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Jacques Lacan, 30 ans après

À l’occasion du trentième anniversaire de la disparition du psychiatre et psychanalyste français Jacques Lacan (1901-1981), les libraires du rayon sciences humaines vous proposent une sélection bibliographique.

... ou pire

Livre XIX, Ou pire

Seuil

Neuf 23,30
Occasion 20,00

Rencontre fortuite d'une machine à coudre et d'un parapluie. Rencontre impossible de la baleine et de l'ours blanc. L'une, forgerie de Lautréamont ; l'autre, ponctuation de Freud. Toutes deux, mémorables. Pourquoi ? Certainement, elles chatouillent quelque chose en nous. Lacan dit quoi. Il s'agit de l'homme et de la femme.
Entre les deux, point d'accord ni d'harmonie, pas de programme, rien de pré-établi : tout est livré au petit bonheur la chance, ce qui s'appelle en logique modale la contingence. On n'en sort pas. Pourquoi est-elle fatale, c'est-à-dire nécessaire ? Il faut bien penser qu'elle procède d'une impossibilité. D'où le théorème : " Il n'y a pas de rapport sexuel ". Cette formule est aujourd'hui fameuse.
A la place de ce qui ainsi fait trou dans le réel, il y a pléthore : images qui leurrent et qui enchantent, discours qui prescrivent ce que ce rapport doit être. Ce ne sont que des semblants, dont la psychanalyse a rendu l'artifice patent pour tous. Au XXIème siècle, c'est acquis. Qui croit encore que le mariage ait un fondement naturel ? Puisque c'est un fait de culture, on s'adonne à l'invention. On bricole de toutes parts d'autres constructions. Ce sera mieux... ou pire.
" Y a de l'Un ". Au cœur du présent Séminaire, cet aphorisme, passé inaperçu, complète le " Il n'y a pas " du rapport sexuel, en énonçant ce qu'il y a. Entendez, l'Un-tout-seul. Seul dans sa jouissance (foncièrement auto-érotique) comme dans sa signifiance (hors sémantique). Ici commence le dernier enseignement de Lacan. Tout est là de ce qu'il vous a appris, et pourtant tout est neuf, renouvelé, sens dessus dessous.
Lacan enseignait le primat de l'Autre dans l'ordre de la vérité et celui du désir. Il enseigne ici le primat de l'Un dans la dimension du réel. Il récuse le Deux du rapport sexuel comme celui de l'articulation signifiante. Il récuse le grand Autre, pivot de la dialectique du sujet, il lui dénie l'existence, et le renvoie à la fiction. Il dévalorise le désir, et promeut la jouissance. Il récuse l'Être, qui n'est que semblant. L'hénologie, doctrine de l'Un, surclasse ici l'ontologie, théorie de l'Être. L'ordre symbolique ? Ce n'est rien d'autre dans le réel que l'itération du Un. D'où l'abandon des graphes et des surfaces topologiques au profit des nœuds, faits de ronds de ficelle qui sont des Uns enchaînés.
Souvenez-vous : le Séminaire XVIII soupirait après un discours qui ne serait pas du semblant. Eh bien, avec le Séminaire XIX, voici l'essai d'un discours qui prendrait son départ du réel. Pensée radicale de l'Un-dividualisme moderne.
Jacques-Alain Miller


Neuf 15,20
Occasion 12,00

Jacques Lacan continue de faire l'objet des interprétations les plus extravagantes, tantôt idole, tantôt démon. Mais le contexte, lui, a changé : l'époque héroïque de la psychanalyse a pris fin, nous vivons l'éclosion des psychothérapies, mille et une façons d'apaiser les souffrances contemporaines en vertu de pratiques toujours plus réglementées par l'État. Rappeler, dans ces conditions, ce que fut la geste lacanienne, c'est se souvenir d'abord d'une aventure intellectuelle et littéraire qui tint une place fondatrice dans notre modernité : liberté de parole et de mœurs, essor de toutes les émancipations (les femmes, les minorités, les homosexuels), espoir de changer la vie, l'école, la famille, le désir. Car si Lacan se situa à contre-courant de bien des espérances de l'après-68, il en épousa les paradoxes, au point que ses jeux de langage et de mots résonnent aujourd'hui comme autant d'injonctions de réinstituer la société.
Retour sur sa vie, son œuvre, ce qu'elle fut, ce qu'il en reste, avec pour guide sa meilleure spécialiste.
Historienne, directrice de recherches à l'Université de Paris-VII, Élisabeth Roudinesco est l'auteur de nombreux livres qui ont fait date.



ou comment l'histoire se répète

Flammarion

Neuf 20,30
Occasion 15,20

Après la tragédie, la farce Ou comment l'histoire se répète Des milliards de dollars ont été déversés au coeur du système bancaire mondial, mais pourquoi n'avoir pas employé ces mêmes forces pour éradiquer la misère du monde et conjurer la crise environnementale ? « Nous faut-il une autre preuve, demande (...)i(...)ek, que le Capital est devenu le Réel de nos vies, un Réel dont les impératifs l'emportent en despotisme sur les plus pressantes exigences de notre réalité ? » Analysant l'implosion soudaine de la sphère financière, (...)i(...)ek souligne, à la suite de Hegel, Marx et Marcuse, que la répétition de la tragédie sous forme de farce est parfois plus terrifiante que la tragédie initiale. « Le philosophe le plus dangereux d'Occident » passe au crible l'envahissante vision libérale du monde, cette idéologie qui nous fait croire en un lien naturel entre capitalisme et démocratie, se déguise sous les oripeaux libertaires du pseudo-esprit de 68 qu'elle a parfaitement intégré, et nous raconte des histoires semblables à la saga populiste, « humaine, trop humaine », d'un Berlusconi. À ceux qui se résignent à l'alternative entre un capitalisme « socialiste » à l'occidentale et un capitalisme « autoritaire » à l'asiatique, (...)i(...)ek rappelle qu'il existe une autre voie : il évoque la leçon de Lénine - « commencer à partir du commencement, encore et encore » -, questionne les thèses de Négri sur les multitudes agissantes au sein de la sphère sociale globalisée et considère la position de Badiou pour qui le communisme reste un ultime - et peut-être indépassable - horizon. Après la tragédie, la farce ! est un appel tonique aux forces de gauche pour qu'elles se réinventent.

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Livre également disponible en version numérique (ePub) sur les sites de libraires : rendez-vous sur la vitrine Eden Livres


15,22

Dans Clartés de tout, Fabian Fajnwaks et Juan Pablo Lucchelli, deux psychanalystes, interrogent Jean-Claude Milner sur son parcours et sur la place que Jacques Lacan y a tenue.
En répondant à leurs questions, Jean-Claude Milner a été amené à réexaminer ses propres positions sur la linguistique et sur la science moderne, sur sa théorie des noms et en particulier du nom juif, sur la transformation des relations entre capitalisme et bourgeoisie, sur la Révolution et sur la politique. Il est apparu que le nom de Lacan était mentionné à chaque étape. Jean-Claude Milner a eu ainsi l'occasion de mieux préciser sa dette : Lacan, selon lui, doit fonctionner comme un opérateur de clarté, non d'obscurité.
Le projet de livre surgit en cours de route. Pour qu'il soit mené à bien, les questions et les réponses devaient être ajustées et ajointées. Clartés de tout est le résultat de ce travail.