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Et tu n'es pas revenu

Marceline Loridan-Ivens

Grasset

  • Conseillé par (47° Nord)
    25 juillet 2015

    Vous allez découvrir!

    Marceline Loridan-Ivens, devenue âgée, écrit un beau récit s'adressant à son père Shloime Rozenberg avec qui elle a été déportée à Auschwitz-Birkenau alors qu'elle n'avait que quinze ans. Son père lui avait dit : « Toi tu reviendras peut-être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas. » Prophétie qui s'est réalisée et qui a hanté la jeune fille pendant la durée de son incarcération et bien des années plus tard. Un fort témoignage sur le vécu de Marceline dans les camps et la difficulté à reprendre une vie normale après les horreurs vécues mais surtout après la disparition de cet être si cher : son père.

    Marie Nawrot


  • Conseillé par (Fontaine Auteuil)
    1 mai 2015

    Certains diront "encore un texte sur la déportation" et bien non justement pas.
    Concise, précieuse cette lettre d'une rescapée des camps à son père mort là-bas dans l'horreur. Ceux qui en sont revenus sont si seuls.
    Le ton est juste, pertinent, percutant pas un mot de trop.
    Jamais on n'en aura fini de dire et d'écrire l'horreur que l'Homme est capable de faire à l'Homme.
    Le devoir de mémoire est primordial, le devoir de ne pas oublier l'est aussi.
    Remarquable...


  • Conseillé par (Fontaine Victor Hugo)
    3 mars 2015

    Au père

    Ce livre n'est pas un témoignage sur Auschwitz, ou du moins pas seulement, pas exactement.
    Marceline Loridan-Ivens témoigne bien sûr de l'horreur des camps, mais il y a surtout dans ce livre un homme, son père avec qui elle fut déportée laissant le reste de la famille derrière eux. Lui ne reviendra pas, elle poursuivra sans lui, inconsolable de l'avoir perdu. Et pourtant elle aura eu l'inconcevable privilège de l'avoir accompagné en enfer, en comparaison de son frère cadet qui sombrera dans le désespoir de cet héritage brisé.
    Mais il y aussi dans ce court texte, en réponse au vide de l'absent, le parcours d'une vie d'engagement, de combats, et une conscience aiguë qui demeure avec force mais sans repos.
    Le livre vibrant d'une existence acharnée.


  • Conseillé par (Librairie L'Armitière)
    12 février 2015

    La lettre

    Magnifique !

    C'est une lettre à son père qui n'est pas revenu des camps. Elle lui parle de sa déportation, de son retour parmi les vivants, du paradoxe de la survivante qui n'a plus le goût de vivre (mais qui continue malgré tout), de sa vie d'après, de son métier de documentariste...

    En seulement 100 pages, un condensé d'histoires, d'émotions et de sensations. Elle va à l'essentiel et c'est toujours très touchant. Bref, un livre d'une très grande force. J'ai adoré !


  • Conseillé par
    16 février 2016

    déportation

    Un petit livre, tout discret, tout mignon, mais qui cache une grande question : comment vivre après la déportation dans un camp de la mort ?

    La narratrice adresse une lettre à son père, tellement peinée d’avoir perdu celle que celui-ci lui avait adressée dans le camp d’Auschwitz où ils étaient déporté ensemble. Perdue la lettre, oublié le texte, sauf l’en-tête et la signature.

    Bien sûr, il y a des redites sur le fonctionnement du camp que l’on a déjà lu cent fois ailleurs : pourquoi le nom de Canada pour l’atelier des vêtements ; la manie de Madame Simone Veil de toujours subtiliser les petites cuillères. Mais l’auteur ajoute la déportation avec son père, l’apprentissage avec ce seul repère familial.

    De l’auteure, je ne connaissais rien. Il me tarde maintenant de découvrir son oeuvre cinématographique.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la tomate et de l’oignon que le père donne à sa fille la dernière fois qu’il la voit.

    http://alexmotamots.wordpress.com/2016/02/12/et-tu-nes-pas-revenu-marceline-loridan-ivens


  • Conseillé par
    23 février 2015

    A lire absolument !

    Marceline Loridan-Ivens écrit à son père bien des années après qu'ils aient été tous les deux déportés. Avant Birkenau pour elle, Auschwitz pour lui, son père lui a dit à Drancy "toi tu reviendras peut-être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas." Nous sommes en avril 1944, Marceline a quinze ans.

    Elle raconte le camp et ce qui l'accompagne : Mengele qui désigne celles dont la vie se terminera la jour même, la mort, le travail, les convois qui se succèdent. Son père arrivera à lui transmettre un papier et quelques mots écrits dessus, ils se verront quelques secondes. Mais seule Marceline survivra. Son retour en France est loin de l'image d'une fête de retrouvailles. Son oncle lui demande de ne rien dire.

    Toujours hantée par la mort de son père, Marceline lui raconte sa vie d'après. La culpabilité d'être vivante alors que d'autres sont morts, la destruction de sa famille "Elle s'est disloquée." Et il y a cette phrase terrible : "Tu aurais dû revenir. J'ai toujours pensé qu'il y eût mieux valu pour la famille que ça soit toi plutôt que moi. Ils avaient besoin d'un mari, d'un père plus que d'une soeur."
    Engagée auprès de son mari cinéaste, elle a vécu "puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme j'ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres". Et de faire constat terrible de notre époque où le démon de l'antisémitisme, de la haine se réveille.

    Cette lettre d'amour à son père est un témoignage intense, magnifique et douloureux qui fend le coeur. A lire absolument !


  • Conseillé par
    16 février 2015

    Une longue lettre pour l'absent

    Le 27 janvier 2015, les soixante-dix ans de la " libération " des camps étaient célébrés en Pologne devant un parterre de chefs d'états. Certains déportés, dont Ida Grinspan, se sont révoltés contre l'absence d'un représentant russe puisque c'est bien l'armée rouge qui a libéré Auschwitz (un témoignage formidable à podcaster sur France Inter). D'autres ont donné de la voix pour dénoncer l'antisémitisme d'hier et d'aujourd'hui, telle Marceline Loridan-Ivens. Lorsque j'ai ouvert ce texte d'elle, paru en février, j'ai tout d'abord pensé qu'il s'agissait d'une réédition. Comment, soixante-dix ans plus tard, un témoin de cet enfer pouvait-il encore avoir quelque chose à en raconter ? Tout n'avait-il pas été évoqué, écrit, filmé ?

    Il est vite apparu que non. Cette lettre, bouleversante, Marceline l'a rédigée très récemment pour Shloïme, son père, déporté en même temps qu'elle.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u