Conseils de lecture
Lorsque le style rencontre le récit avec une telle délicatesse, le lecteur ne peut qu'être pris dans l'ivresse poétique où Hubert Haddad l invite.
Sublime livre que voici!
1901. Les derniers jours de J.B. Books sont aussi ceux d'une certaine idée du grand Ouest américain. Se sachant condamné par un mal qui n'est pas à la hauteur de son existence sur le fil, le tueur se prépare une sortie à la mesure de sa réputation...
Un western atypique et d'une grande intelligence, sombre, d'une précision clinique dans la douleur des corps et des sentiments.
la vie, la mort, le futur...
Lorsque Floryan ouvre les yeux après l’explosion, il se réveille dans ce paysage gracieux de montagnes et d’étendues d’arbres à perte de vue. Il le sait, il est mort. Intrigué, il ne le restera pas longtemps. Un « Elohim » sorte d’entité lumineuse vient à sa rencontre et semble l’accueillir dans ce lieu de plénitude. Il lui offre 49 jours pour répondre à une question, à un choix. Le suivre vers le « Royaume », sorte de Paradis mystérieux et inconnu qu’il ne doit pas voir ou plonger dans le « Nihil », ce gouffre brumeux et sans fond tout aussi mystérieux. Que choisir ? Que faire ? Floryan ne pourra compter que sur lui-même pour répondre à ce choix et cela en 49 jours.
Il prendra ce temps, rencontrera d’autres habitants de cet Inter monde mais aura-t-il toutes les réponses à ces questions ?
Voilà encore un tour de force que réalise Fabrice Colin avec cette nouvelle série. Savant mélange d’ésotérisme, d’aventures et de roman post-apocalyptique, ce conte initiatique vous emmènera, vous happera à dos d’Altars (sorte de dragons) dans un voyage vers le futur, vers un Paris dévasté à la rencontre d’un monde à l’agonie que seul Fabrice Colin peut imaginer. Superbe ! Grandiose ! A lire absolument !!!
De l'inconvénient d'être mariée, et de l'identité féminine (2)
Publication 1862.
« Je ne puis pas être désintéressée; je ne puis pas fermer les yeux sur les avantages d'une telle alliance ».
Sir Michael Audley est prévenu mais ne veut pas en demander trop à la ravissante Lucy Graham,* gouvernante vouée à une vie d'humiliation et de servitude, dont il est amoureux. Elle a 23 ans, lui 56. Elle devient donc Lady Audley. La fille de Sir Michael, Alicia, n'apprécie guère sa belle-mère mais les gens du village l'adorent: elle est si bonne et si belle. Après une vie de privations elle jouit de sa nouvelle condition, se délectant du luxe et de l'abondance auprès d'un homme qui ne lui refuse rien. En retour elle est une épouse irréprochable. Et ce secret ? Le lecteur commence à deviner quelque chose mais il y a beaucoup de surprises et de rebondissements.
Lady Audley est intelligente et d'une détermination extraordinaire. Elle est souvent perçue comme une antihéroïne qui refuse de subir les lois et conventions qui pèsent sur les femmes de son époque.
Elizabeth Braddon(1835-1915) eut un énorme succès avec ce roman, le premier d'une longue série. Elle dirigea une revue, mena une carrière littéraire éclatante. Ses lecteurs ne savaient pas qu'elle vivait en concubinage avec un homme dont elle eut six enfants, cela ne correspondait pas à la morale victorienne!
Lire en pendant « La dame du manoir de Wildfell Hall ».
*Écho inconscient ou clin d'oeil à « La dame du manoir de Wildfell Hall »? Et il y en aura un autre...
De l'inconvénient d'être mariée, et de l'identité féminine (1)
Publication 1848.
Mme Graham s'installe près d'un petit village avec son jeune fils. Elle suscite la curiosité des
trois ou quatre familles comme il faut du voisinage dont la vie manque de variété, il est vrai.
Belle, instruite mais très peu sociable, elle fascine le jeune Gilbert par son intelligence et son aura, si différentes de ce qu'il connaît dans son entourage. De l'avis général, il va épouser la jolie Eliza Millward, la fille du pasteur, même si sa mère ne trouve pas ce parti digne de son fils. Mme Graham oppose un mur opaque à la curiosité des voisins et bientôt commencent les cancans: qui est-elle , est-elle vraiment veuve, qui est le père de son fils ?
Des trois soeurs Brontë, Anne a le plus d'humour et il paraît dans son tableau de la vie d'un village dont elle ne camoufle pourtant pas la médiocrité et la mesquinerie. Quant à l'histoire de Mme Graham, Anne la raconte avec une brutalité et une franchise qui choquent encore. Le livre fit scandale à sa parution et on le déconseilla aux femmes, parce que trop inconvenant. (Comme ses soeurs Anne avait publié sous pseudonyme plutôt masculin, mais les critiques pensaient-ils vraiment qu'un homme aurait écrit ce livre?)
Anne Brontë (1820-1849) a travaillé comme gouvernante. Elle est morte célibataire à 28 ans, après avoir assisté à la déchéance alcoolique de son frère Branwell.
Lire en pendant « Le secret de Lady Audley » .