www.leslibraires.fr
Wonderlandz, roman
Format
Poche
EAN13
9782809801521
ISBN
978-2-8098-0152-1
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Roman français
Nombre de pages
285
Dimensions
22,5 x 14 cm
Poids
382 g
Langue
français
Code dewey
804
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Sommaire

DU MÊME AUTEUR
Page de titre
Page de Copyright
Dédicace
Epigraphe
1 - WAYNE
2 - SARAH
3 - WONDERLAND

DU MÊME AUTEUR

ROMANS ADULTES

La Main de gloire, coll. « Grands Détectives », 10/18, 2009.
La Chambre mortuaire, coll. « Grands Détectives », 10/18, 2009.
Mastication (I Can't Get No), Baleine, 2006.
La complainte de Sombrevent, Octobre, 2006.
Le crépuscule des aveugles, Octobre, 2005.
Marie Joly, Sabine Wespieser, 2004.
La Mort en prime time, Éd. du Masque, Prix du roman d'aventure 2002.

ROMANS JEUNESSE

Les Mines de Lang-Dulün, Bayard, 2003.
L'Envol du dragon, Bayard, 2000 ; 2008.
L'Éveil du dragon, Bayard, 2000 ; 2008.
Le Souffle du dragon, Bayard, 2000 ; 2007.

ALBUMS JEUNESSE

L'Arbre du désert, Gründ, 2008.
Momies et autres voyageurs éternels, Casterman, 2008.
Elfes et autres guerriers-mages, Casterman, 2007.
Dragons et autres maîtres du rêve, Casterman, 2006.

LIVRES JEUX

Le Monastère aux 100 démons, Gründ, 2009.
Le Tournoi aux 100 champions, Gründ, 2009.
Les 100 dragons de Viviane, Gründ, 2009.
Les 100 charmes de Merlin, Gründ, 2009.
50 surprises chez les pharaons, Gründ, 2009.
Les 100 travaux d'Hercule, Gründ, 2009.
Le Samouraï aux 100 défis, Gründ, 2008.
L'École aux 100 farces, Gründ, 2008.
La Tour aux 100 menaces, Gründ, 2008.
L'Île aux 100 fantômes, Gründ, 2008.
50 surprises chez les pirates, Gründ, 2008.
50 surprises au pays des dragons, Gründ, 2007.
50 surprises au pays des fées, Gründ, 2006.
50 surprises au château fort, Gründ, 2006.e9782809802856_i0001.jpg

Ce livre constitue l'édition revue et corrigée de WonderlandZ, paru aux éditions du Masque en 2002 (prix Fantastic'Arts)

www.editionsarchipel.com

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ISBN 978-2-8098-0152-1

Copyright © L'Archipel, 2009.

Au maître des rêves et des ombres,
ce respectueux hommage posthume.

À Céline, qui m'inspira cette histoire.

À mon Elric, ce prince des dragons,
qui a eu dix ans en l'an 2000.
N'oublie jamais de rêver : ils pourraient disparaître...

« La plus belle ruse du diable est de nous persuader qu'il n'existe pas. »

CHARLES BAUDELAIRE

1

WAYNE

— Tu sais quoi ? J't'aime bien. T'as une bonne tête...

Le sergent Garcia a le souffle rauque, comme tous les obèses qui ont soutenu un effort physique intense. Il vient de monter cinq étages sans ascenseur – une performance ! – et sa grosse poitrine se soulève de façon désordonnée. Il s'éponge le front à petits coups, en pressant sur ses chairs ruisselantes un mouchoir qui a dû être propre dans une autre vie.

J'aimerais lui répondre sur le même ton, mais il a l'air en verve.

— Tu m'en as donné, du mal, t'sais ? C'est bien la première fois qu'une commande me fait autant courir.

Son ricanement produit un bruit de forge encrassée. Il fume trop. Il racle sa gorge et tousse sans mettre la main devant sa bouche. Un postillon gras m'atteint à la joue droite, qui achève de m'exaspérer. C'est bien. Je dois m'énerver.

Je reporte mon attention sur son visage, je sais que je ne m'y ferai pas : il est trop gros, trop laid. Il a beau ressembler à un frère jumeau taré du sergent Garcia de la télé, je ne me sens pas la miséricorde d'un Don Diego. Je fronce les narines. L'odeur rance de sa sueur me soulève le cœur. Je m'hypnotise sur son nez tavelé, cramoisi. Une vraie, une authentique gueule de pochetron me surplombe, aux yeux porcins et vicieux. Il y a des physiques, comme ça, qui sont prédestinés. Sa voix grasseye à nouveau :

— J'en ai une bien bonne à t'raconter, tu vas rire : tu sais c'qui est rose et blanc et qu'a plus de cervelle que Kurt Cobain1, mmmh ?

Je la connais déjà, mais je ne peux pas parler. Je me contente de le regarder. Il a l'air satisfait, comme la plupart de ses congénères, dès qu'on leur confie la plus petite responsabilité. Il a du mal à étouffer le rire qui monte dans sa gorge et lâche, tout à trac :

— C'est son plafond ! Son plafond ! ! ! Elle est bonne, non ? Son rire sonne faux. Il est douloureux.

— Heug, heug ! Tu l'apprécies, toi au moins, non ?

Triste connard... J'aimerais lui répondre, mais j'ai le canon de son arme dans la bouche. Il m'a glissé le silencieux entre les dents et en éprouve une jouissance sadique évidente. J'étire mes zygomatiques pour une parodie de sourire.

Il me faut encore quelques instants.

Quand j'aurai emmagasiné assez de colère, je répliquerai. Plus qu'une poignée de secondes et je pourrai agir.

Garcia essuie les gouttes rondes qui naissent régulièrement sur son front étroit.

Patience.

— Je sais pas c'que tu lui as fait, mais le client veut vraiment ta peau, t'sais ? D'habitude, les mecs me paient pour faire peur ou pour faire mal. J'esquinte un peu les commandes, voilà tout. Mais là, c'est différent : j'ai reçu l'argent tout d'une traite. J'aurai p't'être même une rallonge, qui sait ? J't'aurais bien parlé d'lui, mais j'sais pas qui c'est. Alors, bon : on va pas s'éterniser, hein ?

Il s'arrête un moment pour reprendre son souffle. C'est plus qu'il ne m'en faut. Il éclate de nouveau de rire.

— S'éterniser ! S'éterniser ! ! Dans ton cas, elle est bonne, non ?

Il a rejeté la tête en arrière, accentuant la pression du canon dans ma bouche. Je sens l'hésitation de son index sur la détente.

C'est maintenant ou jamais.

Je me transforme.e9782809802856_i0002.jpg

Il a senti l'odeur avant même de rouvrir les yeux. Je suis devant lui, je lui souris, et mes dents luisent autour du canon de son magnum. Je laisse ruisseler la bave sur mon menton – je sais la terreur que produit son parfum sur les humains. Ses yeux sont presque normaux à présent. Démesurément agrandis, ils s'enfoncent dans son visage. Il a du mal à inspirer et son hurlement se fige dans sa gorge. J'attends qu'il bouge.

Comme prévu, son doigt se crispe sur la détente et le magnum aboie. Plusieurs fois. Malgré le recul, je tiens bon. Je ne desserre pas les mâchoires quand les balles me pulvérisent la nuque.

Je ferme simplement les yeux.

Garcia est hystérique :

— Crève, saloperie ! Crève donc !

Sa voix suraiguë ricoche sur les murs tandis qu'il vide son chargeur. Une partie de ma nuque s'éparpille en lambeaux verdâtres et mon liquide vital est projeté en flaques sur les murs.

Garcia tremble toujours quand son percuteur claque à vide.

C'est le moment que j'attendais.

Je rouvre les yeux, je redresse la tête et je lui souris de nouveau. Je passe une langue gourmande sur la pointe de mon menton.

Il me regarde, pétrifié :

— Que que que...

Je lui parle doucement – ma voix, sous cette forme, est beaucoup plus puissante :

— Tu tu tu bégayes, parce que tu tu tu as peur, bonhomme...

Il laisse échapper un petit cri ridicule en regard de sa masse. Il gargouille, il geint. Je hume avec délectation. J'aime cette odeur de peur que les humains sécrètent avant la mort.

Lentement, je m'ébroue :

— Sous cette forme de Th'Sharkraa, nous ne craignons pas grand-chose. La colonne vertébrale, par exemple, n'est pas un centre vital. Tu vois ?

Je laisse plonger ma tête en avant. Elle balance maintenant sur mon torse, comme un membre inerte. Il hoquette en avisant mon œil, toujours rivé sur lui. Il fait brusquement volte-face, mais patine dans les projections.

Assez joué.

Je me suis redressé, j'ai déployé mes ailes. Je le surplombe une fraction de seconde et je plonge en avant.

Je gobe sa tête, je la tranche net.

Il se vide en un instant.e9782809802856_i0003.jpg

J'ai attendu que tout soit fini, puis je suis retombé à quatre pattes sur le parquet. J'ai lapé avec application tous les résidus sur les murs et autour du cadavre. Je me suis transformé à nouveau, j'ai marché vers le lit et j'ai réuni toutes mes affaires. Je les ai toutes jetées au feu et j'ai regardé les flammes qui les dévoraient dans la cheminée.

J'aime regarder le foyer, ça facilite ma concentration. J'en ai profité pour passer en revue tous ceux que je soupçonnais de m'avoir envoyé le sergent Garcia – beaucoup trop de monde, à la réflexion.

Qu...
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