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Apaise le temps

Michel Quint

Phébus

  • Conseillé par
    15 juillet 2016

    guerre d'Algérie

    Au départ, l’enfance d’un jeune homme qui passa son enfance dans la librairie de son quartier. Puis le rachat de celle-ci après le décès de ses propriétaires.

    Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est à l’irruption de la Guerre d’Algérie dans le récit. Une guerre qui se joue sur le sol français.

    Un récit fort sur fond de dilemme amoureux.

    Du grand Michel Quint.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la librairie du côté de la rue qui reste toujours à l’ombre.

    http://alexmotamots.fr/?p=2033


  • Conseillé par
    13 avril 2016

    A Roubaix, Yvonne Lepage propriétaire d’une librairie indépendante (qu'elle avait repris après la mort de ses parents) décède. Contrairement à d'autres libraires, Yvonne au caractère bien trempé refusait de vendre des nouveautés et les comptes étaient dans le rouge depuis longtemps. Abdel Duponchelle client fidèle depuis l’enfance hérite de tout : la librairie, les vieux livres et les dettes colossales. Et il accepte même s’il n’y connaît rien. Mais il peut compter sur Saïd, Zita et Rosa. Saïd l'Algérien de souche qui a appris à lire grâce au père d’Yvonne, Zita ancienne employée de la librairie qui désormais travaille dans un entrepôt pour un site de vente de livres en ligne et Rosa assistante scolaire du collège où Abdel est professeur. Abdel relève ses manches car la librairie est un lieu de mémoire et Yvonne a gardé des cartons de photos depuis les années 60.

    Michel Quint nous immerge dans Roubaix. Une ville et une région où l’emploi se fait rare depuis la disparition des usines du textile mais où l’entraide existe entre les habitants. Et il dépeint à merveille aussi bien le contexte social que les rues, les quartiers. En ouvrant les cartons, Abdel ne pensait pas trouver des photos liées à l’Histoire. L’arrivée des harkis dans la région, la guerre d’Algérie suivie de son indépendance, les immigrés mal vus par certains. Et aussi des actions menées par les différents partis pour ou contre l’indépendance de l’Algérie (sans oublier l’OAS) ainsi que des actes terroristes commis à Roubaix. Et leurs morts comme le père d’Yvonne.

    Avec une écriture unique, savoureuse (un mélange de poésie et de langage plus direct), Michel Quint dans ce court roman nous offre plusieurs histoires liées. Celle d’une librairie, de l’amour de la littérature et de plusieurs très belles solidarités qui m’ont vrillée le cœur !
    Et si j’ai été quelquefois un peu perdue dans les passages concernant la guerre d’Algérie, ça n’enlève rien à ce livre d’une générosité incroyable !