket de ciné où apparait son numéro, un appel du commissariat...et la voilà embarquée dans une drôle d'histoire. Au Havre, où elle n'a pas mis les pieds depuis des années, au Havre où se trouvent encore les traces de son enfance et de son adolescence, au Havre au passé si présent.
Enquête, déambulation havraise, plongée dans des souvenirs , retour violent d'un passé parfois perdu, jamais vraiment oublié, l' écriture de Maylis de Kerangal nimbe ce récit d'une atmosphère envoutante au rythme des vagues et du ressac. Un roman dont on a du mal à se défaire, un roman qui donne envie d'aller au Havre ou dans la ville de son enfance pour voir ce que l'on y a laissé.

Un livre singulier, une plume contemporaine et virtuose... Jour de ressac est le portrait d'une femme (la narratrice) et de la ville de son enfance.
Une ville et sa jetée battue par les vents, le port, les bistrots et les gens de passage. Une ville déconcertante et mystérieuse : Le Havre.

Maylis de Kerangal c'est une écriture juste, précise, singulière qui permet de saisir au plus près les émotions, les ressentis, tout ce qui nous échappe.
Avec "Jour de ressac", elle propose un roman intime. Une femme installée, mariée, la quarantaine, se trouve, d'un coup, plongée dans son passé. Sa jeunesse, son premier amour, dans la ville du Havre. Est-ce que tout va basculer ? Son mari la regarde faire, tendre et un peu inquiet... L'auteure sait instiller le doute, ménager un suspens. C'est un roman sensible, superbement écrit.

Vanessa

Tout commence par un appel téléphonique étrange. La narratrice vit à Paris avec son mari et leur fille de 20 ans. Un jour de novembre, elle reçoit un appel du commissariat du Havre pour une « affaire la concernant ». Le corps d’un homme a été retrouvé sur la digue Nord, dans sa poche un numéro de téléphone : le sien. Dès le lendemain matin elle arrive au Havre, ville de son enfance, et son passé lui saute à la gorge. Elle pensait faire juste un aller retour rapide, mais peut-on faire vite quand votre histoire vous rattrape?
Ce nouveau roman de Maylis de Kerangal est avant tout un superbe portrait de la ville du Havre, de son histoire et un bel hommage à ses habitants marins, bistrotiers, flics qui ont toujours su se relever et reconstruire leur ville. De la destruction quasi totale pendant le seconde guerre à aujourd’hui, en passant par l’architecture d’Auguste Perret et le développement du port, Le Havre est le personnage principal de ce beau texte précis et détaillé comme tous les écrits de son autrice.
Valérie

Un mort découvert sur les galets du Havre, sur lui le 06 d'une femme qui soudain se trouve rattrapée par un passé vécu au cœur de cette "ville devenue personnage de roman". Au Havre s'ouvre alors une enquête qui vous tiendra en haleine à travers un style ancré dans le réel, attentif aux choses, à la mécanique des corps, des esprits et des époques.
Vive oralité et descriptions minutieuses, vous serez promenés dans les méandres d'une "ville mémoire", dans une histoire qui ne lâche rien jusqu'à cette dernière page où ... Silence !
Lisez et vous saurez... ou pas ...

L'enquête n'est qu'un prétexte. Toute situation ce jour-là est l'opportunité d'un souvenir d'enfance, de retrouvailles avec tel ou tel lieu, d'une réflexion face aux dérives de la société : trafic de drogues, plage polluée, guerre et exil.

Passé et présent se mélangent, le récit est à l'image du ressac : lent et décousu.
Une lecture intéressante, laissez vous imprégner par le style de l'autrice.

L'héroïne de ce roman est convoquée par la police "pour une affaire vous concernant". Un corps est retrouvé sur une plage du Havre, un inconnu qui a dans une poche un ticket de cinéma avec le numéro de téléphone de la narratrice, une doubleuse de cinéma. Elle doit connaître ou être connue du mort. Mais qui de ses proches aurait pu mourir sans qu'elle soit prévenue ? Zambra, le policier qui la reçoit lui apprend qu'il s'agit sans doute d'un homicide. Mais vraiment, le corps ne lui dit rien. Pourtant, lui est persuadé qu'elle le connaît.
Alors la narratrice va parcourir la ville du Havre, revoir le bar de sa jeunesse, le cinéma d'où provient le ticket avec ses "dix chiffres à l’encre bleue", traverser des lieux qui lui rappellent sa vie dans cette ville, des gens connus, le bombardement du début septembre 1944, l'interview, pour un travail scolaire, de Jacqueline qui avait vingt ans lors des bombardements. Au bar, elle est reconnue par Virginia, la sœur d'une camarade de classe qui lui fait croiser la réalité de deux Ukrainiennes qui attendent leur visa pour l'Angleterre. Elle lui pose la question "ce mec qu’on a retrouvé, tu le connais ?".
Peu à peu, à force de déambuler dans la ville, des souvenirs lui reviennent qu'elle croyait avoir oublié. La narratrice cherche comment elle aurait connu le cadavre en même temps qu'elle nous fait connaître Le Havre, son histoire, sa géographie qui sont aussi celles de sa vie, de ses sentiments, de ses émotions, de la disparition de son premier amour.
Maylis de Kerangal écrit ce texte à la première personne du singulier. Elle nous donne plusieurs indices qui nous font penser que l'enquête que mène la narratrice est une recherche de ce qui a disparu pour éviter qu'il se perde. Ce récit sensible, écrit avec soin et délicatesse apparaît comme un hommage à la ville de l'autrice, qui est le décor de ses romans, une ville de vent, de ressac, de porte-containers, de confluence.

Le « je » de la narratrice envahit toutes les pages du roman de Maylis de Kerangal, Jour de ressac. Omniprésence d’une voix qui dissèque et analyse toutes les composantes de l’épreuve vécue. Il y a eu un avant et il y aura un après. Avec son style très travaillé, Maylis de Kerangal décrit le malaise en le malaxant dans tous les sens.
Chronique complète et illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/08/24/maylis-de-kerangal-jour-de-ressac/

La découverte d'un corps sur les plages du Havre oblige la narratrice à retourner dans cette ville qui l'a vue grandir. Maylis de Kerangal signe un hommage vibrant à sa ville natale.

Une femme est appelée par la police du Havre pour venir reconnaître un corps d'homme retrouvé sur la plage.
Or, elle n'a pas remis les pieds dans sa ville natale depuis des années et ne comprend pas, habitant Paris, pourquoi elle serait concernée ? Nous allons être petit à petit emportés dans les souvenirs de sa vie passée là bas et ce sera une belle évocation de cette ville rasée et reconstruite après guerre.
Beau roman, à l'écriture ciselée.