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  • Conseillé par (Fontaine Sèvres)
    5 janvier 2016

    Avant tout bien élevé, privilégié, séduisant, dilettante très occupé, la modestie ironiquement appuyée ; mais aussi bienveillant, pudique, curieux de tout et attentif aux autres... Voilà, sous la fiction d'un procès, l'autoportrait, qu' au soir de sa " belle vie " Jean d' Ormesson compose dans ce dernier ouvrage.
    Au fil des anecdotes, des souvenirs et des réflexions l'auteur évoque également un monde qui s'évanouit. Un monde peuplé de paquebots transatlantiques, d'ambassades, de journaux et de châteaux, de diners en ville, d'Académie Française, de littérature, de conversations, de rencontres et de religion.
    Pétillante et élégante, sa vie ressemble à du champagne.
    Le lecteur parfois a besoin d'alcools plus forts, de vins plus profonds, de cocktails plus explosifs, mais on ne refuse jamais une coupe de champagne...


  • 19 mars 2016

    Du grand art...

    Jean Bruno Wladimir François de Paule Lefèvre d’Ormesson, éternel jeune homme de 90 ans tente d’ouvrir, courageusement, son propre procès. Il comparaît donc devant un procureur coriace qui n’est autre que lui-même. Son livre n’est donc pas un livre de mémoires mais le compte rendu minute par minute de son procès. Le procédé donne un résultat alerte, très drôle et plein d’esprit.
    Faisant défiler un passé évanoui, Jean d’Ormesson va de l’âge d’or d’un classicisme qui règne sur l’Europe à l’effondrement de ce monde d’hier. Partant de Colbert, Bossuet, Racine, il nous emmène jusqu’à Raymond Aron, Aragon, Paul Morand, François Mitterrand et tant d’autres. Il nous entraîne dans son passé en se livrant à un inventaire passionnant autour des écrivains qui l’ont influencé (Chateaubriand) ou qu’il a fréquenté. Les aventures d’un écrivain qui a aimé le bonheur et le plaisir en dépit de tant de malheurs, cédant peu à peu la place à un regard plus grave sur le drame qui ne cesse de se jouer entre le temps et l’éternité, sur la disparition des amis et des traditions, l’évolution de la langue, le vertige devant le fait, l’inéluctable.
    La lecture est parfois haletante, les procédés littéraires nous entrainant à lire ce livre jusqu’à la dernière ligne. Du grand art, un très beau livre.