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Conseils de lecture

Neuf 21,90
Occasion 3,19
Conseillé par (Librairie La Galerne)
20 octobre 2014

Magique et exaltant !

Superbe roman, "Le Ravissement des innocents" est un livre qui vous prend par la main et vous embarque dans son univers pour un moment unique de lecture. Tout en retenue, puissant et très émouvant c'est un texte qui décortique avec émotion et beaucoup de poésie l'histoire d'une famille et de sa fratrie, de ses failles et de sa force. Magique et exaltant !


Conseillé par (Librairie La Galerne)
20 octobre 2014

Magique et exaltant !

Superbe roman, "Le Ravissement des innocents" est un livre qui vous prend par la main et vous embarque dans son univers pour un moment unique de lecture. Tout en retenue, puissant et très émouvant c'est un texte qui décortique avec émotion et beaucoup de poésie l'histoire d'une famille et de sa fratrie, de ses failles et de sa force. Magique et exaltant !


Neuf 20,00
Occasion 3,99
Conseillé par (Fontaine Passy)
19 octobre 2014

Foenkinos retrace la vie de Charlotte Salomon, née en 1917 dans une famille juive de Berlin, réfugiée dans le sud de la France peu après la nuit de cristal fin 1938. Charlotte, hantée par les suicides de sa famille, devient une artiste réalisant entre 1940 et 1942 la trilogie de huit cent gouaches accompagnées de textes et de partitions musicales. Elle crée une œuvre picturale fascinante. En 1943, elle fut dénoncée, arrêtée, déportée à l'âge de 26 ans, enceinte de quatre mois....David Foenkinos est devenu obsédé par la destinée de Charlotte depuis qu'il l'a découverte lors d'une exposition à Berlin. L'écrivain a enquêté, interrogé des descendants de témoins de sa vie, visité les lieux qu'elle a fréquentés, de Berlin au sud de la France. Foenkinos rend un magnifique témoignage-hommage à cette femme dans ce long poème en prose extrêmement abouti et émouvant..Rien de comparable à ses précédents ouvrages à mon avis!


Neuf 18,00
Occasion 3,99
Conseillé par
19 octobre 2014

Chez ces gens-là...

En cette glaciale matinée de février 1945, la haute aristocratie française enterre l'une des siennes, Natalie de Sorrente. Au premier rang, éplorés, le duc, son époux, leur fille Charlotte, tous deux à la flamboyante chevelure et le petit Joachim, le visage blême sous une tignasse sombre. Mais qui était cette jeune reine de Paris, autant désirée par les hommes que jalousée par les femmes, celle qui était à tu et à toi avec Charles et Marie Laure de Noailles, Jean-Louis et Baba de Faucigny Lucinge, Charles de Beistegui, Paul et Hélène Morand ou encore l'amusant Bérard, et que la mort a cueillie à juste 37 ans ?

Retour en arrière. 14 Juin 1940 à l'aube, les Allemands pénètrent dans une capitale silencieuse et déserte. Ses habitants ont fui et avec eux ce petit microcosme qui  s'est installé  dans le Sud. A Cannes, les Sorrente tentent de reprendre cette existence de fêtes où l'on s'étourdit, où l'on pratique « le small talk » à défaut de ragoter. Natalie s'y ennuie à périr. Qu'importe que le pays soit à terre, qu'il ait confié les rênes du pouvoir  à un vieillard de 84 ans, que l'on persécute les juifs : « Ne l'auraient pas bien cherché ceux- là » , «les juifs, on ne sait pas très bien ce que c'est ». Et puis « la collaboration est une chance, le bolchevisme, voilà l'ennemi commun. » Heureusement le champagne continue à couler, les papilles se régalent de caviar et parfois à la faveur d'une étreinte naît un petit garçon, aussi brun que sa sœur est rousse. « Ce sont des choses qui arrivent ».

Le mensonge « dans l'air du temps » un jour explose et la révélation de sa filiation fait  basculer le destin de Natalie. Elle n'est pas la fille du prince de Lusignan et soudain le terme de bâtard plane au-dessus de la maison des Sorrente. « Ce sont des choses qui arrivent. » Dans ces conditions, la fin ne peut être que tragique.

Pauline Dreyfus  dresse un tableau ravageur de cette société où la naissance et sa nécessaire alliée, la fortune, étaient tout. Corsetés dans leurs certitudes et leurs préjugés, ces « heureux du monde » n'entendaient jamais « être à côté » et toute mésalliance équivalait à un ostracisme sans appel.

De ce monde, Pauline Dreyfus semble n'ignorer aucun de ses us et coutumes, et sa peinture frappe avec une totale justesse. En filigrane, apparaissent l'antisémitisme et les problèmes de filiation. Une  documentation parfaite, une plume que ne renierait pas un Paul Morand, « Ce sont des choses qui arrivent » est aussi impeccable qu'implacable. En contrepoint, Natalie de Sorrente s'apparente plus à une silhouette qu'à un personnage de chair et de sang. Elle traverse la vie telle une somnambule. A moins que ce ne soit le moyen pour l'auteur de montrer qu'en dehors de ses tics de classe, elle n'a pas de réelle existence.

Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


Neuf 19,00
Occasion 3,99
Conseillé par
19 octobre 2014

L'âme de fond

« Mon histoire est incroyable même pour moi ». Voilà ce qu’écrit Sonali Deraniyagala à la fin de son récit intitulé " Wave " . Le " New York Times " a classé ce témoignage exceptionnel comme un des dix meilleurs livres de l’année et il est d’ores et déjà traduit dans quatorze pays.

 Tout le monde a en mémoire l’horreur qui a frappé l’Océan indien le 26 décembre 2004. L’enfer sur terre venu de la mer. Une vague qui atteint parfois 30 mètres de haut, qui se déplace à la vitesse vertigineuse de 40 kilomètres heure pour tout dévaster sur son passage. 250 000 morts. Un nouveau nom commun entrait dans tous les esprits: tsunami.

 Sonia Deraniyagala, professeur d’économie à l’université de Londres y était. En vacances au Sri Lanka, en famille avec son mari Steve, leurs deux garçons Vikram 8 ans et Malli 5ans, ses parents et sa meilleure amie. Elle y était, elle en est revenue mais seule. Ils ont tous disparu. La vague meurtrière lui a pris les siens en l’espace d’un cillement. Un destin digne d’une tragédie antique, comme frappé d’une inimaginable malédiction biblique.  Les eaux de l’océan changées en sang en un instant.

 Presque dix ans après ce drame, Sonali Deraniyagala, sur les conseils de son psychiatre, a décidé de raconter cette histoire qui est la sienne. Tout dire sans détour, « pour tenter de sonder l’insondable et pour oser me souvenir » écrit-elle. On peut se poser la question, en tant que lecteur, de savoir pourquoi plonger dans un tel récit. Voyeurisme, sensationnalisme, masochisme ? Car comment lire ces mots qui expriment une si inconcevable douleur sans être soi-même envahi de terreur. Il faut le lire, car ce témoignage est tout à fait unique. Son originalité tient à l’extrême franchise et lucidité de l’auteur sur ce que sont les incontournables étapes du deuil. Pour elle, ce n’est pas parce que l’on est endeuillé que l’on en est pour autant sanctifié. On reste humain et parfois se révèlent d’inavouables faiblesses.  Sonali Deraniyagala met à mal la citation de Nietzche, « ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». Ce drame ne l’a pas tuée, mais l’a terrassée plus bas que terre dans la boue, où elle a été retrouvée après la vague, tournoyant sur elle-même prise dans la démence de la souffrance. Il ne l’a pas tuée, mais il a anéanti définitivement son insouciance de vivre. Elle fait preuve d’une implacable honnêteté vis-à-vis d’elle-même, en ne se présentant pas en femme héroïque drapée de la force de résistance des dignes mères endeuillées.  Elle va jusqu’à nous décrire les pensées les plus impitoyables qui ont pu l’animer : son agressivité rentrée à l’encontre d’un enfant rescapé, dont elle ne supporte pas les pleurs, et encore moins qu’il ait survécu alors que les siens sont morts. Et puis elle nous confie un remords infini sans se donner aucune excuse.  Celui de ne pas avoir alerté ses parents, qui étaient dans la chambre d’hôtel à côté de la leur. Elle s’est sauvée sans même crier pour qu’ils se sauvent eux aussi. Dans la panique elle n’a pensé qu’à ses fils.

Telle une obsession, elle tente inlassablement de s’empêcher de croire qu’ils sont tous vivants et que ce n’est qu’un rêve. Et puis heureusement la résilience enfin comme un délivrance, avec l’acceptation que les souvenirs des jours heureux reviennent. Trois ans et huit mois passent avant qu’elle puisse revenir dans leur maison de Londres et parvenir à toucher les objets du quotidien. Accepter que la vie émerge et respire en elle à travers ce lieu du bonheur perdu. « Les traces de notre absence marquaient le temps où tout s’est arrêté ». Ironie du sort, c’est l’océan hier meurtrier qui lui apporte 6 ans après le drame une forme de consolation profonde au contact de baleines bleues qu’elle est venue admirer de près. Face à ce spectacle splendide de la nature, elle accepte dorénavant de vivre avec l’absence et de se confronter sans violence à ce qui a été et ne sera plus.

 Après avoir lu « Wave » en retenant son souffle et le cœur battant, on se dit en définitive que ce n’est pas un livre sur la mort, mais sur la vie. On a beau savoir qu’on en a qu’une, et qu’elle est aussi belle que fragile, nous l’oublions sans cesse et ce livre nous rappelle à l’essentiel en apportant de la vie à la vie.

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