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Une autobiographie

Neil Young

Robert Laffont

  • Conseillé par
    15 octobre 2012

    Long may WE run.....

    Long may WE run.....
    Ma première rencontre avec la musique de Neil Young date de 1972 où j'avais écouté chez un de mes amis "Harvest". Si ma mémoire est bonne, nous devions partir passer quelques jours en Belgique sûrement pour les fêtes de Pâques. Alain, l'ami en question, avait découvert cet album dans l'émission Campus de Michel Lancelot.
    Quarante ans déjà ! Durant ce laps de temps, j'ai toujours suivi la carrière de ce chanteur, ses bons et ses très mauvais moments. Qui bien évidemment se répercutent sur sa production discographique.


    Neil Young, un peu en panne d'inspiration due peut-être à l'arrêt de l'herbe et de l'alcool, et en plus victime d'une fracture d'un orteil, décide d'écrire ses mémoires, mais aussi de parler de ses projets. Cela donne ce livre d'aspect rétro avec un portrait en noir et blanc que je trouve très réussi. Cet ouvrage commence étrangement par le déballage d'une locomotive électrique de collection, cadeau habituel de Pegi pour les fêtes ! J'avais entendu parler de Neil Young grand amateur de voitures anciennes, propriétaire de bisons, mais pas comme collectionneur de trains électriques. Première découverte, très anecdotique malgré tout.
    Neil Young, sa vie, son oeuvre par lui-même. D'Omemee (There is a town in north Ontario, with dream comfort memory to spare,) à Hawaï en passant par la Californie. Sa famille, son épouse et ses trois enfants, avec de gros soucis pour ses deux garçons, de ses problèmes de santé, de la poliomyélite à une rupture d'anévrisme. Du rêve hippie au matérialisme de maintenant, un changement de monde et d'époque, des bonheurs et les drames et accompagnés d'une discographie impressionnante. De l'alcool et la drogue, à l'abandon de ses substances, mais la question est clairement posée, quel en sera l'effet sur la production artistique ?
    De son premier album solo "Neil Young" à "Americana", le seul uniquement composé de reprises, en attente du prochain "Psychedelic Pill" où il retrouve Crazy Horse! Des "Squires" de ses débuts à une collaboration avec Daniel Lanois, de Buffalo Sprinfield au Stay Gators, de C.S.N. & Y à Crazy Horse à la musique du film "Dead Man"ou alors "The Noise". Relativement unique par sa diversité, Neil Young a musicalement pratiquement tout essayé, avec des fortunes diverses, mais allant toujours au bout de ses idées du moment.
    Que reste-t-il de cette longue période de ma vie avec celui qui restera un compagnon de route? Pas un artiste, encore moins une star, un artisan profondément humain avec des périodes musicales de moindre importance, mais marginales dans sa production. Chez moi ce sont plus de 100 CD, une dizaine de DVD, quelques livres et des heures et des heures d'écoute. Ce sont aussi deux concerts à Paris, l'un avec Crazy Horse à Bercy et l'autre au Rex.
    Ma plus grande frustration, avoir attendu presque 30 ans pour pouvoir réécouter "On the Beach", ce chef d’œuvre! En dehors des disques super connus, j'aime beaucoup "This's note for you" pour la dénonciation de la place prise par la publicité et son clip absolument délirant. Hors des sentiers battus, j'adore écouter "Eldorado" en version solo et acoustique qui figure sur un disque pirate.
    Durant une partie de ma vie, j'ai travaillé chez un bottier mondialement connu à Paris ou à Londres. J'ai donc vu ou même côtoyé certaines personnes dont il est question dans ce livre : Stephen Stills (et je pense maintenant avec le recul et, cela depuis plusieurs années, que Neil Young était avec lui!) ; cela se passait au début des années 70 ou 71. Jacky Nitzche qui a travaillé sur l'album "Neil Young" ; les frères Ertegün : Ahmet, grand et d'allure plutôt austère (il fut le compositeur de la chanson reprise par Johnny Hallyday " Pas cette chanson"), Neshui, petit et jovial, que Neil ne mentionne pas, qui étaient directeurs de la compagnie de disques "Atlantic Records", grands découvreurs de talents musicaux !
    Dans ce livre, Neil Young mêle ses préoccupations actuelles, une certaine conception du son et de la musique ainsi que la mise au point d'un modèle de voiture beaucoup plus écologique qui se fait actuellement. Mais il revient aussi très longuement sur sa vie, son œuvre musicale, bref les souvenirs d'un homme intègre.
    Neil Young n'est pas à proprement parler un écrivain. Je pense que, comme il le reconnaît lui-même pour d'autres sujets, il est trop impatient pour lire et relire certains passages de cette oeuvre, qui, du coup gagne beaucoup en spontanéité. Cette réflexion résume cet état de fait :
    -La forme pour la forme ne m'intéresse pas. Donc, si vous avez des difficultés à lire ce livre, donnez le à quelqu'un d'autre.
    Certains de ses disques semblent eux aussi fait dans l'urgence.
    Pour clore ce récit, Neil Young rend hommage à ses compagnons musiciens disparus durant toutes ces années : David Briggs, Danny Whitten, Tim Drummonds, Jack Nitzche......merci à eux.
    Une chose mérite d'être soulignée, c'est la rapidité de la traduction.