Amiante

Nous sommes à Thetford Mines au Québec, petite ville au pied des crassiers d'amiante où cet or du XXe siècle n'a pas encore montré son visage cancérigène.
Steve, jeune garçon de neuf ans nous raconte la beauté sauvage des terrils qui se conjugue avec celle fragile de la nature et les émotions intenses de l'enfance. Sébastien Dulude signe avec "Amiante" un premier roman sensible et poétique qui dépeint avec justesse les paysages désolés et les odeurs âcres de la mine, mais aussi l’insouciance, l’amitié et bien sûr la violence de l’industrialisation et de l’exploitation.

Voici l'enfance d'un garçon qui grandit à Thetford Mines, la "cité de l'or blanc" (l'amiante), un père mineur rustre qui distribue nombre de baffes au passage, une mère effacée, un grand frère qui mène sa vie. Et voilà, l'amitié va tout bouleverser. Le petit Poulin est celui qui manquait dans la vie de Steve et puis un jour..
De 1986 au début des années 90, c'est l'histoire d'un garçon de 9 ans jusqu'à l'adolescence tout simplement et c'est très bien ! Un premier roman où le lecteur est en immersion dans une époque, un lieu, une langue. - Delphine

1986. Une ville industrielle du Québec. Steve, 9 ans, découvre l'amitié vertigineuse auprès du petit Paulin. Cet été sera aussi celui d'un drame qui tranche le récit et nous projette 5 ans plus tard, dans les pensées inflammables de Steve... Ecriture sensitive, au milieu des terrils et des forêts, dans un monde ouvrier en reculs.

Steve Dubois vit à Thetford Mines au Québec où prospère l’exploitation de l’amiante dans les années 80. En 1986, il a 10 ans et partage son terrain de jeu avec un voisin nouveau venu, Charlélie Poulain jusqu’à l’accident tragique de ce dernier. En 1991, Steve a 15 ans lorsque son père, violent envers lui, meurt accidentellement. L’amiante c’est le souvenir d’une amitié naissante mais vite brisée par le funeste destin de Charlélie, dans un environnement suintant. Le brasier couve tout au long du récit et le narrateur nous entraîne dans l’univers mental et psychologique de Steve marqué par ces deux points de bascule dans sa construction. Ce livre est comme une torche d’émotion qui atteint son bouquet final au bout de 200 pages d’errance, dans les méandres des souvenirs d’enfance et d’adolescence de Steve.

1986, Thetford Mines, ville majeure de l'extraction d'amiante québécoise. À proximité de la gigantesque mine à ciel ouvert autour de laquelle gravite la quasi totalité des emplois, Sébastien Dulude raconte, dans une langue sublime, irradiée de poésie, l'amitié entre le jeune narrateur, Steve Dubois et son ami Charlélie, dit le petit Poulin. 10 ans tous les deux, des rêves pleins la tête pour échapper à l'ennui de la ville grise, granitique, qui cristallise la violence sourde de l'industrie, l'absence d'amour du père, répétant sur son garçon la violence que lui inflige la mine. Échapper à tout cela, c'est profiter de l'été, construire des cabanes, s'échanger les Tintin, les trouvailles merveilleuses, collectionner les souvenirs, dévaler les pentes en BMX.
Alors que les nouvelles du monde sont tristes et effrayantes ( 1986, c'est Tchernobyl, l'explosion de Challenger en direct à la TV...), Steve et Charlélie cultivent l'innocence, et leur bulle fusionnelle. Jusqu'au jour où...
Amiante est un joyau de premier roman, un éblouissant récit sur la pureté de l'enfance et de l'amitié, que je vous invite ardemment à découvrir tant il est pour moi un merveilleux coup de cœur.

Avec "Amiante", Sébastien Dulude nous livre un premier roman aux accents traumatiques qui nous plonge dans le Québec rural et pauvre des années 80/90. Nous marchons sur les pas du jeune Steve, dont le père est mineur sur le site d'amiante tout proche : la poésie de l'enfance et de l'adolescence puis la violence sociale qui débouche sans surprise sur la violence domestique. Comment sortir de la spirale de l'isolement et de la domination masculino-capitaliste qui déchire la petite ville de Thetford mines ? On est happé par ce destin tragique et son caractère si commun...

Une fiction humaine plongée dans le tragique. Des terrils aux croûtes de boue, Steve s'imprègne des terrains de cross, embrasse la langueur du temps et le chahute.

Il tente d'habiter les espaces mais ceux qui pourraient lui appartenir lui sont volés par la violence. Son échappatoire réside dans les bois et le désir.

L'ardeur humide de la langue de Sébastien Dulude tant poreuse que vibrante sonde le sensible.

France

A quoi tiennent l'enfance et ses rêves ? Sébastien Dulude nous ramène avec délicatesse dans ce temps perdu, teinté d'une ambiance à la fois rêveuse et tragique. Le temps s'écoule au milieu des terrils québécois, rythmé par les accidents, dans une vie empreinte de misère sociale. Un très beau premier roman à découvrir !

Librairie La Promesse de l'Aube

Tout à la fois roman d'apprentissage et chronique sociale, ce premier roman est subtil et sublime.
Gros coup de cœur de cette rentrée littéraire 2024.

Gros coup de cœur pour ce roman de l’enfance. 1986, Steve et Charlélie, 10 et 11 ans, sont inséparables. Pendant les vacances d’été ils construisent une cabane et y passent leur temps à lire Tintin en mangeant des gommes à la cerise. Un drame va les séparer. 5 ans plus tard, on retrouve Steve dans cette même petite ville qui vit grâce à une mine d’amiante. Steve est un adolescent plutôt solitaire, terrifié par son père. Quel bonheur de lecture, on s’attache à tous les personnages l’écriture ponctuée d’expressions québécoises est savoureuse, poétique, tendre et en même temps pleine d’énergie.
Valérie

De l'enfance à l'adolescence, ce récit retrace avec force les drames et les joies du jeune Steve.
Quand la violence, l'amour, la peur et l'espoir s'entrecroisent.
Une magnifique et émouvante introspection.
Fort, percutant !

Dans Amiante, Sébastien Dulude explore le thème des traumatismes de l'enfance, à travers une prose inventive truffée d’expressions québécoises.

L'histoire s'articule autour de Steve, que l’on suit d’abord à 9 ans, puis à 14 ans. Sébastien Dulude réussit à la fois à décrire une magnifique amitié et à créer un climat d'angoisse ambiant, où la menace invisible de l’amiante devient le reflet des blessures émotionnelles de Steve.

Un premier roman très réussi !

Dans une ville où la vie tient à peu de choses, une enfance se passe. Entre incertitudes et indécisions, le narrateur apprendra que rien ne doit être tenu pour acquit, même - ou surtout? - quand tout semble se couvrir d'un voile d'éternité. Le temps s'écoule, et avec lui, arrive le besoin impératif d'exister - mais à quel prix, quand tout ce à quoi on s'accroche nous enchaîne? Voilà un roman d'une douceur qui ébranle.