Conseils de lecture
Travailler fatigue
De Cesare Pavese
Traduit par Gilles de Van
Préface de Dominique Fernandez
Gallimard
Lucide
On connait surtout Pavese poète pour "La mort viendra et elle aura tes yeux", hommage testamentaire à un amour éclair, l'actrice Constance Dowling : une poésie simple, aux accents d'Eluard.
"Travailler fatigue", son premier recueil, est bien plus ample. Un titre qui peut résonner comme une défaite, mais au fond il ne s'agit que de lucidité ! Car oui, travailler fatigue. Mais de quel travail parle-t-on ? Les figures qui peuplent ces poèmes - paysannes, vagabonds, ouvriers, prostituées et enfants ... - ont à accomplir une tâche essentielle : celle de vivre. Chacun(e) s'y attelle à sa façon, brutale ou rêveuse, volontaire ou fuyante. Sur fond de rues turinoises ou de collines du Piémont chères à Pavese, ces scènes mélancoliques et violentes, sensuelles et oniriques, ont souvent une grande force d'évidence. Elles nous montrent le "travail" magistral du poète : observer le monde qui l'entoure et lui insuffler une vie de mots.
Frédéric
"Au-delà du voyage - Agnès BOURGEOIS
Bonjour,
Mon livre "Au-delà du voyage" vient de paraître aux Editions BAUDELAIRE.
Je remarque que le titre n'est pas correctement orthographié (il manque l'accent et pas de majuscules à Delà et Du), ainsi que mon prénom à qui il manque l'accent.
En vous remerciant de bien vouloir apporter ces modifications.
Cordialement
Agnès BOURGEOIS
Très bon roman
C'est mon premier livre de cet auteur, mais je ne me suis pas ennuyée : entre les attaques ou les constructions de citadelles, la question des protestants et la belle histoire d'amour, j'ai dévoré bien vite les plus de 300 pages. J'ai appris de nombreuses choses et surtout (et ça fait plaisir) ce livre est remarquablement bien écrit ; quasiment une écriture du 19e s l'humour en plus. A lire de toute façon.
Un minutieux travail d'enquête qui se lit comme un roman policier
Dans le très beau "Retour à Lemberg", minutieux travail d'enquête sur quatre destins que réunissait leur lien avec la ville de Lemberg, (aujourd'hui Lviv en Ukraine), pendant la première moitié du XXe siècle, Philippe Sands croisait un personnage qui restait à l'arrière plan, Otto Wächter, officier SS, gouverneur de Cracovie puis de Galicie (la région de Lemberg) pendant l’occupation nazie. « Otto » est cette fois l'objet principal d'un même minutieux travail d'enquête, qui met aussi en scène sa femme Charlotte et un de leur fils, Horst, toujours vivant, avec qui Sands entretient une relation complexe de quasi amitié. Extrêmement documenté (en particulier grâce aux « archives » de Charlotte, lettres, cartes postales, journal), "La filière" se lit presque comme un roman policier, qui nous tient en haleine en suivant pas à pas le destin d'un brillant avocat viennois, nazi de la première heure, responsable de la mort de milliers de Juifs, avant de finir sa vie de façon pitoyable à Rome, dans l'attente d'une possible exfiltration vers l'Argentine. Mais "La filière" aborde aussi, sans en avoir l'air, de grandes questions : celle du mal (comment, issu d'une bourgeoisie riche et cultivée, devient-on un bourreau ?) et celle du secret (de famille en l’occurrence : comment vit-on le fait d'être le fils d'un criminel ?). Se gardant des réponses hâtives, le lent cheminement du livre laisse à chacun d'entre nous la liberté de trouver ses propres réponses.
Jean-Luc
Dans un bled paumé du bayou, rien ne se passe sans l'aval de Hooke, misérable tocard qui dans cette région fait office d'autorité... Ce vieux flic hargneux et sadique tient sur comme fer à prouver son autorité à Squib, jeune délinquant de quinze ans, et pour se faire il va tout lui prendre. Pour tirer son épingle du jeu, le jeune Squib va se débrouiller pour trouver un allié, vétéran abîmé qui se tapit dans les marécages: un dragon, le dernier d'une espèce massacrée par les humains il y a des siècles qui passe ses nerfs sur les voyageurs et engloutit les martinis pour oublier sa déprime.
Eoin Colfer, auteur irlandais versatile, sait mélanger le polar sudiste poisseux avec sa fantasy vitaminée, toujours avec une bonne dose d'humour et des personnages attachants, en particulier le maléfique Hooke, méchant qu'on adore détester.
Ce n'est pas l'oeuvre de fantasy la plus originale que vous lirez cette année, mais c'est un pur plaisir de lecture.