La correction

J'ai adoré tout simplement ce roman ! On entre dans un univers polysémique, beaucoup de poésie, un peu d'absurde aussi ce qui n'est pas pour me déplaire !

Un premier roman très intrigant construit comme une sorte de polar. Le personnage central, correcteur dans une revue est persuadé que sa patronne glisse des coquilles dans sa copie mais la réalité est un peu plus compliquée. C'est très réussi !

J'ai beaucoup aimé ce roman que j'ai trouvé original par sa forme et le sujet-même qu'il aborde. Le monde du narrateur s'écroule à mesure que les coquilles prolifèrent sur les pages qu'il corrige. La tension est palpable tout du long. Je ne suis pas certaine d'avoir compris la fin mais je pense le relire pour voir ce qui m'a échappé.

Correcteur professionnel à la Revue du Tellière, le narrateur découvre par hasard des coquilles dans des textes qui sont passés entre ses mains et les note toutes dans un carnet. Seules deux personnes travaillent à la revue : Reine sa patronne une femme autoritaire qui aime jouer de son autorité et Taupin rédacteur d’articles. Notre narrateur décide de découvrir qui se joue de lui.

Dès les premières pages, l’écriture m’a fait penser un peu à celle de Julia Deck : maîtrisée et très précise. Si je me suis laissée embarquer dans ce récit, très vite hélas plusieurs points m’ont gênée. L’auteure sème différentes pistes (ce qui est normal) mais j’ai eu l’impression que la plupart étaient là pour remplir de l’espace. Du coup, ça patine et ça part un peu dans tous les sens (le narrateur et sa femme sont sur point de se séparer, la présence de mère décédée récemment revient très souvent, son attirance pour Reine). Certains événements sont difficilement compréhensibles et pour ne pas abandonner, je me suis accrochée à l'idée d'une fin révélatrice . Mais peine perdue, cette dernière est très brouillon.
Même si certaines des coquilles révèlent des lapsus troublants (coulure/roulure, satin/catin) et donnent un léger sourire aux lèvres, ce premier roman est une déception.

Un style épuré, une prose concise, un premier roman atypique mais réussi !
A la lecture de ce dernier, on se perd, comme le protagoniste, dans les méandres de la langue française et de ses dangers ...
Un final aux accents kafkaïen !
Déroutant !