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Règne animal

Jean-Baptiste Del Amo

Gallimard

  • Conseillé par (Librairie M'Lire)
    23 mars 2019

    Regne animal jean baptiste del amo

    Roman puissant et âpre, Règne animal nous jette à la face ces conditions « humaines » et « animales » inexplicables jointes dans le grand cycle de la vie et de la mort.
    Un roman essentiel et salutaire

    Sébastien Balidas


  • Conseillé par (Librairie La Mandragore)
    6 janvier 2018

    Instructif !

    A travers cette fresque familiale, Del Amo nous fait assister à la venue de l’industrialisation en agriculture. Nous vivons les derniers souffles des petits paysans en proie à l'évolution des techniques et de la reconsidération du métier d'éleveurs. Un livre sur les déplacements d'idéologies dans le milieu rural.

    Elisabeth


  • Conseillé par (Librairie Les Petits Papiers)
    25 août 2016

    Regne animal de Jean Baptiste Del Amo

    C'est à coup sûr un des plus beaux livres de cette rentrée!
    Jean Baptiste, qui nous avait tant remué avec un de ses précédents romans, "le sel" (encore une histoire de famille), retrace ici la vie de cinq générations d'une même famille de paysans gersois éleveurs porcins.
    Cette fresque familiale et historique, au gout de tragédie antique, va de pair avec une langue ciselée, brute, où l'auteur est constamment à la recherche d'une certaine perfection de l'expression. Et il y parvient souvent, croyez-nous... Mais JB Del Amo ne signe pas ici un simple roman mais livre un véritable combat, celui de la cause animale. Le texte, particulièrement âpre, dérangeant et porté par des portraits sans concessions, est une critique ouverte de l’acharnement de l’humanité à domestiquer la nature, des dérives de l’élevage industriel intensif.
    Nous ne pouvons donc que vous conseiller cette histoire de terre, d'hommes laborieux et de femmes qui tentent de trouver leur place dans ce monde.


  • Conseillé par
    27 septembre 2017

    Règne animal

    Voilà un livre qui ne peut laisser personne indifférent. Une fois qu'on l'a démarré on ne peut plus le lâcher et on en sort sonné, tellement c'est bien écrit et tant l'histoire est forte. Une fresque qui court de 1900 à 1981, et qui charrie en même temps que le chaos et la violence du siècle, une réflexion forte sur l'évolution de notre société et notre rapport à notre environnement.


  • Conseillé par
    24 octobre 2016

    Début du 20ème siècle dans une petite ferme du Gers comme il en existait partout en France. Les quelques terres et quelques bêtes, poules et cochons, servent à nourrir la famille hiver comme été. Entre une mère bigote et sans affection, sèche qui : "n’a pour sa fille pas d’attention superflue. Elle se contente de l'éduquer, de lui transmettre le savoir des tâches quotidiennes qui incombent à leur sexe ", et le père taiseux, Eléonore l’enfant unique du couple grandit. Le père est malade et les travaux de la ferme nécessitent de l’aide. Malgré la désapprobation de la génitrice, il fait appel à un cousin lointain Marcel qui vient s’installer chez eux. Le père meurt et la guerre appelle Marcel sous les drapeaux. Cette guerre que l’on croyait être une histoire de quelques mois se poursuit dans la barbarie. Marcel en reviendra avec la gueule cassée et profondément marqué mais sans jamais en parler. Pour faire taire la douleur, il y a l’alcool et le travail jusqu’à s’en abrutir.
    Eléonore quant à elle est devenue une jeune femme et ils se marient. De cette union, un fils nait: Henri.

    Toujours le même lieu et presque un siècle plus tard. La petite ferme familiale s’est développée et est devenue une exploitation porcine. Les fils d’Henri, Joël et Serge y travaillent. Eléonore toujours vivante peut encore regarder sa descendance et ses petits-enfants dont Jérôme le cadet est atteint d’une forme d’autisme.

    Il ne faut pas croire que l’auteur va seulement nous raconter la vie à la ferme et l’évolution sur cinq générations. Car derrière cette expression de "la vie à la ferme"» il s'agit d'une immersion où rien ne nous est épargné. Dès les premières pages, des passages sont à la limite du supportable où la génitrice balance aux truies le fruit de sa fausse-couche.
    Dans cette première partie, avec une écriture qui fait appel à tous les sens, on sent la merde, le lisier, les fluides expulsés des corps. C’est cru, étouffant limite asphyxiant. Et le lecteur peut enfin respirer à la description de la nature sauvage d’une beauté admirable et d’un lyrisme magique. On visualise chaque scène et même si on se sent étouffé, l’écriture agit comme un aimant. Une écriture qui prend à la gorge pour nous raconter la boucherie de la Première Guerre mondiale.

    Puis les années 1980. La violence sournoise ou ouverte est toujours là. Rendement, sélection des truies : une usine à produire, à engraisser à coup d’antibiotiques jusqu’au départ pour l’abattoir. Et les quantités d'excréments émises chaque jour qui semblent ingérables. Il y a les normes sanitaires en vigueur mais les bêtes sont confinées, stressées. Serge boit sans presque sans cacher et depuis la naissance de son épouse Catherine a sombré dans une grave dépression. Joël est considéré comme un moins que rien par son père, tandis le cancer ronge Henri proche de la folie.
    Si l’auteur parvient avec réalisme à détailler l’élevage industriel intensif hélas il force le trait sur ses personnages.

    L’écriture de Jean-Baptiste Del Amo que je découvre est indéniablement très forte mais toutes ces descriptions donnent trop de haut-le-coeur (était-ce bien nécessaire?).

    "Tous portent sur eux, en eux, depuis les jumeaux jusqu'à l'aïeule, cette puanteur semblable à celle d'une vomissure, qu'ils ne sentent plus puisqu'elle est désormais la leur, nichée dans leurs vêtements, leur sinus, leurs cheveux, imprégnant même leur peau et leur chairs revêches. Ils ont acquis, au fil des générations, cette capacité de produire et d'exsuder l'odeur des porcs, de puer naturellement le porc. "


  • Conseillé par
    25 septembre 2016

    Souffrir comme une bête

    1898\. Une aube blafarde réchauffe la campagne gersoise, tire du sommeil les hommes et les bêtes prêts à se plier au rythme immuable des saisons et de cette minuscule exploitation familiale. Le père est au champ courbé sur les sillons gras de la terre, la génitrice auprès des truies et des volailles, auxquelles elle jette parfois le fruit d'une grossesse indésirée. Eléonore, cinq ans, prêtera bientôt main forte, muette et soumise à l'autorité matriarcale, seule pour régir la ferme quand le père affaibli tombe malade. L'arrivée de Marcel, un cousin de la famille appelé en renfort, soulage quelque peu la jeune femme qui s'échappe, le temps d'une promenade dans les environs, et connaît enfin des moments d'insouciance et de solitude. Le cataclysme de la Première Guerre Mondiale vient néanmoins rompre cet équilibre fragile : Marcel est mobilisé, il reviendra défiguré, hanté à vie par cette terrible boucherie où tant de paysans, comme lui, ont dû quitter leurs terres pour l'horreur des tranchées, morts par dizaine de milliers pour un conflit qui les dépassait.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • 16 août 2016

    Règne animal

    Parcourant le XX° siècle, ce roman, nous entraine, à travers cinq générations, dans une exploitation agricole qui doit devenir un élevage porcin ; nous traversons donc plusieurs époques avec les grands bouleversements historiques, en vivant dans un environnement où les animaux sont très présents et où la violence, industrielle, est très présente. Toutefois, il y a quelques rayons de soleil, l’enfance, celle d’Eléonore la matriarche, celle de Jérôme le dernier de ces 5 générations, celle de la liberté des animaux. A travers cette épopée familiale, ce roman décrit la dureté de l’humanité, prête à tout pour dominer la nature