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Brainless

Jérôme Noirez

Gulf Stream

  • Conseillé par (Librairie Récréalivres)
    23 juillet 2015

    Walking Dead vs Elephant

    Depuis que les zombies ont envahi la littérature ado (d'abord avec la saga de Carrie Ryan injustement boudée éditée chez Gallimard Jeunesse) l'intérêt pour cette étonnante irruption dans ce secteur éditorial d'un sous genre du gore s'est dissipé. La faute à des romans souvent inégaux incapables de transcender leurs références essentiellement cinéphiles. Au sein d'une nouvelle collection, Brain Less réussit à faire la différence en intégrant à l'exercice de style une bonne dose d'humour noir teintée de mélancolie. Jérome Noirez s'approprie ici avec beaucoup de talent de nombreuses références à la culture américaine. Il dresse le portrait polyphonique d'une génération perdue dont un adolescent devenu zombie va révéler les travers. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Jason devient attachant et son improbable histoire d'amour avec une jeune fille gothique peut toucher. Ses déambulations très cinématographiques dans les couloirs de son lycée (Elephant de Gus van Sant en vue) renvoient les lecteurs à des questionnements inattendus et à redéfinir leur notion de la monstruosité.


  • Conseillé par
    9 juillet 2015

    Brainless ou la vie mortelle d'un zombie

    Jason alias "brainless", est mort il y a deux mois mais est revenu à la vie après un syndrome de coma homéostatique juvénile.
    Traduction : Jason est un zombie.

    Voilà ce qu'il faut savoir avant de débuter cette lecture. Celle-ci mérite un temps d'accrochage au début mais l'humour grinçant convainc de continuer à dévorer (sans mauvais jeux de mots) ce livre.
    Récit gothique des temps modernes, il soulève des questions pertinentes ( en effet que faire quand on a soudainement envie de dévorer des bouts de cervelles de nos amis ?) et ne rebute pas malgré son réalisme cru ( vous savez où c'est, vous, le lobe pariétal dans le cerveau ?).
    En conclusion, c'est un bon livre qui nous déconnecte de la réalité pour nous emmener dans un monde à la fois macabre et enivrant tout en gardant un grand ancrage réel , avis aux amateurs !

    Marion, 15 ans


  • Conseillé par
    20 juin 2015

    Un peu de cervelle ?

    Ce livre est au premier abord ... bizarre. Un ado américain avec comme seul ami un autre jeune habillé tout en jaune ( un genre de gros poussin ) délaissé par les autres personnes du lycée. Des sportifs écervelés et des bimbos superficielles. Le vrai cliché américain, seul petit changement dans l'histoire Jason ( dit Brainless ) est comment dire ... mort et ressuscité en même temps. En temps que bon "zombie" il se doit de manger de la cervelle afin de pouvoir réfléchir un minimum. Cependant ce livre fait réfléchir sur le jugement que les adolescents s'apportent les uns aux autres et surtout à la recherche de gloire par n'importe quel moyen.
    Un bon livre dans son genre qui se révèle surprenant tant par l'attachement que l'on porte aux personnages tant par la justesse de la vraie morale de l'histoire.


  • Conseillé par
    2 juin 2015

    Les cellules de votre cerveau se ramollissent ? Vous n’arrivez plus à vous concentrer ? Lisez « Brainless » ! Qui sait, vous êtes peut-être atteint du même syndrome que le héros de ce roman qui est revenu à la vie après un décès des plus… cocasses ! Le remède à vos soucis de concentration se trouve probablement entre ces pages…

    Plus sérieusement, même si vous n’êtes pas un zombie (non ? Sûr ? Même pas une touuute petite envie de cerveau ?), je vous conseille de lire ce récit qui nous fera rire tout comme il vous fera réfléchir. Ce roman jeunesse de Jérôme Noirez qui inaugure la nouvelle collection Electrogène chez Gulf Stream est une petite bombe ! Entre le roman noir et l’humoristique, Brainless se moque des clichés du mouvement ado américain. Avec ses b**tchs délurées, ses sportifs décérébrés et ses laissés-pour-compte qui s’en prennent plein la tronche. Au milieu de ce cirque, notre ami Brainless avec son cerveau à la ramasse passe presque pour une lumière. En tout cas, c’est l’un des rares à « réfléchir » un tant soit peu. Le comble…

    La narration alterne entre les confidences de Jason, alias « Brainless », et un narrateur omniscient qui nous rapporte les faits avec beaucoup d’humour. Jérôme Noirez se moque de ses personnages et les tacle à coup de jeux de mots et de remarques assassines et franchement on en redemande ! Le récit est parsemé de nombreuses références aux films d’horreur, le héros en étant d’ailleurs un grand fan, et c’est cette même culture cinématographique qui est raillée. J’ai beaucoup aimé l’aspect persifleur du roman, l’auteur maniant les mots avec une aisance impressionnante. J’avais déjà adoré cette gouaille dans « Féérie pour les ténèbres », et « Brainless » vient me conforter dans le fait que Jérôme Noirez est devenu un de mes auteurs français d’imaginaire préférés avec Anthelme Hauchecorne et Fabien Clavel.

    Mais « Brainless », ce n’est pas seulement un roman humoristique, c’est aussi un roman noir comme je vous le disais. Si l’auteur se moque de ces ados américains bouffis de ridicule, il nous en montre aussi la déviance avec une tuerie comme on en voit régulièrement dans les lycées. Nourris par l’internet, gavés d’idées raclées dans les jeux vidéo et les films, certains de ces jeunes espèrent trouver la gloire en battant le record de meurtres dans un établissement scolaire. Glaçant ! Et la fin, entre horreur et dérision restera dans les annales ! Bref, lisez « Brainless » ou je vous mange le cerveau !