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Houris

Kamel Daoud

Gallimard

  • Conseillé par (Librairie Grangier)
    2 octobre 2024

    Aube est morte le 31 décembre 1999. À l'âge de 5 ans, elle est victime d'une tentative d'égorgement, elle en gardera une cicatrice monstrueuse. Obligée de porter une canule elle devient muette, mais Aube possède également une voix intérieure soyeuse et riche avec laquelle, dans un long monologue, elle décide d'expliquer à sa petite "Houri", l'enfant qu'elle porte, pourquoi elle ne souhaite pas qu'elle naisse.

    "Je suis un livre dont la fin est la tienne"

    Aube décide alors de retourner là où tout a commencé et c'est sa sœur disparue qui tranchera. Sur sa route, elle rencontrera d'autres personnes, d'autres voix traumatisées, qui, comme elle, ne peuvent ni oublier ni se taire.

    Avec "Houris", Kamel Daoud nous offre un texte essentiel sur les décennies noires, période sombre de l'Algérie que l'on a voulu effacer de l'histoire. Mais comment oublier lorsque tant de personnes ont souffert et en ont gardé de profonds traumatismes?

    Une histoire bouleversante dans une langue éblouissante.
    - Faustine.


  • Conseillé par (le Carnet à spirales)
    24 septembre 2024

    Aube fait entendre sa voix. Pourtant elle est muette, victime d’une tentative d’égorgement vingt ans auparavant pendant la terrible décennie noire algérienne, au cours de laquelle sa famille fut décimée. Mais ce « sourire », cette cicatrice qu’elle arbore d’une oreille à l’autre, elle veut le garder bien visible car il constitue la preuve que cette guerre immonde a bien existé, même si on veut aujourd’hui l’occulter. Aube ose parler, raconter son histoire douloureuse au monde et à l’enfant qu’elle porte et qu’elle hésite encore à garder, consciente de la faire naître (elle est persuadée que c’est une fille) dans un monde qui n’a rien de bon à lui offrir. Dans ce roman éprouvant, magnifiquement écrit, où la poésie est un rempart contre la barbarie, Kamel Daoud brise la loi du silence. Il redonne la voix à toutes les femmes muselées et sort de l’oubli les populations victimes d’un atroce conflit, prises en étau entre militaires et terroristes.


  • Conseillé par (Librairie Clareton des Sources)
    21 septembre 2024

    Le portait d'une jeune femme rescapée de la guerre civile des années 1990 en Algérie.
    Une tragédie qu'elle porte en elle et qui est gravée à jamais sur son corps. Devenue muette elle raconte son histoire à l'enfant qu'elle porte.

    Un roman dense et poignant qui rend hommage à toutes ces femmes qui s battent pour la liberté et pour la vie .
    .
    Conseillé par Chloë


  • Conseillé par (Librairie Coiffard)
    20 septembre 2024

    Conseillé par Morgan

    Nous sommes en 2018 à Oran, c’est l’Aïd. Aube a 26 ans, elle tient un salon de coiffure, le salon Shéhérazade. Elle est muette. Ses cordes vocales ont été sectionnées ; un terroriste l’a égorgée lors des massacres de Had Chekala, pendant la guerre civile. Elle est enceinte et veut avorter dans un pays où c’est encore et toujours illégal, où les dogmes religieux contraignent implacablement le corps et la vie des femmes. En attendant, Aube s’adresse à ce bébé - et à travers lui à nous - avec sa langue intérieure, particulièrement sinueuse et poétique. Alors qu’elle se dirige vers Had Chekala elle remonte le fil de sa mémoire jusqu’à cette terrible nuit dont elle porte toujours les stigmates et, au gré de ses rencontres, est happée dans cette « décennie noire ».

    Lorsqu’on évoque l’histoire de l’Algérie, on pense surtout à la guerre d’indépendance. Personne ne parle de la guerre civile, sûrement parce qu’il est interdit de l’évoquer. D’ailleurs, c’est comme si la guerre d’indépendance avait occulté la guerre civile. Pourtant, elle a bien eu lieu. Il y a eu 200 000 morts. Avec « Houris », Kamel Daoud met en lumière cette décennie particulièrement sombre et brise la loi du silence, notamment en s’inspirant de ce qu’il a pu observer quand il était journaliste. C’est un roman historique dense et passionnant, allégorique tout en étant très proche de la réalité, traversé par de nombreuses réflexions sur la condition des femmes en Algérie.


  • Conseillé par (Librairie Charlemagne Toulon)
    18 septembre 2024

    Quelle force, quelle puissance, quelle beauté portée par ce texte!!
    Ces derniers jours, il m'imposait une écoute, une attention, un rythme, un souffle, une respiration , je ne pouvais faire autrement que de l'apprivoiser. Le laisser pour la nuit et attendre avec hâte de le retrouver le lendemain soir.

    Vous souvenez-vous de ce que vous faisiez la veille de l'an 2000? En train comme moi peut-être de préparer une fête ou de vous moquer du fameux "bogue de l'an 2000" qui annonçait la fin d'un monde ...

    Au même moment, 1000 êtres furent assassinés en Algérie par les fous de Dieu...Ce fut quasiment l’acmé de la décennie noire et ses centaines de milliers de victimes. Dans son roman, Kamel Daoud donne voix à une rescapée du massacre, une petite fille de 5 ans laissée pour morte égorgée, sauvée, muette, et dont la langue intérieure se déploie inexorablement au fil du roman, racontant les silences qui effacent, annihilent, l'Histoire et les âmes. Racontant la violence de l'oblitération de la mémoire pour raison d'État et de réconciliation nationale, racontant la violence du silence imposé aux femmes, évoquant l'amour de l'auteur pour son pays aussi... Racontant la honte, la survie, l'injustice, la lutte contre l'oubli, la beauté et la monstruosité, la résistance et l'espoir.

    Langue intérieure et langue du monde se cherchent, se répondent, se heurtent ,se déchirent...le temps d'un long monologue que la survivante, rebaptisée Aube, entame avec l'enfant en elle qu'elle ne veut pas voir vivre car vivre serait mourir.
    Un superbe portait de femme(s).
    Une parole essentielle.
    Un très très très beau livre, vraiment.

    Vanessa, Charlemagne Toulon


  • Conseillé par (Fontaine Passy)
    15 septembre 2024

    Kamel Daoud nous offre le portrait d'une jeune femme courageuse, libre et audacieuse qui ose, dans une Algérie muselée, remonter le cours de l'Histoire pour mieux répondre à son destin. Un très grand roman.


  • Conseillé par (Fontaine Luberon)
    14 septembre 2024

    Dans les abysses de la fureur et du silence !

    Ce roman est une véritable claque tant sur le fond que sur la forme ! Le style est à l'os de ce qu'ont vécu une jeune femme et un homme au temps de la guerre civile en Algérie dans les années 90. Deux témoignages poignants de deux êtres marqués dans leur chair et qui veulent ouvrir les oreilles de leurs compatriotes. A travers leurs drames, c'est celui d'une Algérie, amnésique et coupable de ce silence.


  • Conseillé par (Librairie Page 36)
    24 août 2024

    Houris

    Les commémorations, les lieux de souvenir, ne concernent que la grande guerre de libération menée contre la France, les héros sont là. Aube, mutilée, miraculeusement rescapée d’un massacre, ne peut partager sa douleur car la période de la guerre civile algérienne est oubliée des autorités. Les témoins sont devenus gênants, on les fuit s’ils évoquent leur histoire tragique. Alors Aube monologue à destination de l’enfant qu’elle porte.
    Elle décide de rejoindre son village natal pour conforter des souvenirs dont elle craint l’altération. Elle croisera sur son chemin d’autres victimes qui furent confrontées comme elle à une violence infinie. Une quête obstinée de la vérité, une lutte contre l'oubli, un défi à l’ordre établi.


  • Conseillé par (Librairie Comme Un Roman)
    22 août 2024

    Une confession intérieure sur "la décennie noire" en Algérie, cette guerre civile qu'il est interdit de mentionner

    Aube en est une survivante. De nos jours, enceinte, elle raconte à son enfant à naître son histoire et celle de son pays alors qu'elle a perdu ses cordes vocales.

    Un roman sur la mémoire et la condition des femmes qui fait poindre une colère sourde et battante au fond du ventre.


  • Conseillé par (Librairie Nouvelle)
    16 août 2024

    Magistral

    Kamel Daoud nous offre un grand roman où devoir de mémoire et loi du silence empêchent la réparation de traumatismes. Des personnages inoubliables et une langue saisissante ! Claire


  • Conseillé par (Librairie La Promesse de l'aube)
    16 août 2024

    Coup de cœur de Laëtitia

    Avec ce roman, Kamel Daoud dénonce ce que tout le monde veut oublier, ce qui a été effacé par une loi en Algérie : la guerre civile des années 1990. Il dénonce aussi le fanatisme religieux et ses dérives, dans l'Algérie actuelle. Son héroïne, Aube, est marquée physiquement par cette tragédie. Enceinte, elle parle à sa future fille et raconte. Avec une plume incroyablement touchante et puissante, on suit le cheminement de cette femme, qui croise d'autres victimes au long de son chemin. Une vraie pépite littéraire !

    La Promesse de l'Aube


  • Conseillé par (Librairie La Galerne)
    16 août 2024

    Houris est le portrait magnifique et poignant d'une jeune femme sans voix. À 6 ans des terroristes venus des montagnes tentèrent de l'égorger. Aube (c'est son prénom) est une femme en colère qui porte un enfant qu'elle aime déjà et dont elle ne veut pas. Elle lui parle, raconte la décennie sanglante en Algérie ; elle n'en peut plus du silence, de la peur et de l'invisibilité des victimes de la guerre civile.
    Un coup de poing politique, littéraire, oriental et lyrique.


  • Conseillé par (Librairie Ravy)
    10 août 2024

    Aube est une jeune femme de 27 ans marquée par une cicatrice qui est comme un sourire. Sourire qu’elle porte depuis ses 6 ans et la funeste nuit du 31 décembre 1999, nuit qui a vu le massacre de toute sa famille. Elle a survécu à un égorgement et cette cicatrice fait d’elle une preuve vivante de ce que l’Algérie a vécu pendant les années 1990, la décennie noire qu’ « il est interdit d’enseigner, d’évoquer, de dessiner, de filmer et de parler ». Aube s’adresse à l’enfant qu’elle porte, elle lui raconte son calvaire et décide d’aller dans son village natal sur la tombe de sa soeur. Elle quitte Oran au petit matin, son voyage ne sera pas de tout repos et émaillé de rencontres d’hommes et de femmes qui, comme elle, n’en peuvent plus de se taire.
    Kamel Daoud prend beaucoup de risques en relatant les années 1990 dans son roman. D’après la Charte pour la paix et le réconciliation nationale de février 2006, toute personne qui parle ou écrit sur la tragédie nationale peut se retrouver en prison. Par ce magnifique texte, envoûtant, oppressant et d’une incroyable vitalité il sort de l’oubli toutes les victimes de cette guerre civile. Une lecture indispensable!
    Valérie


  • Conseillé par
    2 septembre 2024

    Avec le pouvoir de ses mots et la force littéraire de son « Houris », Kamel Daoud s’engage pour une femme libre. Houris prône la reconnaissance des responsabilités des terroristes pendant la guerre civile et invoque la puissance de la littérature pour reconnaître la souffrance de leurs victimes, si la société ne le fait pas.
    Incontournable !
    Chronique entière et illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2024/09/01/kamel-daoud-houris-rl2024/


  • Conseillé par
    2 septembre 2024

    Taïmoucha

    De 1990 à 2018.
    Ce récit s’ouvre sur un poignant monologue intérieur d’Aube, une jeune femme marquée à jamais par la guerre civile en Algérie. A l’âge de 5 ans, elle a été mutilée et rendue muette lors d’un conflit sanglant opposant extrémistes et militaires, qui dura une décennie. Elle s’adresse à son enfant, lui confiant le fardeau d’une écrasante culpabilité liée à la mort de sa sœur parmi le millier de cadavres laissés par cette guerre. Aube revit sans cesse cette scène tragique.
    D’une intensité bouleversante, ces trois récits de victimes sur trois décennies, sont les témoignages déchirants des victimes, seuls vestiges de la violence qui a décimé des familles entières. C’est l’histoire de vies brisées luttant inlassablement pour continuer à vivre malgré des traumatismes indélébiles. C’est aussi le récit d’une condition féminine qui cherche désespérément à prendre la parole dans un monde qui les méprise.
    Une ode poignante à ceux qui ont tout perdu, frôlé la mort avant de sombrer dans l’oubli, recouverts d’un voile de silence. Un hommage magnifique à l’amour inébranlable d’une fratrie.
    L’écriture, poétique, précise et remarquable se mérite….
    « Les égorgeurs sont repartis avant l’aube alors que l’on grelottait, mortes ou vives, ma sœur et moi, chacune les paupières fermées sur sa vie »

    « Je me suis trompée des milliers de fois en revivant cette scène et en l’altérant sans m’en rendre compte. Car j’avais tué le temps en moi, son écoulement »

    « Ma fille, je ne pleure pas…. J’ai fermé les yeux et depuis je suis aveugle à l’éclat du monde. »

    « … Je suis son fleuve de vin, de lait et de miel ; son cheval de fatigue … sa peau transparente, sa chevelure rousse qui plonge dans le domaine des dieux. Rien n’atteint aussi profondément mon corps vivant. »