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Le détroit du Loup

Olivier Truc

Anne-Marie Métailié

  • Conseillé par (Librairie Dialogues)
    7 novembre 2014

    Les lecteurs intuitifs qui s'étaient plongés corps et âme dans "le dernier lapon" voici deux ans peuvent se réjouir : Les policiers des rennes Klemet et Nina sont de retour, enquêtant cette fois-ci du côté d'Hammerfest,petite ville de Laponie, au bord de la mer de Barents, le futur Dubai de l'Arctique.
    Depuis quelques décennies, les intérêts économiques et financiers de l'industrie pétrolière s'opposent aux éleveurs de rennes et à leurs traditions ancestrales.
    Pour ajouter aux tensions ambiantes, une série de drames provient, initiée par la noyade d'un jeune éleveur lors d'une transhumance, rapidement suivie par la mort du maire d'Hammerfest lui-même. Et ce n'est qu'un début, dans cette petite ville où les conflits sont latents et les rancunes tenaces.
    Olivier TRUC, journaliste mais aussi talentueux conteur d'histoires, tout à la fois nous dépayse, nous instruit et nous livre une intrigue passionnante.


  • Conseillé par (Le Bateau Livre)
    26 août 2014

    Coup de coeur policier

    Hammerfest, extrême Nord. En ce début de printemps, la police des rennes pensait n'avoir qu'à réguler la transhumance de ces derniers. C'était sans compter d'étranges morts qui se succèdent bien trop vite pour n'être que des coïncidences. Qui, des pétroliers peu scrupuleux, des agents immobiliers aux dents longues, des plongeurs frimeurs ou des éleveurs samis en colère, cache de sombres desseins ?
    Olivier Truc signe un policier troublant, on ne peut plus contemporain et en complète résonance avec notre actualité : quand les magnats du pétrole convoitent une terre, qui peut faire le poids face à leurs intérêts financiers ?


  • Conseillé par (Librairie La Buissonnière)
    24 août 2014

    Plongée nordique

    Lieu de transhumance des rennes vers les pâturages estivaux, le détroit du Loup semble être un passage bien dangereux : les morts accidentelles s'y succèdent étrangement. Klemet Nonga et Nina Nansen de la Brigade des rennes, mènent l'enquête au milieu des Samis, peuple d'éleveurs de rennes, face aux appétits prédateurs qu'ouvre une manne pétrolière prometteuse. Dans le printemps lapon qui s'installe, les jours rallongent et les zones d'ombres de chacun s'épaississent, la neige fond et le mystère s'approfondit. Après le formidable et très remarqué « Le dernier Lapon », Olivier Truc, le plus nordique des auteurs français, impressionne une fois de plus : la qualité littéraire, l'intensité narrative, l'épaisseur des personnages, la profondeur de l'intrigue en font un des grands maîtres du roman policier français et … scandinave !


  • Conseillé par (Fontaine Kléber)
    5 août 2014

    Après "Le dernier lapon" c'est un grand plaisir que de retrouver Nina Nansen et Klemet Nango de la police des rennes. Bien sûr le petit bonheur de l'absolue découverte est passé. Il laisse place à celui des retrouvailles, de faire plus ample connaissance et que les relations entre les équipiers et d'autres protagonistes se complexifient.

    Un éleveur meurt lors d'un passage délicat de la transhumance, le maire de la ville d'Hammerfest subit le même sort non loin et peu après. A mesure que l'enquête avance se pose la question de l'intention ou l'accident. Le fond de l'ambiance étant les luttes d'influence entre éleveurs et compagnies de pétrole et les plongeurs qu'elles emploient. Ceux qui souhaitent que les rennes puissent continuer à migrer selon les pâturages et les saisons. Ceux qui trouvent qu'ils encombrent et empêchent l'économie locale de se développer comme elle devrait. Les positions des uns et des autres se radicalisent lorsqu'il est question de déplacer un rocher sacré qui recueille toujours des offrandes de la part de certains Sami qui même s'ils n'ont plus exactement leurs ancestrales croyances souhaitent respecter certains rituels que leurs aînés leur ont transmis.

    Au passage on rencontre des plongeurs, dont Nils Sormi et son binôme Tom Paulsen, de ces hommes qui sont prêts, à force de risques pris en commun et d'avoir leur existence qui souvent dépend des réflexes du collègue, à mourir pour sauver l'autre. On apprend sur l'historique des explorations pétrolifères en mer du Nord et de Barents ; les conditions d'expérimentations des années pionnières et leurs séquelles sur les hommes.

    Nina recherchera son père, pour des raisons liées à l'enquête (il fut plongeur en son temps) mais qui la feront grandir - et offrent pour le lecteur les plus belles pages du roman -. Il sera question de l'intransigeance dans laquelle certaines convictions religieuses extrêmes peuvent plonger les gens. D'un orgue magnifique. De photos coquines prises par un vieil oncle (1) et sa compagne chinoise. De cafés qu'on ne peut fréquenter que si on en connaît l'entrée et des dangers des caissons hyperbares planqués dans les flotels.

    Et puis surtout il y a la lumière. Qui n'en finit plus - chaque chapitre débute par les heures de lever et coucher de soleil et durées d'ensoleillement. Nina et Klemet sont déjà pour le lecteur comme de vieux amis. On peut espérer être à l'orée d'une longue série de romans.

    PS : La lecture est néanmoins tout à fait possible si l'on n'a pas déjà fait leur connaissance. Le roman pour ça est très bien construit et peut donner envie de lire "Le dernier lapon", première enquête des deux policiers sans plus tarder.

    (1) Nils-Ante, oncle de Klemet, toujours aussi truculent.

    (2) L'opus précédent nous plaçait au contraire dans la nuit polaire.


  • Conseillé par
    19 octobre 2014

    Après le fabuleux premier polar d'Olivier Truc, Le dernier Lapon, revoici Nina et Klemet pour une deuxième aventure. J'ai lu ici ou là, chez Hélène par exemple, ou chez Sylire que l'on pouvait se perdre dans tous les intervenants. Fort de ces remarques, je ne me suis pas précipité et ai bien repéré, dès le début qui était qui et qui faisait quoi. Dès lors, que croyez-vous qu'il arriva ? Eh bien, rien d'autre que le même plaisir qu'à la lecture du premier tome, la surprise en moins, puisque je connaissais déjà les deux policiers et leur univers de grand froid, sauf que dans le roman précédent, la nuit s'amplifiait et le jour diminuait jusqu'à disparaître quasiment et que là, c'est l'inverse. Les hommes et les femmes vivent difficilement ces journées de 22/23h, les organismes réagissent, le sommeil s'allège et malgré le soleil et la relative clémence des températures (il gèle encore les nuits), la fatigue se fait sentir. En plus, il faut bien dire que les morts successives, et les heurts de plus en plus fréquents entre les éleveurs nomades et les autres habitants n'apaisent pas l'ambiance.
    La force de ce roman policier c'est son contexte : la tradition, l'élevage nomade des rennes que les Sami -ou Lapons-, peuple autochtone de cette partie du Grand Nord veut pérenniser et moderniser, mais aussi l'extraction du pétrole en mer de Barents qui implique des infrastructures, des demandes immobilières croissantes -donc sur les terres qui nourrissent les rennes-, des transformations radicales des paysages et l'éveil de la nature au printemps avec ses beautés et ses dangers dus à la fonte des glaces. Olivier Truc n'oppose pas de manière manichéenne ces deux mondes, il les décrit ; néanmoins, on sent bien qu'il y a plus de requins chez les pétroliers que chez les éleveurs, beaucoup plus d'argent en jeu également. Sans prendre vraiment partie, on lit ce bouquin avec une sympathie évidente pour les Sami -ou c'est ma sensibilité écolo qui me le fait lire dans ce sens, peut-être un fervent partisan de la prospection pétrolière le lira-t-il d'une autre manière ? Il y a beaucoup de conflits, de triche, de coups bas dans le monde des pétroliers, mais les Sami ne sont pas protégés des ambitieux, des individualistes prêts à se vendre au plus offrant.
    C'est un roman très documenté sur les débuts de la prospection pétrolière en mer de Barents dans les années 1970, qui utilisait et usait les hommes pour toujours plus de profit. Extrêmement instructif sans être barbant. C'est aussi un livre qui va à l'encontre de quelques idées reçues concernant la Norvège, un des pays qui sert de modèle et de référence dans pas mal de domaines : "Vous êtes Norvégienne non, alors faites-moi plaisir, n'oubliez jamais comment votre pays s'est enrichi. En risquant délibérément la vie de plongeurs hier et en bafouant les droits de vos Sami aujourd'hui."(p. 398) Si je précise que ce discours est celui d'un Américain, on en mesure l'ironie et la portée et l'on ne peut s'empêcher de l'associer à l'histoire de son pays. On pourrait aussi rajouter qu'en mer de Barents, la Norvège est un gros pollueur et un destructeur de la zone d'extraction du pétrole.
    Impossible dans ce livre d'isoler le contexte de l'histoire policière, qui, à la manière d'un polar nordique suit son cours lentement, les indices n'arrivant qu'au compte-goutte, Klemet préférant prendre son temps : "Dans un moment pareil, Klemet n'aurait pas manqué de la [Nina] ramener sur terre. Elle l'entendait presque lui dire : quels liens, quelles preuves, comment relies-tu untel à untel, techniquement ? Elle l'entendait encore lui répéter : oublie le motif, concentre-toi sur les éléments concrets de preuve dont tu disposes et remonte le fil." (p.202) Klemet reste encore très secret sur sa vie, on en avait appris un peu dans Le dernier Lapon ; dans ce roman, c'est Nina qui se dévoile. Une belle place est faite également aux personnages secondaires, ceux qui font avancer l'histoire.
    Une deuxième enquête menée de main de maître par Olivier Truc qui prouve son talent pour à la fois nous instruire sur un pays et ses pratiques, une région très particulière et un peuple attachant -moi qui rêve de visiter les pays du nord plutôt que ceux du sud, j'avoue que mon envie a grandi à chaque page tournée- et pour nous distraire avec des personnages eux aussi attachants, crédibles et des enquêtes habiles qui ne s'éclaircissent qu'en toute fin d'ouvrage. Un dernier conseil pour finir ? Lisez ce roman, bien sûr, mais prenez la peine de de commencer par le précédent, Le dernier Lapon afin de ne rien rater de cette série qui promet.


  • Conseillé par (Librairie La Galerne)
    26 août 2014

    Un polar prenant et ingénieux

    Après Le dernier lapon, Olivier Truc revient pour notre plus grand bonheur avec ce polar qui nous replonge au cœur de la culture Samis et de ses coutumes, en nous tricotant une intrigue originale et bien ficelée. Le style affûté et efficace fait du Détroit du loup un polar prenant et ingénieux qui nous rend vite accro à l’indétrônable police des rennes : à quand un troisième tome ? Une très belle réussite !