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Mythologie du .12 - Prix Stanislas du premier roman 2024

Célestin de Meeûs

Editions du Sous-Sol

  • Conseillé par (Librairie Le Préau et la Cour des Grands)
    25 septembre 2024

    JULIE

    Après plusieurs recueils de poésie, nous retrouvons Célestin de Meeûs sur la table des premiers romans. Tout commence et tout se finit lors d'un solstice d'été. Le solstice d'été ? Evénement astronomique du jour le plus long de l'année. Suffisamment long pour en faire un roman. D'un côté deux ados dans une vieille Clio, garée sur un parking entre un Carrefour et un McDo et de l'autre un médecin quittant l'hôpital à bord de sa Volvo. Ce jour le plus long s'étire et les pensées des personnages aussi dans un texte très composé. Deux parties. D'abord des phrases longues pour mieux nous faire comprendre que les cheminements n'ont pas le même rythme, certains ruminent, d'autres s'évadent. Puis tout se mélange. Les chemins vont se croiser, de cela on est rapidement sûr.
    Mais pour le reste rien n'est certain si ce n'est qu'il s'agit d'un remarquable premier roman.


  • Conseillé par (Librairie Clareton des Sources)
    21 septembre 2024

    "Alors soudain tout lui parut d'une lâcheté colossale, d'une hypocrisie crasse, il lui semblait que le monde, dans son apparente complexité infinie, était en vérité d'une simplicité sans nom, oui, le monde est fini, se dit Théo, qui sentit, ou crut soudain comprendre, que par cette simple pensée tout son système de valeurs, érigé, inculqué, petit à petit, depuis l'enfance, à travers des parents, ses cours à l'école, et la télé et Internet, tout ce système de valeurs, donc, venait de s'effondrer : l'empathie n'existait pas, la préoccupation de son prochain non plus, et encore moins le prétendu intérêt pour l'autre, pour le voisin, pour l'étranger, non, en vérité, tout le monde 's'en bat royalement les couilles' de tout le monde, pensa Théo, les guerres n'avaient jamais pris fin, la faim et les épidémies et la cupidité et les sécheresses et la banquise qui fond et toutes les exactions, plus encore que des choses 'impossibles à endiguer', étaient des choses, selon Théo, sinon organisées, du moins voulues, ou tolérées, voire peut-être encouragées, à condition que les exactions la guerre la faim ou la sécheresse ou la fonte de la banquise ou un épidémie rapportent à son instigateur."
    .
    Une nuit, la plus longue de l'année et deux univers qui collapsent.
    Théo et son ami Max, désoeuvrés, noient leur ennui dans quelques bières dans une Clio d'un autre âge.
    Le docteur Rombouts rentre chez lui après une longue journée à l'hôpital.
    Comment deux mondes aussi opposés peuvent-ils se rencontrer ?
    Il suffit de peu et tout peut basculer. Quand la colère et l'ennui deviennent éléments dramatiques.
    Un premier roman qui part son style et son propos vous laisseront l'impression d'avoir été passé dans une essoreuse, une tension qui monte tout au long du texte, jusqu'au point de bascule.....
    Une vraie belle découverte !!
    .
    Conseillé par Marie


  • Conseillé par (Librairie Mots et Images)
    12 septembre 2024

    Ce premier roman nous entraine dans les pensées intimes de ses personnages. Des humains perdus, qui cherchent un sens à leur vie chaotique.
    Un drame à fleur de peau, haletant et fascinant.


  • Conseillé par (Librairie de l'Angle rouge)
    7 septembre 2024

    On commence par une claque, celle qui vous laisse la joue bien rouge, à vif.
    Ça se passe quelque part, dans un endroit un peu banal, plat, disons à tout hasard, tout égard: en Belgique. Le jour du solstice d'été, aussi connu comme le jour le plus long. Deux jeunes mecs, 18 ans tout juste, qui zonent sur un parking d'un hyper. Ils rigolent, ils fument des joints, ils boivent des bières, ils s'ennuient. Même jour, même heure, un médecin, on devine la cinquantaine blasée, le divorce récent, la vie de famille éclatée, la réussite inutile, la solitude mâtée à coup de Single Malt.
    Célestin de Meeûs enchaîne les courts paragraphes avec virtuosité, rythme, et une maîtrise certaine de l'étirement des phrases comme du temps. Au fur et à mesure que la journée se déroule, comme un interminable plan séquence, alternent les errances de Théo et Max, et les ruminations du docteur Rombouts. Et au fil de ces alternances, alors que le solstice s'étire, de plus en plus en longueur, se profile de façon inéluctable le moment de l'impact entre les deux trajectoires.
    Mythologie du .12 ou l'anatomie d'un vertige.


  • Conseillé par (La Pensée sauvage)
    2 septembre 2024

    nuit d'été sous tension

    Théo et Max s'ennuient. Ces deux jeunes tout juste sortis du secondaire boivent et enchainent les joints pour noyer le vertige que leur donne l'avenir. Non loin d'ici, Le docteur Rombouts rentre d'une longue journée passée à l'hôpital. Il a hâte de retrouver sa belle maison et d'y boire quelques verres mais le marasme de sa récente rupture ne tarde pas à le rattraper. Jeunes décadents d'un côté vieux rétrograde de l'autre et finalement tous paumés, les pensées défilent en parallèle à mesure que la soirée avance.
    Dans une ambiance trouble et épaisse, nous pressentons le rendez-vous.


  • Conseillé par (Librairie Page et Plume)
    30 août 2024

    Vers le point de rupture

    Trois personnages dans un décor de parking de supermarché dont les étendues nous somment d'envisager d'autres possibilités. Possibilités vite contraintes et avortées par la matérialité, ici l'habitacle exiguë de la voiture, mobile pourtant elle nous semble immuable.
    Bercés par la fumée ambiante, Max et Théo, ces jeunes ados zonards utilisent la fumette comme prothèse.
    Rombouts, médecin esseulé, jongle de son côté avec ses obligations et cherche la sienne, comme une échappatoire.
    Celestin de Meeus joue avec les espaces et la matière et compose cette tragédie toujours sur le fil, au bord du précipice. Il pousse, jette ses personnages dans l'expérience et nous conduit peu à peu au point de rupture.
    Tous les trois se maintiennent dans une cohérence brinquebalante portée par un désir latent de présence à l'autre et au monde.

    France