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Eben ou les yeux de la nuit

Elise Fontenaille

Le Rouergue

  • Conseillé par (Librairie Récréalivres)
    31 janvier 2015

    Ouvrir les yeux sur la nuit

    En parallèle de la publication de « Blue Book » chez Calmann-Lévy, Elise Fontenaille propose à son fidèle lectorat ado, très peu de temps après « La cité des filles choisies », une autre version de son roman aux éditions du Rouergue sous le titre « Eben ou les yeux de la nuit ». Fidèle à sa veine docu-fiction, l'auteure nous emmène cette fois ci en Namibie où elle retrace au travers du regard bleu d'Eben, un adolescent hanté par ses origines, un siècle de luttes coloniales. Elise Fontenaille explique dans une postface instructive pourquoi cet épisode terrible de l'histoire de l'Allemagne pré-nazie est méconnu. On aime son engagement et sa façon très sincère d'ouvrir les yeux de son héros comme ceux de ses lecteurs. On regrettera toutefois l'absence d'enjeux romanesques d'un récit prétexte sans doute très efficace et édifiant mais insuffisamment incarné. Peut-être faudra-t-il que les plus frustrés se dirigent vers le pendant littéraire adulte de ce projet littéraire insolite ?


  • Conseillé par
    21 mai 2015

    Le porte-voix de l'Histoire

    Je lis que certains regrettent le manque d'incarnation de ce court roman d'Elise Fontenaille : il est vrai qu'ici, la fiction est pure prétexte, et que la grande et affreuse Histoire supplante l'histoire romanesque. Mais heureusement, le pouvoir d'édification du récit, combiné au format extrêment court (une cinquantaine de pages) ne permet l'ennui, et cette oeuvre devient un tremplin : tremplin vers l'Histoire et ses détails que nous pourrions chercher ailleurs, ou tremplin vers d'autres romans de Fontenaille... Le narrateur, un peu éthéré sans doute, car simplement esquissé, possède malgré tout certains atouts susceptibles d'emporter l'adhésion des plus jeunes : son histoire d'amour ébauchée, son désir de faire sauter les symboles de l'oppression... Je n'ai qu'une hâte - ou deux, plutôt : faire lire ce livre aux adolescents que je côtoie, et aller livre les romans adultes d'Elise Fontenaille...


  • Conseillé par
    16 février 2015

    Le porte-voix de l'Histoire

    Je lis que certains regrettent le manque d'incarnation de ce court roman d'Elise Fontenaille : il est vrai qu'ici, la fiction est pure prétexte, et que la grande et affreuse Histoire supplante l'histoire romanesque. Mais heureusement, le pouvoir d'édification du récit, combiné au format extrêment court (une cinquantaine de pages) ne permet l'ennui, et cette oeuvre devient un tremplin : tremplin vers l'Histoire et ses détails que nous pourrions chercher ailleurs, ou tremplin vers d'autres romans de Fontenaille...


    Le narrateur, un peu éthéré sans doute, car simplement esquissé, possède malgré tout certains atouts susceptibles d'emporter l'adhésion des plus jeunes : son histoire d'amour ébauchée, son désir de faire sauter les symboles de l'oppression...
    Je n'ai qu'une hâte - ou deux, plutôt : faire lire ce livre aux adolescents que je côtoie, et aller livre les romans adultes d'Elise Fontenaille...


  • Conseillé par
    13 janvier 2015

    Le génocide oublié

    En 1904, le peuple noir des Hereros se révolte contre les colons allemands qui occupent l’Afrique du sud ouest, actuelle Namibie. Ils furent les victimes d’un massacre de grande ampleur -100 000 périrent- assimilé à l’un des premiers génocides du 20e siècle. Une répression organisée par le général Lothar Von Trotha, nommé par l’empereur Guillaume II, connu pour son insatiable cruauté. Les survivants furent déportés dans des camps de travail forcés, notamment sur une île surnommée « Shark Island ».

    Comment décrire la plus terrible des cruautés humaines ? Comment parler, ne serait-ce qu’évoquer, un génocide, et qui plus est, à des adolescents ? Quand le passé fait mal, quand l’histoire de ses ancêtres est trop douloureuse, quand viennent les cauchemars, les crises, l’angoisse et la panique, écrire reste peut-être le dernier –et le meilleur- moyen de s’en sortir. Pour laisser une trace, expliquer, et tenter de faire surgir la vérité, le récit semble bien souvent, la voie privilégiée.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u