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Les cosmonautes ne font que passer

Elitza Gueorguieva

Verticales

  • Conseillé par (Fontaine Victor Hugo)
    5 septembre 2016

    Encore un récit sur l'enfance, direz-vous ! Mais celui-ci a un contexte inédit : il se passe en Bulgarie au moment de l'effondrement du bloc de l'Est. Notre narratrice grandit bercée par le rêve de l'héroïsme soviétique de son grand-père. A tel point que sa voie est tracée : elle suivra les pas de Iouri Gagarine et deviendra la première cosmonaute bulgare. Elle met tout en œuvre pendant des années pour atteindre cet exploit dans le plus grand secret, pour la gloire de son pays. Mais à l'orée de son adolescence le monde vacille : le bloc de l'Est s'effondre et tous ses repères volent en éclats. Le bouleversement adolescent vient avec le cataclysme historique
    Avec un humour désopilant Elitza Gueorguieva donne une vie extraordinaire au petit monde qui l'entoure, parents, amis ou ennemis.


  • Conseillé par
    30 mars 2017

    Bulgarie, enfance

    Quand on a un grand-père vrai communiste et des parents qui diffusent une radio interdite dans la Bulgarie des années 70-80 ; quand on est une fille et que l’on rêve d’être cosmonaute comme Iouri Gagarine ; quand votre meilleure amie préfère jouer avec ses Barbies envoyées par sa mère de Grèce ; pas étonnant qu’avec la chute du Mur de Berlin chute aussi votre enfance.

    Avec beaucoup de détachement et un brin d’humour, la narratrice qui se dit « tu » nous raconte comment la société bulgare perd peu à peu pied.

    J’ai aimé suivre l’évolution de la narratrice, vouant une admiration sans borne à Kurt Cobain une fois que sa passion pour Iouri se fut éteinte.

    Une lecture qui ne me restera pas forcément longtemps en mémoire, mais qui m’a fait passer un bel après-midi.

    L’image que je retiendrai :

    « Tu couvres ton sac d’épingles à nourrice. Enfin, tu détaches la chaîne de la chasse d’eau et tu l’accroches sur le côté du pantalon, en signe de désobéissance, ce qui lance, d’une part une nouvelle mode dans ton collège, et d’autre part un problème sanitaire dans le quartier. » (p.111-112)

    Alex Mot à Mots


  • Conseillé par
    21 octobre 2016

    Nous somme en Bulgarie communiste et la narratrice âgée de sept ans fait ses premiers pas à l’école où l’on doit appeler la directrice Camarade. Fascinée par Iouri Gagarine (figure emblématique) et pour faire plaisir à son grand-père, elle veut devenir cosmonaute (un projet qu’elle garde secret) mais il y a bien des barrages comme celui d’être une fille. Entre son grand-père "émérite communiste", ses parents qui se racontent des blagues dans la salle de bains où "ils laissent couler l'eau du lavabo, de la douche et du bidet simultanément" l’appartement et son placard difficile d’accès, les queues devant les magasins, elle nous raconte la vie et son enfance. Sept ans plus tard, la chute du Mur de Berlin change beaucoup de choses. Le pays découvre "la transition démocratique" et ce qui va avec : la liberté mais aussi la pauvreté.

    Dans ce récit à la deuxième personne du singulier, Elitza Gueorguieva dépeint à merveille l’enfance et les rêves, les préoccupations qui lui sont associées dans la Bulgarie communiste où la politique dirige les vies de chacun. Pour la narratrice, le passage à l’adolescence coïncide au rejet par le peuple de tout qui rappelle le passé avec l’effondrement du communisme. Adieu à Gagarine et bonjour à Kurt Cobain pour elle : "ta vie se charge d'une nouvelle aspiration : devenir comme Kurt Cobain, une célèbre et mystérieuse punk-grunge-rockeuse" A travers son regard et son quotidien, on ressent les impacts directs de l'Histoire. Les difficultés pour la population, ceux qui retournent leur veste ou encore ceux qui n’aspirent qu’à quitter le pays.

    Avec de la malice, de l'humour, ce premier roman au ton faussement léger est décalé et empli de fraîcheur. Vraiment très, très bien!

    "Ton grand-père est communiste. Un vrai, te dit-on plusieurs fois et tu comprends qu'il y en a aussi des faux. C'est comme avec les Barbie et les baskets Nike, qu'on peut trouver en vrai uniquement si on possède des relations de très haut niveau."


  • Conseillé par (Fontaine Villiers)
    16 octobre 2016

    Etre Gagarine ou rien!

    Dans la Bulgarie de la fin des années 80, une petite fille, poussée par les récits fantastiques de son grand-père communiste, un vrai, décide de devenir Youri Gagarine. De sa meilleure amie, qui a la chance d'avoir une mère grecque et donc de vraies Barbie, à son cousin, futur caïd du régime, la petite fille doit lutter pour faire entendre son amour du grand homme. A la chute du mur de Berlin, qui n'est pas un homme, la petite fille se rend compte du basculement du monde autour d'elle et de l'illusion des rêves d'enfants, car enfin, les cosmonautes ne font que passer.

    Dans ce récit à la seconde personne, bourré d'humour, sur celle qu'elle était jadis, Elitza Gueorguieva a trouvé le ton juste pour raconter son enfance. Souvent drôle et fine dans ses observations du monde, la petite fille nous emmène avec elle dans la Bulgarie d'avant et après 91 et nous laisse voir l'éclosion d'un monde nouveau. Avec la légèreté de l'enfance, elle raconte aussi les difficiles changements qui ont secoué la Bulgarie et la perte du vrai rêve communiste si cher à son grand-père. Un excellent premier roman à l'écriture maîtrisée tout autant qu'originale, une petite pépite!


  • Conseillé par (Vauban)
    23 août 2016

    Un premier roman touchant sur l'évolution d'une petite fille à travers le prisme de l'Histoire avec un grand "H", du début des années 80 jusqu'au milieu des années 90, le tout se déroulant en Bulgarie.
    C'est original et décalé à l'image de sa narratrice qui n'a qu'un rêve: devenir cosmonaute comme Iouri Gagarine !
    Elle grandit en même temps que les "grands événements" se déroulent et cela laisse place à quelques jolis sourires à la lecture!
    A découvrir !