www.leslibraires.fr
  • 1 février 2016

    Se faire offrir du temps et du café.

    C'est le programme d'Amandine Dhée lors d'une résidence d'écriture dans la ville de Mons et ses alentours, ville francophone de Wallonie en Belgique.

    Nous sommes au coeur de la vie rurale où les protagonistes sont le verbe et le ciel de Clara, Julien, Olivier...

    L'écriture est vécue intensément sur les chemins boueux. A vélo, Amandine Dhée part à la rencontre des êtres contemplatifs aux rires intérieurs. Ceux que l'on voit parfois dans la boîte d'engourdissement (la télé), ceux dont on se moque, les gens de peu..."Y’en a tellement de gens qui ont du vent dans les oreilles ! Ils pensent qu’on a pas de culture. […] Encore maintenant. Quoi ? Tu vis là ? Y’a quoi ? Les gens se demandent comment on fait pour vivre. Mine de rien, de plus en plus de monde vient habiter notre rien. Il doit y avoir un truc dans l’air. "

    Ce petit livre jaune est un corps textuel qui culbute les morts vivants. Les mots d'Amandine insufflent le paysage composite du Nord qui échappe à la dégringolade des valeurs. Au fil des rencontres, émanent la fusion de la vie et l'orgie des sensations chez les habitants de Mons.

    La quête de la beauté musicale des mots souligne l'ardeur de vivre de chaque personne.

    Les paroles des uns et des autres emportent au-delà et éveillent à la vigilance.

    « Nous marchons longuement dans les champs. La terre s’accroche à nos semelles. J’enfile mon bonnet de laine. Durant les échanges en amont de ma venue, les habitants m’ont invitée à écrire sur le thème du vent… Je comprends mieux pourquoi ! […] Comment représenter le vent ? De cheveux décoiffés, un parapluie retourné, un drapeau ? […] Ici la vraie star c’est la nature. Avec les vraies bosses du paysage et les fausses bosses du terril. »

    Chez La Contre Allée, 2015.